Actualisé: Royaume-Uni: Boris Johnson met en garde contre une "trahison" du Brexit
14 Février 2018 - 12:09PM
Dow Jones News
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson,
doit livrer mercredi un discours offensif pour contrer les
velléités des opposants au Brexit, jugeant qu'il serait
"intolérable et antidémocratique" de revenir en arrière sur la
sortie de l'UE.
"Je crains que certains ne soient de plus en plus déterminés à
arrêter le Brexit (...) Ce serait intolérable, antidémocratique, et
cela rendrait impossible la conclusion d'accords commerciaux
importants", doit dire le ministre dans un discours dont des
extraits ont été publiés à l'avance par le tabloïd The Sun.
"Ce serait une erreur monumentale qui provoquerait un sentiment
permanent et ineffaçable de trahison" soutient le ministre,
assurant que "le Brexit est le grand projet de notre époque".
Ce discours doit être le premier d'une série d'interventions de
membres du gouvernement, y compris sa cheffe Theresa May, qui doit
exposer sa vision des futures relations avec l'UE après le Brexit,
le 29 mars 2019
Alors que la société britannique reste profondément divisée sur le
sujet et que le gouvernement peine à se mettre d'accord sur sa
future relation avec l'UE, Boris Johnson, l'un des leaders du camp
pro-Brexit, tend la main aux partisans du maintien dans
l'Europe.
"Il ne suffit pas de dire à ceux qui ont voté contre le Brexit
'vous avez perdu, c'est terminé'. Nous devons reconnaitre que
beaucoup d'entre eux sont animés par des sentiments nobles (...) et
le désir de voir le Royaume-Uni réussir", explique-t-il.
Boris Johnson se pose en challenger de Mme May dont il défie
régulièrement l'autorité pour faire passer sa vision d'une rupture
sans concession avec l'UE, accompagnée d'une sortie du marché
unique et de l'union douanière. Il fait figure d'épouvantail pour
les partisans du maintien du Royaume-Uni dans l'UE, qui l'accusent
d'avoir mené une campagne mensongère avant le référendum du 23 juin
2016 qui a décidé le Brexit à 52% des voix.
Le leader de la campagne anti-Brexit Open Britain, le député
travailliste Chuka Umunna, a d'ailleurs raillé le discours à venir
du ministre, le qualifiant "d'hypocrisie de premier ordre".
"Boris Johnson n'est pas en mesure de sermonner sur les dangers ou
une éventuelle trahison", estime-t-il. "Il s'est lui-même répandu
en discours alarmistes sur le fait que la Turquie était sur le
point de rejoindre l'UE, et il a trahi des millions de gens avec sa
promesse de verser (grâce au Brexit) 350 millions de livres par
semaine au NHS", le service de santé britannique, a-t-il réagi.
D'autres membres du gouvernement livreront leur vision du Brexit
dans les deux prochaines semaines : le ministre du Brexit, David
Davis, évoquera les futures normes commerciales, le ministre d'Etat
David Lidington abordera la répartition des compétences avec les
Parlements régionaux, et le secrétaire d'Etat au commerce
international, Liam Fox, doit livrer la stratégie sur la signature
de futurs accords commerciaux.
Bruxelles attend impatiemment que Londres précise sa position en
vue des négociations sur leur future relation commerciale. Les deux
parties n'ont pas encore trouvé d'accord sur les modalités de la
période de transition réclamée par Londres et qui doit commencer
après le Brexit.
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February 14, 2018 05:49 ET (10:49 GMT)
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