NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--L'ancien président de la Réserve fédérale (Fed) sous Ronald Reagan, Paul Volcker, s'inquiète déjà de la prochaine crise financière et s'en prend au manque de transparence du système financier.



Dans un entretien accordé au New York Times en vue de la parution de son nouveau livre, le responsable, qui a donné son nom à la célèbre réglementation pour améliorer le contrôle des banques après la crise financière de 2008, juge que la priorité des gouvernants devrait être d'améliorer et de renforcer la supervision du secteur financier.



Interrogé sur la santé des banques, Paul Volcker juge qu'elles "sont dans une position plus solides que par le passé, mais la réponse honnête est que je ne sais pas à quel point tout cela relève de la manipulation".



Dans son livre de mémoires, "La quête d'une monnaie saine et du bon gouvernement", l'ex banquier central se dit inquiet du rôle prépondérant de l'argent dans le système politique américain, qui évolue selon lui vers une "ploutocratie".



"Nous avons un nombre immense de gens immensément riches qui se sont persuadés qu'ils sont riches parce qu'ils sont intelligents et créatifs.



Et ils n'aiment pas le gouvernement et ils n'aiment pas payer des impôts", écrit-il dans le livre. "Aucune force sur la terre ne peut s'opposer efficacement année après année, aux milliers d'individus et aux centaines de millions de dollars du marais de Washington qui tentent d'influer sur le processus législatif et électoral".



Concernant la politique de la Fed, Paul Volcker se dit dubitatif quant au critère des 2% d'inflation que la banque centrale se fixe comme objectif. "Je ne comprends pas le raisonnement (...) Une cible ou limite d'inflation de 2% ne figurait pas dans mes manuels scolaires. Je n'y vois aucune justification théorique", affirme-t-il.



Selon lui, cette politique s'explique par une peur de la déflation qui ne s'est pas manifestée depuis 90 ans. L'ancien dirigeant a été président de la Fed d'août 1979 à août 1987, une période au cours de laquelle la banque centrale avait porté ses taux d'intérêt à un niveau record de 20% pour juguler l'inflation, déclenchant une importante récession.



L'institution a formellement adopté l'objectif de 2% d'inflation en 2012 sous la présidence de Ben Bernanke.



-Greg Robb, MarketWatch (Version française Thomas Varela, Jérôme Batteau) ed : JEB





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October 23, 2018 14:52 ET (18:52 GMT)




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