Les analystes restent trop optimistes sur les banques américaines - Plus USA
09 Juillet 2019 - 12:45PM
Dow Jones News
Aaron Back,
The Wall Street Journal
NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Les actions des banques américaines
semblent bon marché si l'on se réfère aux estimations de bénéfices
des analystes. Mais le sont-elles vraiment ? Tout dépendra de
l'impact d'un possible retournement du cycle économique.
Les "quatre grandes" banques commerciales - JPMorgan Chase, Bank of
America, Citigroup et Wells Fargo - se négocient actuellement à
seulement 9,4 fois les prévisions des analystes pour 2020, selon
FactSet. Leur décote s'inscrit à environ 11% par rapport au
multiple moyen des cinq dernières années. Elle va de 1% pour
JPMorgan, largement considérée comme l'une des grandes banques les
mieux gérées, à 22% chez Wells Fargo.
Sur cette base, les banques paraissent correctement valorisées,
mais un examen plus attentif instille le doute.
Selon le consensus, la marge nette d'intérêt moyenne des quatre
établissements devrait augmenter de 0,01 point de pourcentage en
2019, puis diminuer légèrement de 0,04 point de pourcentage en
2020, selon FactSet. Cela ramènerait les marges nettes d'intérêt à
peu près au même niveau qu'au deuxième trimestre de 2018.
Certes, la Réserve fédérale (Fed) a relevé ses taux à trois
reprises depuis lors, de sorte qu'il est permis de penser qu'un
certain assouplissement est intégré aux prévisions. Mais il faut
tenir compte du fait que le rendement des bons du Trésor américain
à 10 ans évoluait alors au-dessus de 2,7%, ayant même brièvement
dépassé 3% à la mi-2018. Or, il se négocie actuellement autour de
2% et pourrait bien baisser davantage si un ralentissement
économique se produisait. Un nouveau cycle d'assouplissement de la
Fed n'est donc clairement pas pris en compte.
De même, les analystes envisagent actuellement une légère
augmentation des coûts du crédit par rapport à des niveaux
historiquement bas. D'après leurs estimations, les prêts non
performants devraient atteindre 0,7% de l'encours total des prêts,
contre 0,55 % en 2018. Mais cela ne ferait que ramener les défauts
à leur niveau de 2014. Même une petite récession pourrait les faire
grimper plus haut.
Enfin, alors que les analystes s'attendent à ce que la croissance
des prêts des quatre banques ralentisse à 0,8% cette année, contre
2,2% en 2018, ils s'attendent étrangement à ce qu'elle remonte à 3%
en 2020.
Le meilleur scénario pour les banques serait que la Fed réduise une
seule fois ses taux dans une démarche visant à rassurer le marché,
ce qui propulserait les prix des actions et des autres actifs à des
niveaux nettement plus élevés, en permettant à l'expansion
économique de se poursuivre, selon Steven Chubak, analyste de Wolfe
Research.
La situation serait alors semblable à celle du milieu et de la fin
des années 1990. Dans un tel scénario, les banques pourraient se
redresser, en particulier les acteurs les plus sensibles aux
marchés des capitaux comme JPMorgan.
Mais si un ralentissement économique se produisait, comme les
marchés obligataires le prédisent actuellement, les actions des
banques recèleraient alors un important potentiel de baisse.
-Aaron Back , The Wall Street Journal
(Version française François Berthon) ed: ECH
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July 09, 2019 06:25 ET (10:25 GMT)
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