MRK Merck and Co Inc

NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Le laboratoire pharmaceutique américain Merck est en quête d'acquisitions de petite et moyenne envergure, dans l'objectif notamment de développer son portefeuille de traitements du cancer au-delà du Keytruda, ont indiqué des personnes proches du dossier.

Merck a racheté des fabricants de traitements anticancéreux possédant des thérapies et des technologies prometteuses. Ce mois-ci, le laboratoire américain a acquis Tilos Therapeutics pour 773 millions de dollars. En mai, il a conclu un accord en vue d'acquérir Peloton Therapeutics pour 1,1 milliard de dollars.

L'objectif des transactions est à la fois de capitaliser sur la force de Keytruda et d'élargir davantage la gamme de produits en dehors de l'oncologie, ont indiqué les sources. Merck est notamment intéressée par des transactions de taille similaire à celles réalisées récemment qui renforceraient son offre de vaccins et de produits de santé animale, ont ajouté ces personnes.

Keytruda, qui permet au système immunitaire d'un patient de combattre les tumeurs, est devenu ces dernières années un atout commercial majeur pour la société. Les ventes mondiale de ce produit d'immunothérapie, approuvé pour traiter 12 types de tumeurs, ont atteint 7 milliards de dollars l'an dernier. Keytruda devrait devenir le médicament le plus vendu au monde d'ici à 2024, selon la société de recherche EvaluatePharma.

Le succès de Keytruda a porté la capitalisation boursière de Merck à un niveau record de 217 milliards de dollars. Depuis que la société a publié des résultats d'étude positifs sur Keytruda en avril 2018, l'action Merck a bondi de 44%, à comparer à un gain de 9% pour le S&P 500.

Trop dépendant de Keytruda ?

Dans ce contexte, certains investisseurs et analystes commencent à craindre que Merck ne soit trop dépendant de Keytruda pour sa croissance. D'ici à 2024, les traitements du cancer devraient représenter des ventes de 20 milliards de dollars pour Merck, ce qui représenterait près de 40% de son chiffre d'affaires total, estime JPMorgan Chase. Merck vend également d'autres médicaments sur ordonnance, en plus de ses vaccins et de ses produits de santé animale.

L'idée que Merck pourrait être "trop lié" à Keytruda commence à apparaître, indique l'analyste de Credit Suisse, Vamil Divan.

Merck devrait répondre à ces préoccupations et dévoiler sa stratégie jeudi à l'occasion de sa première journée investisseurs depuis cinq ans. Le groupe prévoit à cette occasion de présenter son portefeuille de traitements en développement.

Les vaccins, dont un concurrent éventuel du Prevenar de Pfizer, devraient figurer en bonne place de cette présentation. Le Prevenar est un vaccin contre les pneumonies à pneumocoque, une bactérie également responsable de certaines formes de méningite. Selon les analystes de JPMorgan, les ventes du vaccin de Merck pourraient atteindre 1,5 milliard de dollars.

Merck développe également des traitements du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), des toux chroniques et de l'insuffisance cardiaque.

Le groupe investit par ailleurs dans sa division de santé animale. En décembre, il a acquis Antelliq Group, une société technologique spécialisée dans les animaux, pour 2,4 milliards de dollars. Merck explore Keytruda comme traitement des animaux de compagnie atteints de cancer, selon une personne proche du dossier.

Néanmoins, les analystes sont peu impressionnés par le portefeuille de traitements en développement de Merck, en dehors de l'oncologie. Vamil Divan souligne que les produits développés par Merck visent des marchés très concurrenciels.

"Il doivent prouver qu'ils peuvent faire mieux que d'autres entreprises dans ces domaines avant eux", indique-t-il.

-Jared S. Hopkins, The Wall Street Journal

(Version française Valérie Venck) ed: ECH

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June 19, 2019 06:17 ET (10:17 GMT)

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