Les modestes résultats du S&P 500 ne reflètent pas la vitalité des Etats-Unis -Plus USA
22 Juillet 2019 - 11:10AM
Dow Jones News
Justin Lahart,
The Wall Street Journal
NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Les entreprises américaines publient
actuellement leurs résultats du deuxième trimestre, et jusqu'à
présent, ces chiffres n'ont pas surpris Wall Street outre mesure.
Selon les estimations compilées par FactSet, les bénéfices des
sociétés du S&P 500 seront en baisse de 1,9% par rapport à la
période correspondante de 2018.
Les entreprises ayant tendance à placer la barre assez bas pour
mieux la surmonter, les résultats s'avéreront probablement un peu
meilleurs au final. Mais il est peu probable que ces chiffres
définitifs ne puissent être qualifiés de "bons" par quelconque
investisseur.
Il est tentant d'imputer la faiblesse des bénéfices à la
conjoncture aux Etats-Unis. Même si la croissance a légèrement
décéléré, elle reste robuste. Selon les estimations de
Macroeconomic Advisers, les ventes finales aux clients nationaux -
une mesure de la demande économique sous-jacente - ont augmenté de
2,6% par rapport à l'année précédente au deuxième trimestre. En
comparaison, au deuxième trimestre de l'an dernier, cette mesure
avait progressé de 2,9%.
A l'extérieur des Etats-Unis, la situation ne semble pas si
favorable, ce qui constitue une difficulté pour nombre de sociétés
du S&P 500 réalisant une part significative de leurs activités
à l'étranger. A titre d'exemple, le fabricant de peinture PPG
Industries, qui a réalisé plus de la moitié de son chiffre
d'affaires hors des Etats-Unis l'an dernier, a pointé la faiblesse
des marchés automobile chinois et européen lorsqu'il a annoncé un
repli de 2,6% de ses ventes au deuxième trimestre. La force du
dollar aggrave le problème : le fabricant d'équipements industriels
Dover a déclaré que le taux de change avait eu un impact négatif de
2,6% sur ses revenus.
Les tensions commerciales touchent surtout l'industrie
Les droits de douane et les conflits commerciaux constituent un
autre point de tension, notamment dans le secteur manufacturier. Le
Livre beige de la Réserve fédérale, qui recense une série
d'anecdotes d'entrepreneurs anonymes sur les conditions d'activité
aux Etats-Unis, a mis en évidence la semaine dernière les
inquiétudes des entreprises manufacturières et les coûts associés
aux divers différends commerciaux dans lesquels les Etats-Unis sont
engagés.
Cependant, le commerce international représente un problème plus
important pour les grandes entreprises cotées que pour les
entreprises américaines en général. Ceci est vrai non seulement
parce que les grandes entreprises sont davantage tournées vers
l'international, mais également parce que la nature de ces sociétés
est différente. Au total, 190 entreprises cotées au S&P 500,
soit plus d'un tiers du total, sont classées comme entreprises
manufacturières. Le secteur ne représente pourtant que 8% des
emplois aux Etats-Unis.
Enfin, les entreprises sont confrontées à une augmentation du coût
de la main-d'œuvre et à l'incapacité de répercuter ces coûts. Cette
situation explique en partie pourquoi les marges bénéficiaires
semblent avoir diminué au deuxième trimestre. Mais la plupart des
Américains considèrent probablement qu'une hausse des salaires
associée à une inflation faible constitue un élément favorable.
Il est facile, et souvent logique, de considérer les grandes
entreprises américaines comme un baromètre de l'économie du pays. A
l'heure actuelle, ce raccourci est toutefois trompeur.
-Justin Lahart, The Wall Street Journal
(Version française Valérie Venck et Eric Chalmet) ed: ECH - VLV
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