Résultats de l’exercice 2018-2019
Solidité du résultat
opérationnel
Le conseil d’administration du Groupe
Derichebourg réuni le 4 décembre 2019 sous la présidence de
Monsieur Daniel Derichebourg a arrêté les comptes annuels et
consolidés au 30 septembre 2019.Au cours de cette séance, le
Président-directeur général a salué la résistance du résultat avant
impôt du Groupe malgré un environnement plus difficile que l’an
passé. Il a par ailleurs déclaré : « Nous avons réussi au
cours de cette année à concrétiser la perspective de croissance de
nos activités de recyclage en Europe. Par ailleurs, année après
année, nos activités de services, progressent tant en chiffres
qu’en positionnement auprès de nos clients. ». Il a également
noté l’importance de la rotation du portefeuille d’activités du
groupe (cession des activités au Maroc, de celles de collecte et
traitement de déchets en Italie, cession de l’activité Ingénierie
nucléaire, acquisition en cours de Lyrsa, nombreuses opérations
d’acquisition réalisées dans le Multiservices) sur l’exercice pour
recentrer la croissance de ses activités sur des métiers et/ou
géographies offrant des synergies avec ceux déjà existants.
Chiffre d’affaires :
2,7Md€
Le chiffre d’affaires de l’exercice 2018-2019
s’élève à 2,7 milliards d’euros, en diminution de 7,4 % par rapport
à l’exercice précédent. L’activité Services à l’Environnement qui
subit le contexte géopolitique recule de 12,7% et l’activité
Multiservices progresse de 6,9%.
En millions d'euros |
2018/2019 |
2017/2018 |
Variation |
Services à l'Environnement |
1 846,7 |
2 116,4 |
(12,7 %) |
Multiservices |
857,6 |
802,5 |
6,9 % |
Holding |
0,8 |
0,8 |
Ns |
Total chiffre d'affaires Groupe |
2 705,0 |
2 919,7 |
(7,4 %) |
Baisse de 12,7 % du chiffre d’affaires
dans la division Services à l’Environnement
(en milliers de tonnes) |
2018/2019 |
2017/2018 |
Variation |
|
|
|
|
Ferrailles |
3 445,8 |
3
746,0 |
(8,0 %) |
Métaux non ferreux |
535,1 |
540,7 |
(1,0 %) |
Total volumes |
3 980,9 |
4 286,6 |
(7,1 %) |
(en millions d'euros) |
|
|
|
|
|
|
|
|
Ferrailles |
858,9 |
1
016,4 |
(15,5 %) |
Métaux non ferreux |
674,7 |
760,6 |
(11,3 %) |
Prestations |
313,0 |
339,5 |
(7,8 %) |
Total chiffre d'affairesServices à
l’Environnement |
1 846,7 |
2 116,4 |
(12,7 %) |
Depuis les décisions de l’administration Trump
mi-2018 d’imposer des droits de douane sur les importations d’acier
(25%) et d’aluminium (10%), les mesures tarifaires de rétorsion
chinoises quelques semaines plus tard sur les importations de
métaux non-ferreux en provenance des États-Unis, et les tensions
politiques entre les États-Unis et la Turquie à l’été 2018, les
conditions économiques dans lesquelles opère l’activité Recyclage
du groupe se sont progressivement dégradées :
- Les mesures de rétorsion chinoises (imposition de droits de
douane sur les importations de métaux non-ferreux en provenance des
Etats-Unis) ont entrainé un effondrement d’un flux commercial
stable depuis 20 ans : la majorité des déchets de métaux
non-ferreux américains était exportée en Chine. Les recycleurs
américains ont cherché à placer ces produits dans le reste du
monde, ce qui s’est traduit par un afflux brutal de marchandises,
notamment d’aluminium (métal exploité en plus grande quantité après
le fer), en Asie du Sud-Est et en Europe. Les marchés se sont
retrouvés déséquilibrés, car la demande locale est restée stable,
et une baisse soutenue des prix s’en est suivie.
Au cas particulier des déchets métalliques
d’inox, un autre phénomène s’est produit : les exportations
indonésiennes de minerai à bas prix ont rendu l’acier inoxydable
recyclé moins compétitif, ce qui s’est traduit par une baisse des
volumes et des prix.
