Justin Lahart,



The Wall Street Journal



NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Entre les géants technologiques de l'ère des dot.com et ceux d'aujourd'hui, la différence est de taille : les géants actuels sont de réels poids lourds, et pas seulement dans l'imagination d'investisseurs surexcités. Ils ne sont pas sans risque pour autant.



Lorsque la bulle Internet a atteint son apogée le 10 mars 2000, les valorisations attribuées aux grandes sociétés technologiques en faisaient des colosses incontournables. Microsoft, Cisco, Intel et Oracle -- alors surnommés "les quatre cavaliers" (Dell Computer prenant parfois la place d'Oracle) -- représentaient environ 13,9% de la capitalisation boursière du S&P 500.



Parmi ces titres stars, seul Microsoft vaut davantage aujourd'hui, se disputant avec Apple, Amazon et Alphabet, maison mère de Google, la place de première capitalisation mondiale. Ensemble, les quatre géants représentent environ 13,5% de la valorisation boursière du S&P 500.



Les nouvelles stars de la Tech ont en revanche beaucoup plus de poids économique que les anciennes. Ensemble, les quatre groupes génèrent un chiffre d'affaires annuel d'environ 750 milliards de dollars, soit près de 10 fois celui affiché par leurs prédécesseurs lors de la bulle Internet, et ils représentent 6,4% du chiffre d'affaires total des sociétés du S&P 500, une proportion plus de quatre fois supérieure à celle de 2000. Le même constat s'applique au bénéfice, les géants d'aujourd'hui représentant 11% des bénéfices totaux du S&P 500, soit plus de deux fois la part attribuée à leurs prédécesseurs en mars 2000.



La situation est donc bien plus saine que pendant la bulle technologique, lorsque les valorisations reflétaient des projections tout à fait irréalistes. Cela ne signifie pas pour autant que les titans actuels constituent de bonnes cibles d'investissement à long terme. Le gigantisme ne présente pas que des avantages.



Des ventes représentant près de 1% du PIB mondial



Pour commencer, le marché n'est pas illimité et avec des ventes totales atteignant près de 1% du produit intérieur brut (PIB) mondial, la capacité de Microsoft, Apple, Amazon et Alphabet de progresser plus vite que l'économie pourrait commencer à effleurer des contraintes liées à leur dimension. Face à de plus petites concurrentes, les très grosses entreprises peuvent se heurter à un défaut d'agilité.



Elles sont également confrontées à des contraintes réglementaires plus importantes : leurs projets d'acquisitions peuvent être rejetés pour un motif d'entrave à la concurrence ou leur taille jugée trop imposante par les régulateurs, qui réclament alors une scission.



De plus, les investissements dans les grandes entreprises se sont souvent révélés décevants. Une analyse menée par Rob Arnott et Lillian Wu pour Research Affiliates a conclu que sur la période de 1951 à 2011, les entreprises américaines affichant les plus fortes capitalisations boursières de leur secteur et du marché en général ont eu tendance à faire moins bien que leur secteur ou le marché dans les années suivantes.



Il arrive évidemment que de grandes entreprises échappent à cette fatalité pendant de longues périodes. Apple s'est hissé pour la première fois au rang de première capitalisation boursière américaine en août 2011, alors qu'il valait environ 340 milliards de dollars. Le titre a maintenu sa performance et la marque à la pomme a atteint en septembre 2018 un poids en Bourse de 1.100 milliards de dollars.



Les ventes étant toutefois attendues en baisse au cours de l'année qui vient, il est possible que la taille du groupe freine maintenant sa croissance. L'action Apple a reculé de près de 25% depuis septembre. Amazon, dont la capitalisation flirtait avec les 1.000 milliards de dollars en septembre, a lui aussi accusé un fort recul de son cours de Bourse.



Même si la concurrence serrée que se livrent les nouveaux géants de la Tech est divertissante, et compte tenu de la trajectoire suivie par les anciens géants du marché, les investisseurs auraient peut-être intérêt à élargir leur horizon. Au sein du S&P 500, 496 entreprises restent en lice.



-Justin Lahart, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed: VLV



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(END) Dow Jones Newswires



March 11, 2019 05:32 ET (09:32 GMT)




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