CA Carrefour

François Schott,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Casino devra donner des précisions sur la "tentative de rapprochement" qu'il dit avoir reçu de Carrefour s'il ne veut pas abîmer un peu plus son image sur les marchés.

Le groupe stéphanois a subi une sévère correction boursière cet été due aux craintes liées à l'endettement de sa maison-mère, Rallye, et au fait que plusieurs analystes ont pointé le manque de lisibilité de ses comptes.

La semaine dernière, l'annonce par Rallye de la signature auprès de cinq banques (BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, CIC, HSBC et Natixis) d'une nouvelle ligne de crédit de 500 millions d'euros a néanmoins apporté une bouffée d'oxygène au titre Casino, qui a rebondi de 33% depuis son plus bas de fin août.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le groupe de Jean-Charles Naouri a publié un communiqué dans lequel il affirme avoir rejeté une proposition de rapprochement de Carrefour. En règle générale, ce type d'annonce a un effet immédiatement positif sur le cours de Bourse de la cible.

En l'occurrence, elle a plutôt remis la pression sur le titre, Carrefour ayant démenti quelques heures plus tard les annonces de Casino. "Carrefour dément avoir sollicité Casino et s'étonne que l'on ait soumis au conseil d'administration de Casino une proposition de rapprochement qui n'existe pas". Casino a quasiment terminé à l'équilibre (-0,06%) tandis que Carrefour a abandonné 0,81% ce lundi.

Cet échange a créé une certaine confusion parmi les investisseurs. "Nous ne savons pas quoi penser de ces nouvelles. Nous attendons davantage de clarifications afin de savoir comment cette séquence extraordinaire a pu se produire", soulignent les analystes de Jefferies.

Selon eux, un rapprochement pur et simple entre Carrefour et Casino n'est "pas viable" car il poserait trop de problèmes de concurrence. Au travers de leurs différentes enseignes, les deux groupes détiendraient près d'un tiers du marché français - 50% en Ile de France - et plus de la moitié du marché brésilien.

Par ailleurs, une opération de croissance externe de cette envergure semble inenvisageable pour Carrefour, en pleine restructuration de son réseau de ses magasins en France qui doit conduire à plusieurs milliers de suppressions de postes.

Carrefour et Casino sont confrontés aux mêmes défis. Tous deux voient leurs parts de marché menacées par les acteurs plus agressifs en termes de prix et par les bouleversements en cours des modes de consommation. Mais un rapprochement entre les deux distributeurs susciterait la plus grande méfiance des autorités de la concurrence.

Les investisseurs ont donc raison de ne pas sur-réagir à cette passe d'arme.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH

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September 24, 2018 11:45 ET (15:45 GMT)

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