Aaron Back,



The Wall Street Journal



NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Les actions des banques américaines semblent bon marché si l'on se réfère aux estimations de bénéfices des analystes. Mais le sont-elles vraiment ? Tout dépendra de l'impact d'un possible retournement du cycle économique.



Les "quatre grandes" banques commerciales - JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup et Wells Fargo - se négocient actuellement à seulement 9,4 fois les prévisions des analystes pour 2020, selon FactSet. Leur décote s'inscrit à environ 11% par rapport au multiple moyen des cinq dernières années. Elle va de 1% pour JPMorgan, largement considérée comme l'une des grandes banques les mieux gérées, à 22% chez Wells Fargo.



Sur cette base, les banques paraissent correctement valorisées, mais un examen plus attentif instille le doute.



Selon le consensus, la marge nette d'intérêt moyenne des quatre établissements devrait augmenter de 0,01 point de pourcentage en 2019, puis diminuer légèrement de 0,04 point de pourcentage en 2020, selon FactSet. Cela ramènerait les marges nettes d'intérêt à peu près au même niveau qu'au deuxième trimestre de 2018.



Certes, la Réserve fédérale (Fed) a relevé ses taux à trois reprises depuis lors, de sorte qu'il est permis de penser qu'un certain assouplissement est intégré aux prévisions. Mais il faut tenir compte du fait que le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans évoluait alors au-dessus de 2,7%, ayant même brièvement dépassé 3% à la mi-2018. Or, il se négocie actuellement autour de 2% et pourrait bien baisser davantage si un ralentissement économique se produisait. Un nouveau cycle d'assouplissement de la Fed n'est donc clairement pas pris en compte.



De même, les analystes envisagent actuellement une légère augmentation des coûts du crédit par rapport à des niveaux historiquement bas. D'après leurs estimations, les prêts non performants devraient atteindre 0,7% de l'encours total des prêts, contre 0,55 % en 2018. Mais cela ne ferait que ramener les défauts à leur niveau de 2014. Même une petite récession pourrait les faire grimper plus haut.



Enfin, alors que les analystes s'attendent à ce que la croissance des prêts des quatre banques ralentisse à 0,8% cette année, contre 2,2% en 2018, ils s'attendent étrangement à ce qu'elle remonte à 3% en 2020.



Le meilleur scénario pour les banques serait que la Fed réduise une seule fois ses taux dans une démarche visant à rassurer le marché, ce qui propulserait les prix des actions et des autres actifs à des niveaux nettement plus élevés, en permettant à l'expansion économique de se poursuivre, selon Steven Chubak, analyste de Wolfe Research.



La situation serait alors semblable à celle du milieu et de la fin des années 1990. Dans un tel scénario, les banques pourraient se redresser, en particulier les acteurs les plus sensibles aux marchés des capitaux comme JPMorgan.



Mais si un ralentissement économique se produisait, comme les marchés obligataires le prédisent actuellement, les actions des banques recèleraient alors un important potentiel de baisse.



-Aaron Back , The Wall Street Journal



(Version française François Berthon) ed: ECH



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July 09, 2019 06:25 ET (10:25 GMT)




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