Aaron Back,



The Wall Street Journal



NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La fin du mois de juin est devenue synonyme de festivités pour les grandes banques américaines. C'est en effet à cette période de l'année que la plupart d'entre elles couvrent leurs actionnaires de dividendes, une fois passés les tests de résistance annuels. Les investisseurs devraient toutefois y aller mollo sur le champagne cette année : il leur faudra garder l'esprit clair pour affronter la tempête à venir.



Toutes les banques ont cette année passé avec succès les "stress tests" menés par la Réserve fédérale (Fed) et la plupart ont annoncé jeudi une forte hausse de leurs dividendes et programmes de rachats d'actions. JPMorgan Chase a certes dû soumettre une version révisée de son plan de rémunération des actionnaires afin d'atteindre les seuils de fonds propres exigés par la Fed, ce qui n'a fait que mettre en avant une ambitieuse politique redistributive.



Goldman Sachs, en particulier, a annoncé pour ses dividendes comme pour ses rachats d'actions une hausse supérieure aux attentes des analystes, avec une augmentation totale de 40%. L'an dernier, Goldman Sachs et Morgan Stanley avaient été contraints de maintenir leurs plans de rémunération inchangés dans le cadre d'un compromis avec la Fed, ce qui leur a permis de se constituer un bon stock de munitions pour cette année. La levée de ces restrictions devrait contribuer à soutenir la performance des titres des deux banques d'investissement, à la peine au cours de l'année passée, face à leurs concurrentes.



Les investisseurs ne devraient pas surestimer pour autant l'importance de ces plans de distribution. Parmi les six plus grandes banques, aucune n'a ne serait-ce que flirté avec le rendement du S&P 500 qui s'est élevé, dividendes réinvestis, à 9,4% au cours de l'année passée. En moyenne, ces banques ont affiché un rendement négatif de 2,9% depuis l'annonce de leurs plans en juin 2018.



Les établissements bancaires sont maintenant confrontés à des taux d'intérêt de long terme nettement plus bas et à la probabilité que la Fed commence prochainement à abaisser également ses taux de court terme, réduisant ainsi leurs marges sur les prêts et les actifs. Le problème est sans doute plus important pour les banques de dépôt, comme Bank of America, que pour des banques comme Goldman Sachs, qui peuvent parier sur la volatilité des taux. Mais si la contraction économique que laissent présager les marchés de taux se matérialise, aucune d'entre elles ne s'en tirera indemne.



Malgré tous les efforts déployés par les banques pour rétribuer leurs actionnaires, ces derniers pourraient être soumis à rude épreuve dans les mois qui viennent.



-Aaron Back, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed: VLV



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July 01, 2019 03:30 ET (07:30 GMT)




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