Salaires: Solvay France va se pourvoir en cassation
07 Novembre 2017 - 1:52PM
Dow Jones News
La direction de la filiale française du groupe chimique belge
Solvay a annoncé mardi son intention de se pourvoir en cassation
après sa condamnation en appel pour avoir exclu les cadres des
augmentations collectives de salaires en 2014 et 2015.
Dans un arrêt daté du 6 octobre, la Cour d'appel de Paris a donné
raison à la CFE-CGC et à la CGT. Elle a jugé que l'entreprise
n'avait pas respecté la convention collective des industries
chimiques en réservant les hausses générales de salaires aux
employés des premiers échelons.
Ce jugement concerne huit sociétés de l'entité Solvay France, qui
employaient à l'époque environ 2.000 personnes, dont 292 cadres.
Ces derniers n'avaient bénéficié que de mesures d'augmentation
individuelles.
"On a décidé de se pourvoir en cassation" mais conformément au
jugement, "on va regarder combien de salariés auraient eu une
augmentation individuelle inférieure à l'augmentation collective
sur ces deux années-là" et corriger le cas échéant, a indiqué à
l'AFP Jean-Christophe Sciberras, DRH de Solvay France.
Pour le DRH, il s'agit toutefois d'un "litige du passé" car depuis,
un accord salarial a été signé fin 2016 avec la CFDT et la CFE-CGC
pour l'année 2017. Et "grâce aux ordonnances travail, l'accord ne
peut plus s'exposer à la critique car on est dans un domaine où
l'accord d'entreprise peut se libérer du caractère impératif de la
convention collective", souligne M. Sciberras.
"On va aborder les négociations annuelles de fin d'année dans ce
contexte juridique nouveau créé par les ordonnances Macron",
insiste-t-il.
Interrogée, la CFE-CGC a expliqué avoir signé fin 2016 l'accord
salarial pour "ne pas priver les salariés des avantages de la
négociation". Mais elle ne "s'interdit pas d'attaquer pour
discrimination" l'accord, qui prévoit toujours des seuils pour
bénéficier d'une augmentation collective.
Pour le représentant du syndicat des cadres Daniel Kempf, les
salariés tiennent aux augmentations générales qui sont "le seul
moyen de garantir le maintien du pouvoir d'achat" à tous.
Le syndicaliste dit espérer "que les patrons intelligents ne vont
pas se prévaloir des ordonnances pour négocier des accords
moins-disant (que la convention collective) car sinon ils vont
démotiver les salariés".
(END) Dow Jones Newswires
November 07, 2017 07:32 ET (12:32 GMT)