Ambroise Ecorcheville,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'année 2018 se présente sous de bons auspices pour le secteur du luxe et ses champions cotés français LVMH (MC.FR), Kering (KER.FR) et Hermès (RMS.FR), grâce notamment à un environnement économique toujours porteur. Cela ne signifie certes pas qu'elle sera exempte de risques et de défis, qu'ils soient conjoncturels ou propres à chaque valeur. Mais cela pourrait permettre aux ténors du luxe d'accroître sensiblement la rémunération de leurs actionnaires.





La Chine et les changes en ligne de mire





La croissance du secteur devrait rester soutenue cette année, selon UBS. Après une hausse organique estimée à 8% en 2017, la banque suisse table sur une progression de 7% environ en 2018. Cette croissance sera essentiellement alimentée par la Chine, qui génère plus du tiers de la demande mondiale en produits de luxe. A ce titre, un ralentissement de la demande chinoise représente le principal risque pour le secteur. "Une dégradation potentielle du sentiment du consommateur en Chine après le 19ème congrès du Parti Communiste doit faire l'objet d'une grande attention", a estimé Berenberg.



En 2018, les champions français du luxe devront également gérer au mieux la forte hausse de l'euro face au dollar. LVMH, Kering et Hermès y sont sensibles dans la mesure où ils produisent essentiellement en euros, alors qu'ils vendent surtout en dollars ou en devises qui lui sont liées. Heureusement, ces groupes sont également en mesure d'augmenter leurs prix là où c'est nécessaire, pour lisser les écarts potentiellement générés par les effets de change. D'autant que ces deux dernières années, ils sont restés plutôt raisonnables en matière de prix.



Aucun de ces groupes n'aborde le nouvel exercice dans la même situation. L'année 2018 sera en particulier importante pour LVMH et Kering. L'intégration par LVMH de Christian Dior Couture sera scrutée avec attention. Et cela, même si le fait que le numéro un mondial du luxe ait racheté Christian Dior Couture à sa propre maison mère facilitera l'opération. Pour sa part, Kering devra avant tout gérer l'atterrissage en douceur de Gucci après une année exceptionnelle. Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes de Gucci ont bondi de 45% en organique.





Du potentiel pour une hausse des dividendes





Dans ce contexte, une hausse significative du dividende versé par LVMH, Kering et Hermès à leurs actionnaires constituerait un signe clair de leur confiance dans leurs perspectives. C'est notamment le pari fait par Bernstein. "La fin de l'expansion des réseaux de magasins signifie que les besoins en capitaux seront désormais réduits, et que les groupes disposant de cash et présentant des performances opérationnelles solides auront les moyens de se montrer généreux avec leurs actionnaires", a estimé la société de Bourse.



Cela vaut surtout pour Hermès. Fort d'une trésorerie pléthorique, le groupe de luxe pourrait comme en 2012 puis en 2015 verser en 2018 un dividende exceptionnel de 5 euros par action à ses actionnaires, selon Bernstein. Et cela en sus d'un dividende ordinaire rehaussé de 12% à 4,2 euros par action, d'après l'intermédiaire. Si des dividendes exceptionnels ne semblent pas à l'ordre du jour chez LVMH et chez Kering, ces derniers pourraient néanmoins choyer leurs actionnaires. En continuant de leur reverser la moitié de ses bénéfices, LVMH pourrait augmenter son dividende de près de 20% à 4,70 euros par action, a calculé Bernstein. Concernant Kering, le redressement de Gucci pourrait lui permettre de relever son dividende de 67% à 7,70 euros par action.



La plus ou moins grande générosité des trois champions français du luxe à l'égard de leurs actionnaires est susceptible de soutenir leurs cours de Bourse. D'autant que leurs récentes performances ne sont pas passées inaperçues. Si LVMH cote légèrement en-dessous de l'objectif de cours des analystes, à 244 euros contre 258 euros, Kering s'est d'ores et déjà aligné sur cet objectif à 409 euros, tandis que Hermès l'a allègrement dépassé à 449 euros contre 409 euros.





- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90; aecorcheville@agefi.fr ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



January 10, 2018 09:04 ET (14:04 GMT)




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