PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'ensemble des indices européens souffrent vendredi, alors qu'un risque de propagation des difficultés de la Turquie à l'Europe fait désormais surface, minant les cours des banques.



Vendredi, la livre turque plongeait de plus de 12% face au dollar en début de séance. La devise pâtit des menaces de sanctions de la part de Washington, après l'échec de négociations entre les Etats-Unis et la Turquie au sujet au sujet du pasteur américain Andrew Brunson, soupçonné par Ankara de terrorisme et détenu dans une prison turque.



Un article du Financial Times rapportant que la Banque centrale européenne (BCE) était préoccupée par l'exposition des banques européennes à l'économie turque est venu ajouter de l'huile sur le feu. Selon le quotidien britannique, la BCE craindrait que des emprunteurs turcs ne se soient pas couverts contre la chute de la livre et fassent défaut sur leurs emprunts libellés en devises étrangères, qui constituent environ 40% du bilan des banques turques. Interrogée par l'agence Agefi-Dow Jones, une porte-parole de la BCE n'a pas souhaité faire de commentaire.



A la suite de cet article, l'ensemble des banques européennes souffrent sur les marchés. Directement citées par le Financial Times, BNP Paribas, BBVA et UniCredit perdent respectivement 3,5%, 3,7% et 3,2%. Les autres banques européennes n'échappent pas à ce coup de semonce, Deutsche Bank abandonnant 3,5% et Crédit Agricole cédant 1,5%.



La chute des banques pèse sur l'ensemble des indices européens : le CAC 40 recule de 1%, le DAX 30 perd 1,3% et le FTSE Mib se replie de 1,4%. La Bourse de Londres de son côté cède 0,5%.



Une exposition à l'économie turque à relativiser



L'euro pour sa part abandonne 0,6% à 1,1453 dollar. Signe d'inquiétudes sur le marché, les rendements des obligations allemandes évoluent à leur plus bas niveau depuis trois semaines en raison d'une fuite vers les actifs sûrs, souligne Commerzbank. Le rendement du Bund à 10 ans s'inscrit actuellement à 0,34%, selon Tradeweb.



"Pendant quelques jours, les marchés internationaux ont observé le plongeon de la livre turque avec plus de curiosité que d'inquiétude, semblant considérer qu'il ne s'agissait que du problème de la Turquie", indique Sean Callow, stratégiste devises chez Westpac. "C'est en train de changer", ajoute-t-il.



Néanmoins, l'exposition des banques du continent à la Turquie est relativisée par les intermédiaires de marché. "Il reste peu probable que les répercussions liées à la Turquie amènent le volume de crédit à se tarir dans une région de la zone euro", juge Carsten Hesse, économiste chez Berenberg. Selon ses calculs, si la zone euro venait à réduire ses exportations de 20%, cela retirerait à peine 0,1 point du produit intérieur brut (PIB) de l'ensemble de l'union monétaire.



"Il est vrai que la Turquie constitue une exposition pour les banques européennes mais les pertes seraient limitées", souligne de son côté Christian Parisot, responsable de la recherche actions chez Aurel BGC . "Le vrai problème est qu'il y a actuellement une succession d'éléments négatifs sur les pays émergents et sur les changes liés à ces pays, avec des craintes sur la Turquie mais aussi sur le rouble russe, sur la vigueur de la croissance chinoise dans un contexte de tensions commerciales, ou encore sur le Brésil", ajoute-t-il.



-Julien Marion, Agefi-DowJones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV



(Mike Bird, The Wall Street Journal, a contribué à cet article)



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



August 10, 2018 05:26 ET (09:26 GMT)




Copyright (c) 2018 L'AGEFI SA
BNP Paribas (EU:BNP)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse BNP Paribas
BNP Paribas (EU:BNP)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse BNP Paribas