- Concernant le marché des ferrailles, les tensions entre les
Etats-Unis et la Turquie intervenues au mois d’août 2018 suite à la
mise en détention d’un révérend américain dont la Turquie a allégué
qu’il était lié à un opposant au régime en place s’est traduite par
une brusque dévaluation de la livre turque, une augmentation des
taux d’intérêt, et rapidement par une crise économique dans le
pays. La production d’acier a baissé de 10% environ sur les 9
premiers mois de l’exercice 2019, et les achats de ferrailles turcs
dans la même proportion, ce qui a entrainé une pression baissière
sur les prix des ferrailles (-70$/t environ entre le printemps 2019
et l’automne 2019, soit -25%), la Turquie étant le premier
importateur au monde. Dans le même temps, le marché intérieur turc
de l’acier a baissé d’environ 30%, ce qui signifie que les 20
points d’écart entre la baisse de production et de consommation
intérieure turque ont été exportés au Moyen-Orient, et en Europe,
où ces volumes sont venus concurrencer ceux produits par les
clients domestiques du groupe, entrainant une baisse de leurs
besoins en ferrailles.
Progression de 6,9% du chiffre
d’affaires de la division Multiservices
Le chiffre d’affaires de la division
Multiservices, progresse de 6,9% à 857,6 M€. C’est la dixième année
consécutive de progression. L’essentiel de cette progression
provient de l’activité Tertiaire, et en particulier des métiers
Propreté et services associés (à la fois grâce à une croissance
organique et sous l’effet de croissances externes) mais les 4
métiers principaux voient leurs chiffre d’affaires progresser.
Résistance de l’EBITDA courant
supérieure aux attentes
L’EBITDA courant s’élève à 191,2 M€, baisse de
5,4% par rapport à celui de l’exercice précédent (202,1 M€) malgré
le contexte évoqué ci-dessus. Cette bonne performance illustre la
réactivité du business model développé par Derichebourg dans des
conjonctures fluctuantes et sa capacité à absorber les chocs.
Dans la branche Services à
l’Environnement, l’EBITDA courant s’élève à 162,1 M€, en
réduction de 6,4% par rapport à l’exercice précédent.
Dans un contexte de baisse des volumes et des
prix, l’activité Recyclage a su globalement maintenir ses marges
unitaires, et réaliser des économies sur les frais directs
(énergie) et les frais de personnel.
L’activité de Services aux collectivités a
enregistré une amélioration sensible de la profitabilité de ses
contrats en France, pour la deuxième année consécutive.
Dans la branche Multiservices,
l’EBITDA courant s’élève à 33,0 M€, quasiment stable par rapport à
l’exercice précédent (33,2 M€). L’EBITDA pro forma de la division
s’élève à près de 39 M€, retraité de la contribution négative de la
filiale Ingénierie nucléaire (-3,7 M€, cédée le 1er octobre 2019),
de la perte sur un contrat arrêté le 1er juillet 2019 (1 M€), et de
l’impact non-récurrent (pour les sociétés pratiquant le décalage de
paie) lié à la transition, pour les paies de décembre 2018, entre
le CICE et les allègements de cotisations patronales (1,7 M€)
L’EBITDA de l’activité Holding
est de -3,9 M€, en ligne avec celle de l’exercice passé.
Après prise en compte de 88,5 M€ de dotation aux
amortissements (+4,4 M€ par rapport à l’exercice précédent, en
raison de la hausse des investissements au cours des exercices
récents), le résultat opérationnel courant s’établit à 103,1 M€, en
baisse de 12,8 %.
Le montant des éléments à caractère non-courant
est beaucoup plus faible que lors de l’exercice précédent : -
5,7 M€ comparé à – 22 M€. Le seul élément notable est une charge de
– 5,0 M€ encourue à cause de difficultés techniques et
organisationnelles dans la filiale d’Ingénierie nucléaire, cédée le
1er octobre 2019.
Compte tenu de ce qui précède, le résultat
opérationnel est très légèrement supérieur à celui de l’exercice
précédent (+1,3%) à 97,5 M€.
Résultat avant impôt en progression de
4,4%
Compte tenu du montant plus faible de charges à
caractère non-récurrent, et de frais financiers en légère baisse,
le résultat avant impôt du groupe est supérieur de 4,4%, il s’élève
à 87 M€.
Résultat net revenant aux actionnaires : 55,6
M€
La transformation du CICE (crédit d’impôt pour
la compétitivité et l’emploi) en allègements de charges sociales
taxables), entraîne une forte progression de la charge d’impôt sur
les sociétés (+14 M€), si bien que le résultat net revenant aux
actionnaires est en baisse de 21,8 % par rapport à l’an passé et
s’établit à 55,6 M€. Un produit non-récurrent de 3,4 M€ l’an passé
contribue également à l’explication de la baisse.
