(Actualisation: déclarations du directeur financier sur la centrale
nucléaire de Cruas, l'objectif d'Ebitda et la réorganisation du
groupe, précisions sur la production du groupe, commentaire
d'analyste, réaction en Bourse)
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le producteur d'énergie Electricité de
France (EDF) a confirmé jeudi ses objectifs financiers pour 2019,
malgré la révision à la baisse de sa prévision de production
nucléaire en France cette année, après avoir dégagé une croissance
organique de son chiffre d'affaires de 2,9% sur neuf mois.
Entre janvier et septembre, le chiffre d'affaires de l'électricien
a cru de 3,4% à données publiées par rapport aux neuf premiers mois
de 2018, pour atteindre 50,94 milliards d'euros, a indiqué EDF dans
un communiqué. La croissance du chiffre d'affaires a principalement
été alimentée par "les activités de production et commercialisation
en France, en lien avec des conditions de marché favorables, la
croissance des activités de services énergétiques du groupe, la
bonne performance d'EDF Trading et des activités en Belgique et au
Brésil", ainsi que par une meilleure utilisation de ses capacités
gazières, a expliqué le groupe.
Les activités de production et de commercialisation en France ont
vu leur chiffre d'affaires croître de 6% à données publiées et de
5,7% en organique, à 20,08 milliards d'euros.
Sur les neuf premiers mois de l'année, la production d'électricité
nucléaire a baissé de 1,8 térawatt-heure (TWh) en France sur un an,
à 288,2 TWh, "en raison du nombre d'arrêts programmés plus
important et de prolongations d'arrêts". Dans ce contexte, et suite
au séisme qui a frappé lundi la vallée du Rhône, EDF a abaissé
jeudi son hypothèse de production nucléaire en France et table
désormais sur une production comprise entre 384 et 388
térawatts-heure (TWh), contre une prévision précédente de 390
TWh.
EDF a indiqué jeudi prévoir le redémarrage progressif des réacteurs
de Cruas durant la première quinzaine du mois de décembre. Les
contrôles dont font l'objet les réacteurs mis à l'arrêt suite au
séisme se poursuivent et devraient se terminer sous une semaine.
Les résultats seront ensuite transmis pour instruction à l'Autorité
de sûreté nucléaire (ASN).
Le délai de redémarrage de Cruas est "purement administratif"
Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, le directeur
financier d'EDF, Xavier Girre, a précisé que le délai de
redémarrage des réacteurs était "purement administratif" et, qu'à
sa connaissance, aucune anomalie n'avait jusqu'à présent été
détectée.
Au Royaume-Uni, la production nucléaire a baissé de 9,1 TWh sur
neuf mois, à 36,8 TWh, en raison de la prolongation des arrêts des
centrales d'Hunterston B et de Dungeness B, dont la reprise est
prévue l'année prochaine.
La production hydraulique a baissé de 27,6% par rapport aux neuf
premiers mois de 2018, pour atteindre 27,5 TWh, en raison de
"conditions hydrologiques moins favorables et inférieures à la
normale".
La division EDF Renouvelables a vu son chiffre d'affaires
progresser sur un an de 6,7% en publié et de 1,4% en organique, à
1,16 milliard d'euros, grâce à un effet prix positif. Les capacités
brutes installées au cours des neuf premiers mois s'élèvent à 1
gigawatt (GW), majoritairement dans le solaire, a indiqué EDF. Les
capacités nettes installées s'établissaient à 8,2 GW à la fin des
neuf premiers mois de l'année, "globalement stables par rapport à
fin décembre 2018".
Pour l'ensemble de l'année 2019, EDF a confirmé tabler sur un
excédent brut d'exploitation (Ebitda) compris entre 16 milliards et
16,7 milliards d'euros, en incluant l'impact de la norme comptable
IFRS 16. Malgré la baisse de l'hypothèse de production nucléaire en
France, Xavier Girre s'est dit "très confiant" dans la capacité
d'EDF à atteindre son objectif d'Ebitda.
EDF prévoit également une réduction de ses charges opérationnelles
d'environ 1,1 milliard d'euros par rapport à 2015. EDF vise
toujours un cash-flow hors Linky et Hinkley Point C supérieur à 600
millions d'euros.
EDF table aussi sur des investissements nets totaux hors
acquisitions et cessions d'environ 15 milliards d'euros en 2019 et
d'environ 15,5 milliards d'euros en 2020.
A 11h00, l'action EDF gagnait 2,3% à 9,34 euros, dans un marché
parisien en baisse de 0,1%.
"Après une baisse de 41% du cours de l'action sur 12 mois, il faut
noter que malgré tous ses déboires, EDF devrait connaître une forte
reprise de ses résultats en 2020 grâce à la hausse de 5,9% du tarif
réglementé, à un retour à la normale des conditions
hydroélectriques en France, et à une forte croissance de la
production nucléaire au Royaume-Uni", soulignent les analystes
d'Oddo BHF.
Le dispositif Arenh inchangé pour 2020
Le système actuel qui contraint EDF à vendre à ses concurrents une
partie de son électricité à prix fixe (Arenh) ne va pas être
modifié à court terme, le gouvernement français ayant maintenu pour
2020 le volume et le prix de l'électricité prévus par le
dispositif. Le gouvernement doit s'entretenir avec la Commission
européenne avant une éventuelle réforme de la régulation nucléaire.
Or les retards dans la constitution du nouvel exécutif européen ont
reporté ces discussions.
Xavier Girre a en outre rappelé jeudi que le projet de
réorganisation d'EDF ne serait pas présenté au gouvernement avant
la fin de l'année comme initialement prévu, mais en 2020, également
en raison du report des discussions entre l'Etat et la Commission
européenne. L'Etat français est actionnaire d'EDF à hauteur de
83,7%.
Sur le plan des réacteurs nucléaires actuellement en cours de
construction, EDF a confirmé que le démarrage du réacteur de
troisième génération EPR de la centrale de Flamaville était prévu
pour la fin 2022. Le coût total de la construction de l'EPR
français est actuellement évalué à 12,4 milliards d'euros. Le
chantier de l'EPR avait été lancé en 2006 et le réacteur devait
initialement entrer en service en 2012 pour un coût de 3,3
milliards d'euros.
EDF a par ailleurs réitéré que les coûts de terminaison du projet
de construction de deux réacteurs nucléaires sur le site
britannique d'Hinkley Point C étaient estimés entre 21,5 et 22,5
milliards de livres sterling 2015 (une livre valant alors 1,23
euro). Le groupe avait annoncé fin septembre un nouveau surcoût,
compris entre 1,9 et 2,9 milliards de livres sterling 2015 par
rapport aux évaluations précédentes, pour le projet.
-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed:
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November 14, 2019 05:00 ET (10:00 GMT)
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