(Actualisation: déclarations supplémentaires de Jerome Powell sur l'inflation et sur la hausse des rendements obligataires.)



WASHINGTON (Agefi-Dow Jones)--La Réserve fédérale (Fed) conservera durablement une politique accommodante pour accompagner la reprise économique, a confirmé mardi son président, Jerome Powell, en écartant le risque d'un dérapage de l'inflation aux Etats-Unis et en modérant les craintes provoquées par la remontée des taux sur le marché obligataire.



"L'économie est encore loin de nos objectifs d'emploi et d'inflation", a déclaré Jerome Powell lors de son audition devant la commission bancaire du Sénat, à l'occasion de la présentation du rapport semestriel de la Fed. Par conséquent, la Fed continuera de soutenir l'économie au moyen de taux directeurs proches de zéro et d'importants rachats d'actifs "jusqu'à ce que des progrès substantiels soient accomplis" dans la réalisation de ses objectifs, a déclaré le dirigeant.



Le patron de la Fed a également affirmé que la reprise en cours de l'économie restait inégale et incomplète et qu'un retour au plein emploi et à une inflation de 2% "prendrait du temps". La Fed reste déterminée à utiliser l'ensemble des outils à sa disposition pour soutenir la reprise et communiquera à l'avance son intention de modifier sa politique lorsque ses objectifs seront en passe d'être atteints, a par ailleurs confirmé Jerome Powell.



Les progrès de la campagne de vaccination et les plans de relance budgétaire confortent les espoirs de reprise et l'économie américaine devrait s'améliorer dans le courant de l'année, a estimé Jerome Powell mardi, tout en notant que la reprise du marché du travail avait donné des signes de ralentissement depuis le début d'année.



L'audition du président de la Fed devant le Congrès intervient alors que les parlementaires américain examinent le projet de nouveau plan de relance de 1.900 milliards de dollars proposé par le président Joe Biden. Le banquier central, qui n'a pas souhaité commenter ce nouveau train de mesures, sera également auditionné mercredi par la commission des services financiers de la Chambre des représentants.



Lors de ses dernières interventions, Jerome Powell avait souligné le rôle joué par la politique budgétaire dans la reprise économique, qui s'est avérée plus rapide que ne l'avaient prévu la plupart des économistes. Mais il s'est abstenu de se prononcer sur le montant approprié des plans de relance, affirmant ne pas vouloir empiéter sur les attributions du Congrès.



Possible accélération "temporaire" de l'inflation



Interrogé sur les craintes provoquées sur les marchés financiers par la remontée des taux obligataires, Jerome Powell a considéré que le retour des rendements à leur niveau d'avant-crise constituait essentiellement une "marque de confiance" dans les perspectives de reprise de l'économie et non un signal inquiétant de possible envolée des prix.



"Il est très important de se demander pourquoi les rendements augmentent", a déclaré le patron de la Fed, en écartant le scénario d'une modification profonde des anticipations d'inflation.



Le dirigeant a souligné l'efficacité des rachats d'obligations pour soutenir l'économie et a indiqué ne pas partager les inquiétudes de certains sénateurs quant à leur impact sur l'inflation. Le responsable a déclaré tabler sur une progression temporaire de l'inflation aux Etats-Unis, mais a écarté le scénario d'un dérapage durable et important des prix sous l'effet des politiques de relance budgétaire et monétaire.



L'inflation pourrait s'avérer volatile dans les mois qui viennent sans toutefois atteindre un niveau préoccupant, a également considéré Jerome Powell, en réaffirmant que la banque centrale ne réduirait pas ses rachats d'actifs tant qu'elle n'aurait pas réalisé des "progrès substantiels" dans l'atteinte de ses objectifs de plein emploi et d'inflation.



La hausse des rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ces derniers jours a été mal accueillie à Wall Street, certains investisseurs redoutant un renchérissement du crédit pour les entreprises et une possible hausse des prix qui viendrait freiner la consommation. Le taux du 10 ans américain était stable mardi par rapport à lundi, à 1,36%, contre seulement 0,5% en août dernier à la suite de la récession provoquée par l'épidémie de coronavirus.



-Paul Kiernan, The Wall Street Journal (Version française Thomas Varela) ed : ECH - LBO



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February 23, 2021 12:33 ET (17:33 GMT)




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