L’endettement financier à 124,9 M€, est en
progression 29,8 M€ par rapport à l’exercice précédent. Cette
hausse, très contrôlée puisque le ratio de levier (endettement
financier net / EBITDA courant), s’explique notamment par un taux
de réinvestissement élevé de l’EBITDA dans l’activité Services à
l’Environnement, preuve de la confiance dans les fondamentaux à
long terme de l’activité, et par des rachats d’actions sur
l’exercice.
Le Conseil d’administration propose à la
prochaine assemblée générale, qui se tiendra le 31 janvier
prochain, le versement d’un dividende de 0,11 €/action,
représentant un taux de distribution de 32 %, et un rendement de
3,6 % sur la base du cours de bourse du 3 décembre 2019.
Perspectives
Branche Services à l’Environnement
Les crises géopolitiques de ces derniers mois
qui ont affecté l’activité recyclage ne remettent pas en cause les
tendances à long terme du marché de l’acier dans lequel l’acier
issu de la filière électrique et les métaux non-ferreux issus de la
filière du recyclage sont appelés à occuper une place
croissante :
- Émissions de CO2 fortement réduites par rapport à la production
primaire, dans un rapport de 1 à 2,3 pour l’acier,
- Moindre consommation d’énergie à la tonne produite, et
- Ressources disponibles localement et maintien d’emplois
locaux.
Le groupe, dont la stratégie s’inscrit dans une vision long
terme de ce marché, a adapté son modèle économique pour résister
efficacement aux aléas conjoncturels comme vient de le démontrer
l’exercice 2018/2019 :
- Faible niveau de stocks pour ne pas être exposé aux variations
de cours, et recherche de marges unitaires satisfaisantes
- Densité du maillage territorial en France, qui permettent de
justifier la rentabilité économique de lignes de tri spécialisées
et une intégration verticale génératrice de valeur ajoutée.
L’acquisition de Lyrsa, leader du recyclage de déchets
métalliques en Espagne, dont le closing devrait intervenir
prochainement, s’inscrit dans cette vision long terme d’acquérir
des positions de taille critique sur des marchés stratégiques où
les cibles sont très rares. L’Espagne va devenir le deuxième pays
du groupe en termes de chiffre d’affaires et d’actifs.
A plus court terme, l’activité recyclage des
deux premiers mois de l’exercice 2019-2020 est relativement calme
au niveau des volumes. Les prix des différents produits traités par
le groupe remontent par rapport au point bas d’octobre 2019.
Les politiques, expansionnistes, monétaires
mises en place par les banques centrales et budgétaires annoncées
par les états, pourraient favoriser une reprise d’activité dans des
secteurs tels que la construction, les infrastructures,
consommateurs de produits traités par les clients du groupe.
Un accord commercial entre les États-Unis et la
Chine et/ou un assouplissement des critères d’acceptation des
déchets solides en Chine, serait certainement de nature à entraîner
une hausse des prix des matières premières et des volumes
exportés.
Branche Multiservices
L’activité de la branche Multiservices devrait
poursuivre sa croissance au cours de l’exercice 2019-2020, tant en
chiffre d’affaires qu’en profitabilité, notamment sous l’effet en
année pleine des acquisitions réalisées au cours de l’exercice
précédent, en particulier celle de Gruponet – Silnet en Espagne
dans le métier de la propreté, d’Immedia Services dans le travail
temporaire, et des 10 sociétés ou fonds de commerce acquis en
France dans le métier propreté.
