Les dividendes des banques ne doivent pas faire oublier les ennuis à venir - Plus USA
01 Juillet 2019 - 9:50AM
Dow Jones News
Aaron Back,
The Wall Street Journal
NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La fin du mois de juin est devenue
synonyme de festivités pour les grandes banques américaines. C'est
en effet à cette période de l'année que la plupart d'entre elles
couvrent leurs actionnaires de dividendes, une fois passés les
tests de résistance annuels. Les investisseurs devraient toutefois
y aller mollo sur le champagne cette année : il leur faudra garder
l'esprit clair pour affronter la tempête à venir.
Toutes les banques ont cette année passé avec succès les "stress
tests" menés par la Réserve fédérale (Fed) et la plupart ont
annoncé jeudi une forte hausse de leurs dividendes et programmes de
rachats d'actions. JPMorgan Chase a certes dû soumettre une version
révisée de son plan de rémunération des actionnaires afin
d'atteindre les seuils de fonds propres exigés par la Fed, ce qui
n'a fait que mettre en avant une ambitieuse politique
redistributive.
Goldman Sachs, en particulier, a annoncé pour ses dividendes comme
pour ses rachats d'actions une hausse supérieure aux attentes des
analystes, avec une augmentation totale de 40%. L'an dernier,
Goldman Sachs et Morgan Stanley avaient été contraints de maintenir
leurs plans de rémunération inchangés dans le cadre d'un compromis
avec la Fed, ce qui leur a permis de se constituer un bon stock de
munitions pour cette année. La levée de ces restrictions devrait
contribuer à soutenir la performance des titres des deux banques
d'investissement, à la peine au cours de l'année passée, face à
leurs concurrentes.
Les investisseurs ne devraient pas surestimer pour autant
l'importance de ces plans de distribution. Parmi les six plus
grandes banques, aucune n'a ne serait-ce que flirté avec le
rendement du S&P 500 qui s'est élevé, dividendes réinvestis, à
9,4% au cours de l'année passée. En moyenne, ces banques ont
affiché un rendement négatif de 2,9% depuis l'annonce de leurs
plans en juin 2018.
Les établissements bancaires sont maintenant confrontés à des taux
d'intérêt de long terme nettement plus bas et à la probabilité que
la Fed commence prochainement à abaisser également ses taux de
court terme, réduisant ainsi leurs marges sur les prêts et les
actifs. Le problème est sans doute plus important pour les banques
de dépôt, comme Bank of America, que pour des banques comme Goldman
Sachs, qui peuvent parier sur la volatilité des taux. Mais si la
contraction économique que laissent présager les marchés de taux se
matérialise, aucune d'entre elles ne s'en tirera indemne.
Malgré tous les efforts déployés par les banques pour rétribuer
leurs actionnaires, ces derniers pourraient être soumis à rude
épreuve dans les mois qui viennent.
-Aaron Back, The Wall Street Journal
(Version française Emilie Palvadeau) ed: VLV
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July 01, 2019 03:30 ET (07:30 GMT)
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