Dan Gallagher,



The Wall Street Journal



SAN FRANCISCO (Agefi-Dow Jones)--Les actionnaires de Twitter commencent certainement à ressentir une appréhension à la perspective de voir Donald Trump quitter la Maison-Blanche. Ils devraient plutôt considérer qu'il s'agit là d'un coût d'exploitation habituel.



La plateforme de réseau social a été placée jeudi sous le feu des projecteurs à l'issue d'une journée chaotique mercredi lors de laquelle le président a encouragé ses supporteurs à se rassembler devant le Capitole, alors que le Congrès devait certifier la victoire de son opposant démocrate Joe Biden. La manifestation a dégénéré, conduisant à l'intrusion de partisans de Trump dans l'enceinte du Capitole. L'assaut s'est soldé par 5 morts.



Ces événements ont entraîné la suspension du compte Twitter de Donald Trump. Facebook a fait de même, pour une durée deux fois plus longue, avant que son PDG Mark Zuckerberg finisse par annoncer jeudi que le blocage serait maintenu pour une durée "indéterminée" - au moins pour deux semaines encore, jusqu'à la fin de sa mandature.



Or seul Twitter a été sanctionné par ses actionnaires. L'action a terminé jeudi en baisse de 1,8%, alors que Facebook a gagné 2%, suivant la trajectoire des grandes valeurs technologiques. Cette différence s'explique en partie par l'impact démesuré exercé par Trump sur le réseau qu'il affectionne depuis des années, même avant qu'il ne devienne président.



Suivi par 89 millions de personnes



Le principal compte Twitter de Donald Trump est suivi par près de 89 millions de personnes, ce qui représente environ 48% de la base totale d'utilisateurs actifs quotidiens "monétisables", selon les chiffres publiés à la fin du troisième trimestre. Le compte Facebook de Donald Trump affiche en comparaison 35 millions d'abonnés environ, soit moins de 2% des 1,8 milliard d'utilisateurs actifs quotidiens du groupe.



L'avenir de Donald Trump sur Twitter est certes discutable, même si le réseau social l'autorise à y rester pour le moment. Le président est passé maître dans l'art de contourner les règles de la plateforme concernant la publication de fausses informations et de contenus préjudiciables. Et la question légitimement épineuse du bien-fondé ou non d'en exclure le dirigeant politique le plus puissant du monde ne se posera plus lorsqu'il quittera ses fonctions à la fin du mois.



Twitter est déjà confronté à un risque d'affaiblissement de l'engagement des utilisateurs dans les mois qui viennent, avec la perspective d'un contexte politique moins volatil aux Etats-Unis et une atténuation de la pandémie au fil de l'avancée de la campagne de vaccination. Une forte hausse d'utilisation de Twitter au début 2020, en pleine propagation de la pandémie, a de fait créé une base de comparaison particulièrement défavorable, au moins pour les deux premiers trimestres de 2021.



Ce sont pourtant sur ces vagues que choisissent de surfer les réseaux sociaux. Twitter et Facebook, qui pratiquent depuis longtemps une politique de non-intervention, commencent peu à peu à réaliser que leur activité implique de prendre des décisions difficiles à l'égard de créateurs de contenus dont la popularité repose en partie sur le manque de scrupules. Toute sanction aura sans doute un coût, mais c'est un coût dont les réseaux sociaux et leurs actionnaires ne peuvent faire l'économie.



-Dan Gallagher, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH



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January 08, 2021 06:38 ET (11:38 GMT)




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