Le gouvernement va enclencher la privatisation d'Aéroports de
Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ) en modifiant dans sa
loi Pacte les seuils minimum de détention de ces entreprises. Reste
à déterminer les parts qui seront cédées.
Une décision de principe, en attendant les arbitrages sur les
montants: après plusieurs mois de vrai-faux suspense, l'exécutif a
confirmé jeudi par touches successives vouloir préparer des
cessions de participations dans ces deux sociétés.
"Nous réfléchissons à l'ouverture du capital de la FDJ tout en
gardant le monopole", a reconnu sur Sud Radio le ministre des
Comptes publics Gérald Darmanin, évoquant pour la première fois une
privatisation partielle de l'opérateur de jeux français.
"Nous demanderons prochainement les autorisation législatives
nécessaires pour faire un certain nombre de cessions d'actifs", a
déclaré de son côté le ministre de l'Economie et des Finances Bruno
Le Maire lors d'une audition au Sénat.
"Ces cessions, nous les ferons avec le Premier ministre et le
président de la République, à notre rythme, en fonction de ce que
nous jugerons utile et nécessaire", a poursuivi le ministre.
M. Le Maire, qui s'exprimait devant la mission d'information sur la
stratégie industrielle de la France, n'a pas donné publiquement le
nom des entreprises. Mais ils ne font guère de doute.
Actuellement, seules quatre entreprises à capitaux publics sont
concernées par des restrictions légales imposant des seuils de
détention minimum pour l'Etat: ADP, EDF, Engie et la FDJ.
Une cession de participation dans EDF ayant été exclue à plusieurs
reprises par le gouvernement, qui considère cette entreprise comme
"stratégique", restent les trois autres sociétés, et notamment la
FDJ et ADP.
Concernant ADP, "la décision de privatiser" le groupe "est prise
depuis longtemps", a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.
Même chose pour la FDJ, repérée depuis plusieurs mois comme un
candidat idéal à la privatisation par les banquiers d'affaires.
- 'pur scandale' -
Quel seront les montants cédés, et selon quelles modalités? Selon
la source proche du dossier, aucune décision n'a encore été prise,
l'exécutif voulant se donner des marges de manoeuvre.
La loi Pacte, qui entérinera la modification des seuils légaux
voulue par le gouvernement, "comprendra une habilitation à passer
sous la barre des 50%. Mais le niveau de cession ne sera décidé que
dans un second temps", a précisé cette source.
L'Etat détient actuellement 72% du capital de la Française des
jeux. Selon une source proche du dossier, il pourrait descendre à
hauteur de 25% ou 30% du capital, avec une introduction en Bourse,
pour permettre au grand public de devenir actionnaire de la
société.
La privatisation du gestionnaire du Loto s'annonce toutefois
compliquée sur le plan politique, l'entreprise bénéficiant d'un
monopole de droit sur les jeux de loterie et les jeux à gratter,
secteur jugé sensible par l'exécutif.
Interrogé mercredi en Commission des Finances sur le sujet, Gérald
Darmanin a assuré que l'Etat allait quoi qu'il arrive garder la
main sur le secteur, et notamment sur les politiques de lutte
contre l'addiction.
"Vendre la FDJ est un pur scandale", a néanmoins réagi jeudi sur
Facebook Christian Eckert, secrétaire d'État au Budget durant le
quinquennat Hollande, qui s'était opposé à l'époque à toute
privatisation.
Concernant ADP, dont l'Etat possède 50,6% du capital, les choses
sont également complexes. Le groupe aéroportuaire, en charge de la
gestion de Paris-Charles de Gaulle et de Paris-Orly, est en effet
propriétaire de ses terrains, considérés comme stratégiques.
Selon BFM Business, le gouvernement souhaite vendre l'intégralité
de sa participation au sein du groupe, soit près de 8 milliards
d'euros. Il va cependant garder la propriété du foncier, comme
c'était les cas des autoroutes lors de leur privatisation.
"Aucune décision concernant ADP n'est prise à ce stade", a indiqué
mercredi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Ces différents sujets seront sans doute abordés lors d'une réunion
interministérielle prévue samedi sur la loi Pacte, qui sera
présentée le 18 avril. Cette réunion, qui se tiendra à huis clos,
"servira à faire un état des lieux" du projet de loi, "pas à
prendre les arbitrages", a toutefois prévenu l'entourage de Bruno
Le Maire.
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March 08, 2018 12:23 ET (17:23 GMT)
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