Justin Lahart,



The Wall Street Journal



NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Les entreprises américaines publient actuellement leurs résultats du deuxième trimestre, et jusqu'à présent, ces chiffres n'ont pas surpris Wall Street outre mesure. Selon les estimations compilées par FactSet, les bénéfices des sociétés du S&P 500 seront en baisse de 1,9% par rapport à la période correspondante de 2018.



Les entreprises ayant tendance à placer la barre assez bas pour mieux la surmonter, les résultats s'avéreront probablement un peu meilleurs au final. Mais il est peu probable que ces chiffres définitifs ne puissent être qualifiés de "bons" par quelconque investisseur.



Il est tentant d'imputer la faiblesse des bénéfices à la conjoncture aux Etats-Unis. Même si la croissance a légèrement décéléré, elle reste robuste. Selon les estimations de Macroeconomic Advisers, les ventes finales aux clients nationaux - une mesure de la demande économique sous-jacente - ont augmenté de 2,6% par rapport à l'année précédente au deuxième trimestre. En comparaison, au deuxième trimestre de l'an dernier, cette mesure avait progressé de 2,9%.



A l'extérieur des Etats-Unis, la situation ne semble pas si favorable, ce qui constitue une difficulté pour nombre de sociétés du S&P 500 réalisant une part significative de leurs activités à l'étranger. A titre d'exemple, le fabricant de peinture PPG Industries, qui a réalisé plus de la moitié de son chiffre d'affaires hors des Etats-Unis l'an dernier, a pointé la faiblesse des marchés automobile chinois et européen lorsqu'il a annoncé un repli de 2,6% de ses ventes au deuxième trimestre. La force du dollar aggrave le problème : le fabricant d'équipements industriels Dover a déclaré que le taux de change avait eu un impact négatif de 2,6% sur ses revenus.



Les tensions commerciales touchent surtout l'industrie



Les droits de douane et les conflits commerciaux constituent un autre point de tension, notamment dans le secteur manufacturier. Le Livre beige de la Réserve fédérale, qui recense une série d'anecdotes d'entrepreneurs anonymes sur les conditions d'activité aux Etats-Unis, a mis en évidence la semaine dernière les inquiétudes des entreprises manufacturières et les coûts associés aux divers différends commerciaux dans lesquels les Etats-Unis sont engagés.



Cependant, le commerce international représente un problème plus important pour les grandes entreprises cotées que pour les entreprises américaines en général. Ceci est vrai non seulement parce que les grandes entreprises sont davantage tournées vers l'international, mais également parce que la nature de ces sociétés est différente. Au total, 190 entreprises cotées au S&P 500, soit plus d'un tiers du total, sont classées comme entreprises manufacturières. Le secteur ne représente pourtant que 8% des emplois aux Etats-Unis.



Enfin, les entreprises sont confrontées à une augmentation du coût de la main-d'œuvre et à l'incapacité de répercuter ces coûts. Cette situation explique en partie pourquoi les marges bénéficiaires semblent avoir diminué au deuxième trimestre. Mais la plupart des Américains considèrent probablement qu'une hausse des salaires associée à une inflation faible constitue un élément favorable.



Il est facile, et souvent logique, de considérer les grandes entreprises américaines comme un baromètre de l'économie du pays. A l'heure actuelle, ce raccourci est toutefois trompeur.



-Justin Lahart, The Wall Street Journal



(Version française Valérie Venck et Eric Chalmet) ed: ECH - VLV



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July 22, 2019 04:50 ET (08:50 GMT)




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