Guillaume Bayre,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Hammerson (HMSO.LN) paraît redécouvrir la réalité d'une entreprise cotée à l'annonce de la proposition de Klépierre (LI.FR) d'ouvrir des négociations en vue d'un rachat. A entendre le britannique, Klépierre serait bassement calculateur, profitant du désamour dont souffre le titre pour essayer de prendre le contrôle à 615 pence par action, quand l'actif net réévalué (ANR) par action aux normes EPRA était de 776 pence fin décembre.



Selon les termes de David Tyler, le président du conseil d'administration, Klépierre essaie de faire main-basse sur l'entreprise "en profitant d'une appréciation injustement pessimiste et indiscriminée des tendances actuelles de la distribution qui ont entraîné la récente faiblesse du cours". Profiter d'une faiblesse injustifiée d'un cours est cependant le B-A BA de bon nombre d'investisseurs sans qu'ils se voient pour autant taxés d'opportunisme. Si Hammerson se traînait à des niveaux de cours équivalents à ceux du début des années 2010, l'acquéreur putatif n'y est pour rien.



D'ores et déjà, le marché contredit la firme britannique. Ses actionnaires ont vu leur investissement perdre 27% depuis le vote en faveur du Brexit - et plus des trois quarts de sa valeur depuis son sommet historique, il y a plus de dix ans. Grâce à la révélation de l'intérêt de Klépierre, ils peuvent bénéficier d'une revalorisation inespérée de près de 25%, portant le cours à 542 pence lundi en séance. Le discours d'Hammerson qui leur enjoint vivement "de ne prendre aucune décision" semble malvenu. Sans même aller jusqu'à attendre un relèvement, l'alternative de vendre au marché et empocher ces 25% quoi qu'il arrive est à considérer.





Les incohérences du projet Intu





Selon la direction de Hammerson, son projet de fusion avec son compatriote Intu Properties reste la meilleure option. Pourtant, cette opération amicale annoncée le 6 décembre ne fait pas l'unanimité. Elle va à l'encontre de la stratégie de diversification en-dehors du Royaume-Uni, Intu étant surtout présent localement, et porterait le taux d'endettement LTV de Hammerson à 41%, contre 37% aujourd'hui, souligne Exane. Le projet prévoit en outre 2 milliards de livres de cessions. Vu le cours déprimé de l'ensemble, il est difficile de penser que Hammerson parviendra facilement à reclasser un tel montant d'actifs sans décote. Pour couronner le tout, Hammerson apparaît mal placé pour affirmer que la proposition de Klépierre sous-valorise significativement ses actifs à 20,7% sous l'ANR, dans la mesure où sa propre offre sur Intu intègre une décote de 37%.



Les arguments mêmes du britannique, et surtout la réaction boursière à l'annonce, apportent de l'eau au moulin de Klépierre. L'historique réussi de ce dernier en matière d'acquisitions, dont celle du néerlandais Corio, et la perspective de donner naissance à un nouveau leader paneuropéen des centres commerciaux, géographiquement bien plus diversifié que ne le serait Hammerson-Intu, constituent de solides arguments. Néanmoins, le projet demande à être précisé. Selon Hammerson, Klépierre lui aurait proposé une offre à 50% en numéraire et à 50% en actions. Ce niveau entraînerait une certaine dilution du bénéfice par action vu la moindre rentabilité des capitaux de la cible à l'heure actuelle.



Klépierre devra donc extraire un montant de synergies suffisant pour que le jeu en vaille la chandelle. Ce n'est pas parce que les arguments de Hammerson sont discutables que le groupe ne doit pas soigner son propre argumentaire pour convaincre les actionnaires.





-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones ; 01 41 27 47 93 ; gbayre@agefi.fr ; ed : ECH





(END) Dow Jones Newswires



March 19, 2018 09:49 ET (13:49 GMT)




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