(Actualisation: informations de sources sur l'enquête de concurrence menée par la Commission européenne et les options envisagées par Siemens, déclarations du président du directoire, contexte)



MUNICH (Agefi-Dow Jones)--Siemens prépare des solutions alternatives pour son activité ferroviaire si, comme anticipé, la Commission européenne rejette la fusion de cette division avec Alstom.



La Commission européenne a ouvert en juillet 2018 une enquête approfondie sur le projet de fusion entre Alstom et Siemens Mobility, car elle redoutait que l'opération "ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation". Bruxelles a jusqu'au 18 février pour rendre sa décision sur ce dossier mais, selon des personnes proches de l'enquête, le régulateur pourrait annoncer sa décision la semaine prochaine.



Les deux industriels ont proposé de nouvelles concessions à Bruxelles vendredi, mais elles n'ont pas répondu aux préoccupations de la Commission, qui finalise sa décision en consultant d'autres autorités européennes de la concurrence, ont précisé les sources.



"Nous ne poursuivrons pas [ce projet de fusion] à tout prix", a déclaré mercredi Joe Kaeser, le président du directoire du conglomérat industriel allemand, lors de la présentation à la presse des résultats trimestriels de Siemens. "Nous disposons d'options", a-t-il ajouté.



Le dirigeant n'a pas souhaité s'étendre sur les options possibles pour Siemens Mobility, qui génère environ 10% du chiffre d'affaires total du groupe. Néanmoins, des personnes proches du dossier ont indiqué qu'une introduction en Bourse faisait partie des possibilités envisagées.



Un projet au coeur d'un vif débat en Europe



Le projet franco-allemand de former un géant ferroviaire européen fait l'objet d'un vif débat sur la politique de concurrence menée par l'Union européenne face à l'intensification de la concurrence des industriels chinois et américains.



La fusion souhaitée par Alstom et Siemens est soutenue par le président de la République, Emmanuel Macron, qui a déclaré que cette transaction donnerait naissance à un Airbus du rail. Cependant, la Commission européenne ainsi que certaines autorités nationales, en Allemagne et au Royaume-Uni notamment, ont répliqué que cette alliance supprimerait la concurrence dans les trains à grande vitesse et les systèmes de signalisation dans plusieurs pays européens.



La commissaire européenne chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, a souligné que Siemens et Alstom étaient des leaders mondiaux capables de supporter la concurrence internationale.



Joe Kaeser a affirmé mercredi que les entreprises chinoises ne jouaient pas encore de rôle sur le marché ferroviaire européen, un des arguments principaux de la Commission, mais il a reproché aux régulateurs européens d'être des "technocrates rétrogrades", qui appliquent des lois obsolètes ne correspondant plus à "un monde transformé", où les groupes chinois ont pris l'ascendant sur leurs homologues allemands et européens dans des secteurs allant des télécommunications à l'électroménager.



"Il est totalement naïf de penser que les pays européens seuls peuvent rivaliser avec de grandes économies comme la Chine, les Etats-Unis et pezut-être un jour l'Inde", a martelé le dirigeant. "Si nous voulons jouer un rôle dans le monde, une politique industrielle européenne est nécessaire."



Ces propos font écho à ceux du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a demandé une refonte du droit européen de la concurrence qui est, à son avis, "obsolète".



Recul du bénéfice net de Siemens au premier trimestre



Siemens a par ailleurs annoncé mercredi un fort recul de son bénéfice net au premier trimestre de son exercice 2018-2019, en raison principalement de la non récurrence de gains exceptionnels réalisés à la même période de l'exercice précédent.



Le bénéfice net s'est replié à 1,01 milliard d'euros lors du trimestre clos fin décembre, par rapport à 2,19 milliards d'euros un an auparavant. Les analystes sondés par le conglomérat industriel allemand tablaient sur un bénéfice net de 1,08 milliard d'euros.



Au premier trimestre de l'exercice 2017-2018, Siemens avait tiré parti de la réforme fiscale aux Etats-Unis et avait réalisé une plus-value de 655 millions d'euros sur la vente de sa participation dans Osram Licht.



Le chiffre d'affaires a progressé à 20,12 milliards d'euros au trimestre écoulé, contre 19,82 milliards d'euros un an auparavant, et les nouvelles commandes ont crû de 12%, à 25,17 milliards d'euros.



La marge bénéficiaire de l'activité industrielle, baromètre de la rentabilité des principales divisions du groupe, a atteint 10,2%, alors que les analystes anticipaient une marge de 10,4%.



-Ruth Bender et Valentina Pop, Dow Jones Newswires



(Version française Aurélie Henri) ed: VLV



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(END) Dow Jones Newswires



January 30, 2019 09:53 ET (14:53 GMT)




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