Carol Ryan,



The Wall Street Journal



LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Les groupes de cosmétiques ont brillé dans un secteur des biens de consommation aux résultats plutôt ternes. Ils devront cependant s'employer pour soutenir leurs valorisations boursières.



Le français L'Oréal a fait état d'une croissance à taux de change et périmètre constants de 7,7% au quatrième trimestre. Son concurrent américain Estée Lauder a également annoncé de très bons chiffres. Le marché de la beauté semble ainsi croître au moins deux fois plus vite que les autres produits de consommation: à titre de comparaison, le géant anglo-néerlandais Unilever n'a vu ses ventes progresser que de 2,9% au quatrième trimestre.



Cette différence de dynamique se reflète dans le vernis boursier accordé au secteur. L'Oréal, Estée Lauder et le japonais Shiseido s'échangent en moyenne à 29 fois les bénéfices attendus pour l'année en cours, soit une prime de 25% sur la moyenne des dix premiers groupes européens de luxe, et de 40% sur le numéro un mondial de l'agroalimentaire, Nestlé.



Il y a de bonnes raisons à cet engouement. La demande en produits de beauté est forte au sein de la "génération selfie" et est également soutenue par la croissance des dépenses dans les pays émergents. Les ventes de L'Oréal ont par exemple crû de 33% en Chine au dernier trimestre, et de 20% en Inde.



Cependant les investisseurs semblent faire abstraction de certains risques pourtant bien réels. Les marges opérationnelles de L'Oréal et d'Estée Lauder sont à peine plus élevées que celles de Nestlé et d'Unilever, qui sont soumis à une forte pression pour réduire leurs coûts. Cela tient notamment au fait que les groupes de cosmétiques dépensent beaucoup d'argent à promouvoir leurs marques. En 2018, L'Oréal a ainsi consacré ainsi 30% de son chiffre d'affaires aux dépenses marketing, contre 3% à la recherche-développement.



L'exposition du secteur de la beauté au ralentissement chinois est également importante, mais n'a pas été sanctionnée par les investisseurs de la même manière que pour les secteurs du luxe et de l'automobile. Pour la première fois en 2018, le marché de l'Asie-Pacifique a dépassé celui de l'Amérique du Nord chez L'Oréal.



Là encore, il existe des raisons à cette indulgence. Les dépenses de cosmétiques se sont montrées par le passé plus résilientes que celles portant sur des produits plus onéreux. Lors de la récession mondiale de 2009, les achats de rouge à lèvre ont augmenté de 1%, et ont ensuite rebondi plus rapidement que d'autres biens de consommation comme les produits électroniques, selon les données d'Euromonitor.



L'Oréal et Estée Lauder présentent de beaux atours. Mais avec de telles valorisations, il leur sera plus difficile de continuer à charmer les investisseurs.



-Carol Ryan, The Wall Street Journal



(Version française François Schott) ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



February 11, 2019 05:47 ET (10:47 GMT)




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