Les géants du luxe auront les moyens d'accroître leurs dividendes en 2018 - DJ Plus
10 Janvier 2018 - 03:24PM
Dow Jones News
Ambroise Ecorcheville,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'année 2018 se présente sous de bons
auspices pour le secteur du luxe et ses champions cotés français
LVMH (MC.FR), Kering (KER.FR) et Hermès (RMS.FR), grâce notamment à
un environnement économique toujours porteur. Cela ne signifie
certes pas qu'elle sera exempte de risques et de défis, qu'ils
soient conjoncturels ou propres à chaque valeur. Mais cela pourrait
permettre aux ténors du luxe d'accroître sensiblement la
rémunération de leurs actionnaires.
La Chine et les changes en ligne de mire
La croissance du secteur devrait rester soutenue cette année, selon
UBS. Après une hausse organique estimée à 8% en 2017, la banque
suisse table sur une progression de 7% environ en 2018. Cette
croissance sera essentiellement alimentée par la Chine, qui génère
plus du tiers de la demande mondiale en produits de luxe. A ce
titre, un ralentissement de la demande chinoise représente le
principal risque pour le secteur. "Une dégradation potentielle du
sentiment du consommateur en Chine après le 19ème congrès du Parti
Communiste doit faire l'objet d'une grande attention", a estimé
Berenberg.
En 2018, les champions français du luxe devront également gérer au
mieux la forte hausse de l'euro face au dollar. LVMH, Kering et
Hermès y sont sensibles dans la mesure où ils produisent
essentiellement en euros, alors qu'ils vendent surtout en dollars
ou en devises qui lui sont liées. Heureusement, ces groupes sont
également en mesure d'augmenter leurs prix là où c'est nécessaire,
pour lisser les écarts potentiellement générés par les effets de
change. D'autant que ces deux dernières années, ils sont restés
plutôt raisonnables en matière de prix.
Aucun de ces groupes n'aborde le nouvel exercice dans la même
situation. L'année 2018 sera en particulier importante pour LVMH et
Kering. L'intégration par LVMH de Christian Dior Couture sera
scrutée avec attention. Et cela, même si le fait que le numéro un
mondial du luxe ait racheté Christian Dior Couture à sa propre
maison mère facilitera l'opération. Pour sa part, Kering devra
avant tout gérer l'atterrissage en douceur de Gucci après une année
exceptionnelle. Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes
de Gucci ont bondi de 45% en organique.
Du potentiel pour une hausse des dividendes
Dans ce contexte, une hausse significative du dividende versé par
LVMH, Kering et Hermès à leurs actionnaires constituerait un signe
clair de leur confiance dans leurs perspectives. C'est notamment le
pari fait par Bernstein. "La fin de l'expansion des réseaux de
magasins signifie que les besoins en capitaux seront désormais
réduits, et que les groupes disposant de cash et présentant des
performances opérationnelles solides auront les moyens de se
montrer généreux avec leurs actionnaires", a estimé la société de
Bourse.
Cela vaut surtout pour Hermès. Fort d'une trésorerie pléthorique,
le groupe de luxe pourrait comme en 2012 puis en 2015 verser en
2018 un dividende exceptionnel de 5 euros par action à ses
actionnaires, selon Bernstein. Et cela en sus d'un dividende
ordinaire rehaussé de 12% à 4,2 euros par action, d'après
l'intermédiaire. Si des dividendes exceptionnels ne semblent pas à
l'ordre du jour chez LVMH et chez Kering, ces derniers pourraient
néanmoins choyer leurs actionnaires. En continuant de leur reverser
la moitié de ses bénéfices, LVMH pourrait augmenter son dividende
de près de 20% à 4,70 euros par action, a calculé Bernstein.
Concernant Kering, le redressement de Gucci pourrait lui permettre
de relever son dividende de 67% à 7,70 euros par action.
La plus ou moins grande générosité des trois champions français du
luxe à l'égard de leurs actionnaires est susceptible de soutenir
leurs cours de Bourse. D'autant que leurs récentes performances ne
sont pas passées inaperçues. Si LVMH cote légèrement en-dessous de
l'objectif de cours des analystes, à 244 euros contre 258 euros,
Kering s'est d'ores et déjà aligné sur cet objectif à 409 euros,
tandis que Hermès l'a allègrement dépassé à 449 euros contre 409
euros.
- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90;
aecorcheville@agefi.fr ed: ECH
(END) Dow Jones Newswires
January 10, 2018 09:04 ET (14:04 GMT)
Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Fév 2024 à Mar 2024
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2023 à Mar 2024