Par Olivier Pinaud

PARIS (Agefi-Dow Jones)--On efface tout et on recommence. Pour sa première grande conférence de presse depuis sa nomination à la tête de SFR Group à la place de Michel Combes, Alain Weill s'est livré mardi à un grand écart de communication, entre mea culpa - "on n'a peut-être pas suffisamment pensé aux clients" - et autopersuasion - "la page des difficultés est définitivement tournée, on voit un retournement de l'entreprise". Les chiffres du premier trimestre 2018 confirmeront ce retournement, a-t-il assuré, sans vouloir en dire plus à ce stade.

La nouvelle direction de SFR veut revenir aux fondamentaux d'un opérateur télécoms : investissement dans le réseau, service client, qualité et simplicité de l'offre. "Chaque décision est prise en pensant à l'impact sur le client, ce qui n'était pas le cas auparavant", a reconnu Grégory Rabuel, le directeur général grand public de SFR Group. Les clients de SFR apprécieront.

Point mort difficile à atteindre

Ce retour aux sources passe aussi par une refonte complète de la stratégie de commercialisation des contenus accumulés à prix d'or par Altice. A l'opposé de la politique de convergence entre médias et télécoms prônée par Michel Combes. "Nous avions fait le choix, probablement un peu rapidement, de fournir tous nos contenus à nos clients", s'est excusé Grégory Rabuel. L'opérateur veut désormais faire payer pour ses contenus, la stratégie du produit d'appel pour améliorer la conquête client s'étant soldée par un échec cuisant.

Dès cet été, SFR Sport, le bouquet de programmes sportifs, dont la Ligue des champions, sera rebaptisé RMC Sport. Les abonnés de SFR, fixe ou mobile, devront désormais s'acquitter de 5 euros par mois pour continuer à voir les programmes. Une façon de faire remonter le revenu moyen par abonné. Les abonnés aux autres opérateurs paieront eux 15 euros s'ils veulent voir RMC Sport. En rebaptisant le bouquet et en investissant dans sa plate-forme de diffusion technique, SFR espère faciliter ces abonnements extérieurs.

Malgré ce changement de stratégie commerciale, le point mort s'annonce difficile à atteindre. En ajoutant les autres activités médias de SFR, la presse et le cinéma, Alain Weill a annoncé mardi viser un doublement du chiffre d'affaires à 1 milliard d'euros, sans préciser l'horizon. A eux seuls, les droits de retransmission pour trois saisons de la Ligue des champions et de sa petite sœur la Ligue Europa coûtent 350 millions d'euros par saison, hors coûts de production.

-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: VLV

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March 21, 2018 04:25 ET (08:25 GMT)

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