Code ISIN : FR 0000053381
- DBG
Annexes :
Annexe 1 : Principaux agrégats du compte de
résultat
en millions d'euros |
2018/2019 |
2017/2018 |
Variation (%) |
|
|
|
|
Chiffre d'affaires |
2 705,0 |
2 919,7 |
(7,4 %) |
|
|
|
|
dont Services à l'Environnement |
1 846,7 |
2 116,4 |
(12,7 %) |
dont Multiservices |
857,6 |
802,5 |
6,9 % |
dont holding |
0,8 |
0,8 |
n.s. |
|
|
|
|
EBITDA courant |
191,2 |
202,1 |
(5,4%) |
en % du CA |
7,1% |
6,9% |
|
dont Services à l'Environnement |
162,1 |
173,1 |
(6,4 %) |
dont Multiservices |
33,0 |
33,2 |
(0,6 %) |
dont holding |
(3,9) |
(4,2) |
n.s. |
|
|
|
|
Résultat opérationnel courant |
103,1 |
118,3 |
(12,8 %) |
en % du CA |
3,8% |
4,1% |
|
dont Services à l'Environnement |
88,2 |
102,9 |
(14,3 %) |
dont Multiservices |
21,3 |
22,1 |
(3,4 %) |
dont holding |
(6,4) |
(6,7) |
n.s. |
|
|
|
|
Italie – solde du litige avec Rotamfer |
|
(9,5) |
|
Italie – solde du litige CRS-Scrap |
|
(0,6) |
|
Italie – conséquences cession activité Collecte d’ordures ménagères
et traitement de déchets |
|
(7,0) |
|
Activité Collecte – perte 1re instance litige Veolia |
|
(3,7) |
|
Contrats ingéniérie nucléaire |
(5,0) |
|
|
Badwill provisoire Bartin Recycling |
|
|
|
Résultat de cession filiales |
|
(1,2) |
|
Autres |
(0,6) |
|
|
Résultat opérationnel |
97,5 |
96,3 |
1,3 % |
|
|
|
|
Frais financiers nets |
(9,7) |
(11,7) |
|
Autres éléments financiers |
(0,8) |
(1,1) |
|
Impôt sur les bénéfices |
(30,5) |
(16,3) |
|
Part du résultat des sociétés mises en équivalence |
2,4 |
2,1 |
|
Résultat après cession des activités arrêtées ou en cours de
cession |
|
3,4 |
|
|
|
|
|
Résultat net revenant aux actionnaires |
55,6 |
71,1 |
(21,8 %) |
Annexe 2 : Bilan
(en millions d'euros) |
30/09/2019 |
30/09/2018 |
Variation (%) |
|
|
|
|
Ecarts d'acquisition |
227,7 |
217,9 |
|
Immobilisations incorporelles |
8,0 |
6,2 |
|
Immobilisations corporelles |
539,2 |
480,9 |
|
Actifs financiers |
8,8 |
10,5 |
|
Participations dans les entreprises associées et
co-entreprises |
18,5 |
17,1 |
|
Impôts différés |
26,5 |
22,0 |
|
Total actifs non courants |
828,5 |
754,6 |
9,8 % |
Stocks et encours |
67,8 |
76,7 |
|
Créances clients |
284,1 |
286,6 |
|
Créances d'impôt |
3,8 |
11,4 |
|
Autres actifs |
62,5 |
82,7 |
|
Actifs financiers |
20,2 |
13,8 |
|
Trésorerie et équivalents de trésorerie |
284,6 |
145,6 |
|
Instruments financiers |
0,0 |
0,0 |
|
Total actifs courants |
723,0 |
616,9 |
17,2 % |
Total actifs non-courants et groupes d'actifs destinés à être
cédés |
5,8 |
41,4 |
|
Total actif |
1 557,4 |
1 412,9 |
10,2 % |
|
|
|
|
(en millions d'euros) |
30/09/2019 |
30/09/2018 |
Variation (%) |
|
|
|
|
Capitaux propres Groupe |
523,1 |
507,9 |
|
Intérêts ne conférant pas le contrôle |
2,9 |
3,8 |
|
Total capitaux propres |
526,0 |
511,7 |
2,8 % |
Emprunts et dettes financières |
324,8 |
156,2 |
|
Provisions retraite et avantages similaires |
49,6 |
42,6 |
|
Autres provisions |
23,7 |
25,3 |
|
Impôts différés |
17,1 |
17,5 |
|
Autres passifs |
3,2 |
1,7 |
|
Total passifs non courants |
418,4 |
243,4 |
71,9 % |
Emprunts et dettes financières |
84,8 |
84,5 |
|
Provisions |
2,6 |
4,8 |
|
Fournisseurs |
257,1 |
281,2 |
|
Dette d'impôt |
7,7 |
3,3 |
|
Autres passifs |
252,7 |
255,0 |
|
Instruments financiers |
2,7 |
1,1 |
|
Total passifs courants |
607,6 |
629,9 |
(3,5 %) |
Total passifs liés à un groupe d'actifs destinés à être cédés |
5,4 |
27,9 |
|
Total passif |
1 557,4 |
1 412,9 |
10,2 % |
Annexe 3 : Passage de l’endettement financier net
2018 à l’endettement financier net 2019
en millions
d'euros |
|
Endettement financier net 2018 |
95,1 |
|
|
Investissements incorporels et corporels |
143,4 |
EBITDA courant
2018 |
(191,2) |
Frais
financiers payés |
9,7 |
Impôts
payés |
20,7 |
Variation de
BFR |
(0,9) |
Cessions
d’entreprises |
(8,0) |
Croissance
externe |
17,0 |
IFRS 5 |
1,1 |
Autres |
(1,3) |
Sous-total |
85,6 |
Dividendes
payés |
22,4 |
Acquisition
d’actions propres |
16,9 |
|
|
Endettement financier net 2019 |
124,9 |
Derichebourg (EU:DBG)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024
Derichebourg (EU:DBG)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024