François Berthon,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Crise du Covid oblige, 2020 n'était pas la meilleure année pour observer les effets de la transformation d'Imerys. Mais l'organisation simplifiée adoptée voici plus d'un an par le leader mondial des spécialités minérales pour l'industrie lui confère un potentiel de reprise renforcé.



L'exercice 2021 a débuté sous des auspices d'autant plus encourageants que se profile également la résolution définitive de l'affaire du talc aux Etats-Unis, qui empoisonne le groupe depuis un certain temps.



Pour se prémunir de la vague de procès accusant des produits cosmétiques contenant du talc d'être à l'origine de cancers, Imerys avait placé il y a deux ans ses filiales américaines de talc sous la protection de la procédure judiciaire du "chapter 11".



Vers un réglement définitif cet été



D'ici moins de trois semaines, le 27 mars précisément, l'ensemble des créanciers et des plaignants auront fini de voter sur l'accord auquel le groupe était parvenu en mai dernier avec les représentants des plaignants.



Etant donné les milliers de demandeurs recensés, le décompte prendra ensuite plusieurs jours. "Nous espérons avoir le résultat final début avril", a indiqué Alessandro Dazza, le directeur général d'Imerys, lors d'une conférence avec les analystes.



Ensuite, sous réserve d'un vote favorable, la confirmation judiciaire définitive du plan sera approuvée lors d'une audience finale prévue le 21 juin, tandis qu'une signature définitive pourrait intervenir dans le courant de l'été.



La confiance est de mise. L'approbation nécessite un vote positif à la majorité qualifiée de 75% des plaignants, mais "nous pensons qu'il existe une forte probabilité d'acceptation dans la mesure où les avocats et les représentants des plaignants vont le recommander", estime ainsi Oddo BHF.



Une totale remise à plat de l'accord paraît peu plausible. Personne n'aurait à y gagner, notamment les plaignants qui pourraient voir disparaître toute indemnité en cas de réelle faillite des filiales américaines de talc.



In fine, selon l'accord, il restera au groupe à débourser "un peu moins de 100 millions de dollars pour clore tous les contentieux liés au talc", soit moins que la provision restante qui "s'élevait à 119 millions de dollars dans les comptes à fin décembre", indique Vincent Gouley, le responsable des relations investisseurs d'Imerys.



Aux yeux des investisseurs, l'issue favorable attendu sur ce dossier pourrait constituer un déclic au moment même où les fondamentaux de l'entreprise s'améliorent.



Rebond attendu de l'activité



Le groupe a renoué au quatrième trimestre 2020 avec la croissance pour la première fois depuis 2018, ce qu'il doit en particulier à sa capacité retrouvée à gagner des parts de marché, liée à la nouvelle organisation, plus simple, davantage centrée sur les marchés et les clients, a souligné Alessandro Dazza aux analystes. Le point d'inflexion a eu lieu "au milieu de l'année 2020, pas avant", a précisé le dirigeant.



Les effets de ces progrès pourraient s'avérer d'autant plus visibles sur des marchés finaux eux-mêmes en amélioration. Oddo BHF attend ainsi "un fort rebond des volumes au premier trimestre 2021" alors que "les activités industrielles sont en berne depuis le second semestre 2018".



"Si les tendances actuelles perdurent, nous pensons que le segment des minéraux de performance pourrait connaître en 2021 un retour complet à ses niveaux de 2019", estime pour sa part AlphaValue.



En termes de rentabilité, le groupe continuera à s'appuyer sur ses programmes d'économies de coûts. Il s'estime en mesure de pouvoir conserver cette année une grande partie d'entre elles, qu'elles soient structurelles ou variables. De plus, un tiers des 86 millions d'euros d'économies réalisées en 2020 dans le cadre du plan Covid-19 pourrait être reconduit cette année.



En Bourse, à 43,3 euros jeudi, le potentiel peut sembler réduit par rapport à l'objectif moyen de 48,15 euros des analystes interrogés par Factset. Une bonne publication du premier trimestre pourrait cependant leur donner l'occasion de revoir leurs estimations sous un angle favorable.



-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



March 11, 2021 04:21 ET (09:21 GMT)




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