(Actualisation: commentaires de la PDG sur le plan de sauvetage de
la SLN, et sur la Chine, éléments sur le projet de production de
lithium)
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe minier et métallurgique Eramet a
annoncé mercredi viser un excédent brut d'exploitation en 2019
proche de celui de 2018, après une légère baisse l'année dernière
en raison de difficultés dans ses branches Nickel et Alliages.
Pour l'ensemble de l'année dernière, son excédent brut
d'exploitation (Ebitda) est ressorti à 843 millions d'euros, contre
871 millions d'euros l'année précédente, soit une baisse de 3%, a
précisé Eramet dans un communiqué. Le groupe tablait sur un "niveau
de performance en termes d'Ebitda du même ordre de grandeur qu'en
2017".
Pour 2019, Eramet vise un "Ebitda prévisionnel proche de celui de
2018".
Le chiffre d'affaires d'Eramet s'est établi à 3,83 milliards
d'euros, en progression de 5% sur un an. Le chiffre d'affaires de
la division Manganèse a progressé de 2% à 1,86 milliards d'euros,
celui de la division Nickel a cru de 15% à 738 millions d'euros,
tandis que la branche Alliages a connu un recul de 6% à 1,02
milliard d'euros.
Le résultat net du groupe s'est inscrit à 53 millions d'euros,
contre 203 millions d'euros en 2017. Eramet avait renoué avec les
bénéfices en 2017 après quatre exercices de pertes.
Selon le consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en
moyenne sur un résultat net de 197,6 millions d'euros, sur un
Ebitda de 868,9 millions d'euros et sur un chiffre d'affaires de
3,79 milliards d'euros.
Les résultats 2018 du groupe n'ont pas été "à la hauteur" des
ambitions d'Eramet, a souligné son PDG, Christel Bories, au cours
d'une conférence téléphonique.
Contexte "perturbé" pour la filiale calédonienne SLN
Les résultats du groupe ont notamment été grevés par les
difficultés rencontrées par l'activité nickel en
Nouvelle-Calédonie, "compte tenu d'un contexte social et sociétal
perturbé" pour sa filiale locale SLN (Société Le Nickel), a
expliqué Eramet.
Dans ce contexte, le groupe a lancé un plan de sauvetage de
l'entreprise, basé sur un nouveau modèle économique et ayant pour
objectif une "amélioration intrinsèque du cash cost de 1,30 dollar
par livre en 2021", pour atteindre 4,5 dollars par livre.
Si l'on ne fait rien et que les conditions économiques restent ce
qu'elles sont, "on a un problème de trésorerie en 2020", a prévenu
Christel Bories. "Il faut la mobilisation de toutes les parties
prenantes", mais "on ne va pas renflouer" la SLN tous les cinq ans,
a poursuivi la dirigeante.
La réalisation du plan passe notamment par le concours des
autorités calédoniennes. L'objectif d'exportation de 4 millions de
tonnes par an dès le second semestre 2020 est conditionné à
l'obtention d'autorisations de nouvelles demandes d'exporter, qui
seront déposées dans le courant du permier trimestre 2019. SLN vise
un objectif de 1,5 million de tonnes d'exportations de minerai dès
cette année.
Par ailleurs, le groupe a lancé une réorganisation de sa division
Alliages. Eramet a lancé une revue des processus qualité suite à la
découverte de "non conformités" dans le système de gestion de la
qualité au sein de cette division. "Une provision non courante de
65 millions d'euros a été comptabilisée dans les comptes de la
division afin de prendre en compte l'estimation à date du coût du
traitement de cette revue", a précisé Eramet.
Le groupe a aussi mis l'accent sur le développement en cours de sa
division Lithium, l'un des axes majeurs de sa stratégie de
diversification dans les métaux pour la transition énergétique.
La décision d'investissement sur son projet Lithium en Argentine
est attendue "au printemps 2019", pour un démarrage de la
production fin 2021.
Les ressources de ce gisement sont estimées à 9,9 millions de
tonnes de carbonate de lithium équivalent (LCE). L'investissement
nécessaire est estimé à estimé à environ 500 millions d'euros pour
24.000 tonnes de LCE.
Les tensions sino-américaines suivies de près
Par ailleurs, la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la
Chine n'affecte pas directement Eramet, mais les incertitudes
qu'elle fait planer sur l'économie mondiale et surtout l'économie
chinoise pourraient avoir un impact indirect sur l'activité du
groupe, a expliqué Christel Bories.
La Chine représente 52% de la production mondiale d'acier au
carbone, qui est le principal débouché du manganèse. Si la Chine
ralentissait, la demande mondiale et les prix dans son sillage
seraient affectés, a poursuivi la dirigeante.
Mais "pour le moment, on ne sent pas de ralentissement de
l'activité en Chine", et les tendances de la demande de manganèse
sont "plutôt bonnes", a relevé Christel Bories.
-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed:
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February 20, 2019 13:02 ET (18:02 GMT)
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