Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, doit livrer mercredi un discours offensif pour contrer les velléités des opposants au Brexit, jugeant qu'il serait "intolérable et antidémocratique" de revenir en arrière sur la sortie de l'UE.



"Je crains que certains ne soient de plus en plus déterminés à arrêter le Brexit (...) Ce serait intolérable, antidémocratique, et cela rendrait impossible la conclusion d'accords commerciaux importants", doit dire le ministre dans un discours dont des extraits ont été publiés à l'avance par le tabloïd The Sun.



"Ce serait une erreur monumentale qui provoquerait un sentiment permanent et ineffaçable de trahison" soutient le ministre, assurant que "le Brexit est le grand projet de notre époque".



Ce discours doit être le premier d'une série d'interventions de membres du gouvernement, y compris sa cheffe Theresa May, qui doit exposer sa vision des futures relations avec l'UE après le Brexit, le 29 mars 2019



Alors que la société britannique reste profondément divisée sur le sujet et que le gouvernement peine à se mettre d'accord sur sa future relation avec l'UE, Boris Johnson, l'un des leaders du camp pro-Brexit, tend la main aux partisans du maintien dans l'Europe.



"Il ne suffit pas de dire à ceux qui ont voté contre le Brexit 'vous avez perdu, c'est terminé'. Nous devons reconnaitre que beaucoup d'entre eux sont animés par des sentiments nobles (...) et le désir de voir le Royaume-Uni réussir", explique-t-il.



Boris Johnson se pose en challenger de Mme May dont il défie régulièrement l'autorité pour faire passer sa vision d'une rupture sans concession avec l'UE, accompagnée d'une sortie du marché unique et de l'union douanière. Il fait figure d'épouvantail pour les partisans du maintien du Royaume-Uni dans l'UE, qui l'accusent d'avoir mené une campagne mensongère avant le référendum du 23 juin 2016 qui a décidé le Brexit à 52% des voix.



Le leader de la campagne anti-Brexit Open Britain, le député travailliste Chuka Umunna, a d'ailleurs raillé le discours à venir du ministre, le qualifiant "d'hypocrisie de premier ordre".



"Boris Johnson n'est pas en mesure de sermonner sur les dangers ou une éventuelle trahison", estime-t-il. "Il s'est lui-même répandu en discours alarmistes sur le fait que la Turquie était sur le point de rejoindre l'UE, et il a trahi des millions de gens avec sa promesse de verser (grâce au Brexit) 350 millions de livres par semaine au NHS", le service de santé britannique, a-t-il réagi.



D'autres membres du gouvernement livreront leur vision du Brexit dans les deux prochaines semaines : le ministre du Brexit, David Davis, évoquera les futures normes commerciales, le ministre d'Etat David Lidington abordera la répartition des compétences avec les Parlements régionaux, et le secrétaire d'Etat au commerce international, Liam Fox, doit livrer la stratégie sur la signature de futurs accords commerciaux.



Bruxelles attend impatiemment que Londres précise sa position en vue des négociations sur leur future relation commerciale. Les deux parties n'ont pas encore trouvé d'accord sur les modalités de la période de transition réclamée par Londres et qui doit commencer après le Brexit.



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February 14, 2018 05:49 ET (10:49 GMT)




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