(Cette dépêche avait initialement été diffusée lundi 31 décembre après la clôture des marchés européens)



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le SBF 120 a clôturé lundi sur une hausse de 1,2%, à 3.755,9 points. Conclue en territoire positif, cette derrière séance de l'année ne reflète toutefois pas la tendance graphique observée tout au long de 2018. Depuis le 1er janvier, le SBF 120 a reculé de 11,7%. Freiné par les dissensions politiques en Europe (Espagne, Italie ou Allemagne), les incertitudes liées au Brexit ou la montée des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, l'indice a même signé en 2018 sa première baisse annuelle depuis 2011. Cette année-là, l'indice avait chuté de 16,2%.



Dans ce contexte adverse, également marqué par un regain de volatilité sur les marchés financiers, seules 25% des actions du SBF 120 ont terminé dans le vert en 2018 quand un tiers d'entre elles ont perdu plus de 30%. Les valeurs figurant dans le palmarès des plus importantes hausses et celui des plus fortes baisses du SBF 120 de 2018 seront particulièrement suivies par les investisseurs l'an prochain.



LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT REALISE LE MEILLEUR PARCOURS EN 2018:



Sartorius Stedim (+44,9%). L'envolée du cours de Bourse de l'équipementier des biotechnologies en 2018 reflète un engouement motivé par de solides fondamentaux. A deux reprises, en juillet et en octobre, le groupe a révisé à la hausse ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice. L'entreprise vise une croissance de son chiffre d'affaires dans le haut de la fourchette initialement annoncée de 11% à 14% avec une projection de marge d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) courant à 28%. Elle surfe sur des tendances de fond extrêmement favorables tout en bénéficiant d'une forte résilience de ses activités. Le marché biotechnologique mondial devrait afficher un taux de croissance annuel composé d'environ 9% par an sur la période de 2017 à 2022. Des perspectives qui offrent encore du potentiel à Sartorius Stedim, au vu de l'objectif de cours moyen de 104 euros des analystes interrogés par Factset.



GTT (+34%). Le spécialiste des membranes cryogéniques a multiplié les commandes cette année, atteignant la barre des 50 le 17 décembre dernier contre 21 en 2017 et 5 en 2016. La valeur a aussi été portée par le dynamisme du GNL (gaz naturel liquéfié), un marché en pleine expansion et attendu en croissance de 5% par an d'ici à 2030. Situé à 71,70 euros, l'objectif de cours moyen des analystes interrogés par Factset suggère un potentiel de gain limité à 7%. Pour poursuivre son ascension en Bourse, le groupe devra démontrer dès le début de l'année 2019 sa capacité à engranger les commandes à un rythme soutenu.



Edenred (+32,8%). L'émetteur de titres de services prépayés a dépassé ses plus hauts historiques à de multiples reprises au cours de l'année 2018. Edenred a bien résisté à la grève des transporteurs routiers au Brésil, son premier pays en matière de chiffre d'affaires, et multiplié les bonnes publications financières. Barclays affirmait en novembre être "impressionné" par la croissance du chiffre d'affaires opérationnel du groupe au troisième trimestre. Edenred devra néanmoins trouver de nouveaux catalyseurs pour poursuivre son bon parcours. A 33,40 euros, l'objectif de cours moyen des analystes recensés par Factset s'avère aujourd'hui proche des altitudes auxquelles le titre plane.



EDF (+32,4%). L'électricien a dévoilé de solides résultats pour les trois premiers trimestres de l'année, notamment portés par la hausse des prix de l'énergie. De quoi maintenir une politique de distribution généreuse. L'action EDF a ainsi réalisé en 2018 sa meilleure performance annuelle depuis le millésime 2013. Les investisseurs ont aussi plébiscité la valeur au regard du profil spéculatif qu'elle revêt. L'Etat français n'a toujours pas clairement dévoilé ses intentions concernant l'avenir de l'électricien, dont il détient 83,7% du capital. Un démantèlement d'EDF en plusieurs entités distinctes pourrait être décidé, alors que la puissance publique a d'ores et déjà reconnu réfléchir à l'architecture du groupe, estiment les analystes. Le scénario privilégié serait celui d'une scission entre les activités nucléaires et celles liées aux énergies renouvelables, plutôt qu'une ouverture du capital de certaines filiales (Enedis, Citelum ou encore Dalkia). Le nucléaire serait ainsi sanctuarisé, retiré de la cote parisienne et recevrait une partie de la dette d'EDF.



SES (+28,4%). L'opérateur de satellites est parvenu à se hisser dans le palmarès des plus fortes hausses en dépit d'un avertissement sur résultats communiqué en août, l'opérationnel de SES passant désormais au second plan aux yeux des investisseurs. La clef de la valorisation du groupe luxembourgeois reste la monétisation attendue de la libération d'une partie de la bande C aux Etats-Unis, pour faciliter le déploiement de la 5G, le réseau mobile de nouvelle génération. Selon les bureaux d'études, cette manne pourrait représenter plusieurs milliards d'euros. Mais elle ne se concrétisera pas avant au moins 2020. D'ici là, les nombreuses incertitudes entourant ce dossier doivent amener les investisseurs à faire preuve de prudence.



LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT ACCUSE LES PLUS FORTS REPLIS DE 2018:



DBV Technologies (-74,7%). DBV n'est plus la première société de biotechnologie cotée à Paris en matière de capitalisation. Tout s'est joué en fin d'année avec l'annonce le 19 décembre dernier du retrait de la demande d'enregistrement aux Etats-Unis du produit phare du laboratoire, le Viaskin Peanut, destiné au traitement de l'allergie à l'arachide. La Food and Drug Administration a fait savoir à DBV que son dossier manquait de précisions concernant la fabrication et les contrôles qualité du produit. L'autorité de santé américaine n'a toutefois soulevé aucune question de nature médicale ou clinique sur le dossier. De nombreux analystes estiment à quelques mois seulement le décalage par rapport à un lancement commercial qu'ils anticipaient fin 2019 ou début 2020. L'objectif de cours moyen de 40 euros des analystes recensés par Factset traduit toujours une confiance importante dans les chances de succès du produit.



Vallourec (-67,7%). Alors qu'il s'est attiré les foudres de Bercy pour n'avoir pas soutenu le plan de reprise de son usine Ascoval (Nord), le fabricant de tubes sans soudure n'a pas profité en Bourse de ses mesures d'économies. Le cours a été divisé par deux à la suite de la publication des résultats du troisième trimestre, en raison de flux de trésorerie négatifs qui ont fait ressurgir les craintes sur l'endettement. "Les investisseurs doutent clairement de la capacité de Vallourec à survivre si un nouveau retournement conjoncturel devait intervenir dans le secteur, en raison de résultats qui se redressent trop lentement", soulignent les analystes d'Aurel BGC. Le ralentissement attendu au quatrième trimestre sur le marché américain ne plaide pas en faveur d'un rebond à court terme, en dépit d'un objectif de cours moyen de 3,30 euros selon Factset, représentant un potentiel de hausse de plus de 50%.



Technicolor (-66,8%). Le spécialiste des technologies de l'image et du son a continué à souffrir cette année de la soudaine hausse du prix des mémoires DRAM observée en 2017. Ce choc exogène a fait vaciller le pôle Maison Connectée de Technicolor. Regroupant notamment les décodeurs, les modems et les objets connectés, cet acteur de petite taille - sur un marché gigantesque - n'a pu faire supporter à ses clients cette flambée du prix des composants. Les analystes attendent désormais de Technicolor qu'il redresse sa division Maison Connectée, dont l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a été divisé par deux au premier semestre, à 26 millions d'euros. Un plan de restructuration a été élaboré pour cette activité. Il prévoit 45 millions d'euros d'économies dès cette année et 140 millions à horizon trois ans, soit l'équivalent de 40% de la structure de coûts fixes du pôle en 2017. L'affaire est loin d'être entendue : l'objectif d'Ebitda pour 2018 a été réduit par les dirigeants ce mois-ci.




Valeo (-59%). L'équipementier automobile a souffert des mêmes maux que l'ensemble de son secteur : tensions géopolitiques, craintes sur le marché chinois, le premier au monde, ainsi que l'application des nouvelles normes d'homologation WLTP qui ont occasionné des difficultés ponctuelles chez les constructeurs, notamment en Allemagne. Valeo a aussi perdu du crédit auprès des investisseurs en révisant plusieurs fois à la baisse ses perspectives, jusqu'à abandonner son objectif pour 2019 d'une croissance supérieure à 10% de ses ventes en première monte. Pour les analystes de HSBC, la crédibilité du groupe a été "sérieusement endommagée". La banque estime qu'il est aujourd'hui difficile de se positionner sur le titre, en dépit de sa lourde chute. Elle est loin d'être la seule : moins d'un tiers des analystes sondés par Factset sont à l'achat sur la valeur.



Maisons du Monde (-55,7%). Le cours du spécialiste de l'ameublement et de la décoration a été divisé par deux depuis la fin juin, pénalisé par un avertissement sur bénéfices fin juillet et par le mouvement des gilets jaunes en fin d'année. Les grèves Sncf du printemps et l'été caniculaire ont également pesé sur la fréquentation des magasins en France, où le groupe réalise deux tiers de son chiffre d'affaires. Maisons du Monde pourrait toutefois bénéficier du rebond de la consommation attendu au premier semestre 2019. A 33,20 euros, le consensus Factset des analystes fait ressortir un potentiel de hausse de 50%.



-Julien Marion, François Schott, Dimitri Delmond et François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



January 02, 2019 02:55 ET (07:55 GMT)




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