PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'ensemble des places boursières mondiales sont confrontées à un jeudi noir, minées par les restrictions annoncées par le président américain, Donald Trump, pour endiguer la propagation du coronavirus aux Etats-Unis.



Vers 11h20, l'indice Euro Stoxx 600 chutait de 5,7% à 314,1 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 reculaient de respectivement 5,7% chacun. A Francfort, le DAX 30 perdait 5,8% tandis qu'à Londres, le FTSE 100 abandonnait 5,6%.



Les marchés asiatiques ont clôturé en forte baisse. A Tokyo, le Nikkei a terminé sur un repli de 4,4%, à 18.559,63 points, son plus bas niveau depuis avril 2017. Le Hang Seng de Hong Kong a abandonné 3,7%, tandis que la Bourse de Sydney a plongé de 7,2%.



Wall Street est également attendue en forte baisse. Le contrat à terme sur le Dow Jones Industrial Average (DJIA) abandonne 5%, celui sur le S&P 500 lâche 4,7% et celui sur le Nasdaq perd 4,8%.



Les cours du pétrole chutent aussi. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord perd 1,95 dollar, soit 5,5%, à 33,87 dollars le baril, et celui d'avril sur le brut léger doux (WTI) coté au Nymex abandonne 1,7 dollar, ou 5,2%, à 31,25 dollars le baril.



Les prix des obligations souveraines considérées comme des valeurs refuge, augmentent et leurs rendements reculent. Le taux à 10 ans du Trésor américain s'inscrit à 0,690% contre 0,872% mercredi soir. Le rendement du Bund allemand s'établit à -0,790% contre -0,742% mercredi soir. A rebours de cette tendance, le taux à 10 ans de la dette italienne augmente à 1,341% contre 1,170% mercredi soir, alors que le gouvernement a annoncé la fermeture de tous les commerces en Italie, hors magasins alimentaires et pharmacies.



Sur les devises, les investisseurs recherchent également la sécurité en prenant position sur le yen. Le dollar baisse de 0,6% face à la devise japonaise, à 103,9 yens, la livre recule de 1,1% à 132,4 yens et l'euro de 0,9% à 116,7 yens.



Un rendez-vous crucial pour la BCE



Donald Trump a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi interdire l'entrée aux Etats-Unis à toute personne non-américaine en provenance de l'espace Schengen pendant 30 jours. Le locataire de la Maison-Blanche a indiqué que la suspension des voyages commencerait vendredi à 23h59.



"Cette annonce a pris les investisseurs par surprise", a commenté Vincent Boy, analyste de marché chez IG France. "A moyen terme il est probable que les indices continuent leur descente aux enfers", a-t-il ajouté. David Madden, de CMC Markets, estime que les restrictions prises par le président américain renforcent la panique sur les marchés.



A l'heure actuelle, plus de 1.300 cas et 38 décès ont été recensés aux Etats-Unis, selon l'outil en ligne développé par les chercheurs et ingénieurs du Johns Hopkins Center for Systems Science and Engineering (CSSE). Mercredi l'Organisation Mondiale de la Santé a officiellement qualifié la crise du coronavirus de "pandémie".



Dans ce contexte, la réponse de la Banque centrale européenne (BCE) à la crise actuelle sera particulièrement scrutée, l'institution devant annoncer sa décision de politique monétaire à 13h45. Le communiqué de la BCE sera suivi d'une conférence de presse de sa présidente, Christine Lagarde, à partir de 14h30.



"Ce rendez-vous s'avère déjà crucial pour les marchés", car "Christine Lagarde, n'a jamais été confrontée à une crise qui nécessite une réponse immédiate", estime John Plassard de Mirabaud Securities.



"Les attentes du marché sont très élevées pour cette réunion de la BCE", souligne François Rimeu de La Française Asset Management. Le gérant s'attend à ce que la banque centrale augmente le volume mensuel de ses rachats d'actifs à 40 milliards d'euros ou 50 milliards d'euros pendant au moins six mois, contre 20 milliards d'euros actuellement. La BCE pourrait également assouplir les conditions de ses opérations de refinancement de long terme ciblées (TLTRO) pour faciliter le financement des petites et moyennes entreprises.



Les valeurs du tourisme dans le rouge vif



Du côté des valeurs, les entreprises du secteur touristiques souffrent, en particulier les compagnies aériennes. Air France-KLM chute de 11% et Lufthansa, à Francfort, abandonne 9,7%. A Londres, IAG, la maison-mère de British Airways et Iberia, perd 9,3%. A Oslo, Norwegian Air Shuttle, qui s'est spécialisée dans les liaisons transatlantiques à bas coûts chute de 20,6%.



Les vols vers l'Atlantique Nord "représentent une part importante des bénéfices des compagnies aériennes européennes sur les vols long-courriers", préviennent les analystes de Bernstein, qui s'attendent à ce que l'interdiction de l'administration américaine affecte 3.500 vols par semaine et jusqu'à 800.000 passagers.



Les autres valeurs touristiques accusent des replis prononcés. Europcar Mobility Group perd 18%, Aéroports de Paris 10%, Accor 9%. A Londres Intercontinental Hotels Group abandonne 9,5%.



-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV - ECH



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March 12, 2020 06:38 ET (10:38 GMT)




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