Re-Actualisé: Iliad veut accélérer dans la fibre et en Italie avec "Odyssée 2024", la Bourse apprécie
07 Mai 2019 - 12:15PM
Dow Jones News
(Actualisation: détails sur l'activité en France et sur la
transaction avec Cellnex, commentaires des analystes, cours de
Bourse)
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Iliad, maison mère de l'opérateur de
télécommunications Free, a présenté mardi son plan stratégique
"Odyssée 2024" devant ouvrir "un nouveau cycle de croissance et
d'innovation" et reposant sur le développement du groupe dans la
fibre en France, dans le mobile en Italie ainsi que sur le marché
des entreprises.
A la Bourse de Paris, l'action Iliad signe la plus forte hausse de
l'indice SBF 120 mardi en accélérant de 6%, à 100 euros. Elle perd
encore 20% depuis le début de l'année et 40% sur un an.
En France, Iliad compte renforcer son statut de premier opérateur
alternatif dans la fibre en visant, à horizon 2024, 30 millions de
prises raccordables et plus de 4,5 millions d'abonnés, contre 1,13
million à ce jour.
Dans le mobile, le groupe fondé et contrôlé par Xavier Niel a pour
ambition de devenir un acteur de référence dans le très haut débit
4G et 5G, en s'appuyant sur un réseau qui devrait comptabiliser
25.000 sites dans cinq ans. Il compte porter la part des clients
ayant souscrit au forfait Free 4G illimité à 80% de ses abonnés
mobiles en France en 2024, contre 58% actuellement. Le but étant
d'accélérer la stratégie de montée en gamme.
Toujours en France, Iliad a annoncé viser pour 2024 un chiffre
d'affaires compris entre 400 et 500 millions d'euros sur le marché
des entreprises. A cet horizon, sa part de marché sur ce segment
valorisé quelque 10 milliards d'euros devrait s'établir entre 4% et
5%. Cet axe de développement "n'est pas encore pris en compte par
les investisseurs", a indiqué Bryan Garnier, qui confirme sa
recommandation à "acheter" sur la valeur.
En Italie, la maison mère de Free espère réaliser un chiffre
d'affaires de 1,5 milliard d'euros "à long terme" et atteindre
l'équilibre en matière d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) avec
une part de marché inférieure à 10%. Interrogé lors d'une
conférence téléphonique, Thomas Reynaud, directeur général d'Iliad,
a déclaré qu'"aucune décision n'a été prise" concernant le futur
lancement d'une offre fixe en Italie. "Il serait légitime
d'envisager le lancement d'une offre fixe en Italie car ce segment
présente des synergies avec le mobile et les offres convergentes
relèvent d'une certaine logique", a toutefois ajouté le
dirigeant.
Ce plan stratégique s'inscrit dans un contexte de retour à la
croissance pour Iliad, après une année 2018 de transition. Au
premier trimestre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de
1,29 milliard d'euros, en amélioration de 7,7%, sous l'effet du
lancement en 2018 de son offre mobile en Italie et de la reprise de
la croissance en France.
Sur son marché domestique, Iliad a augmenté de 1% ses revenus le
trimestre dernier, profitant de la nette hausse des ventes
d'équipements (+30,4%) et notamment de sa Freebox Delta. Dans les
services, son chiffre d'affaires s'est stabilisé à 1,21 milliard
d'euros (-0,4%) alors que la croissance a atteint 2,3% dans le
mobile et que l'activité a souffert dans le fixe (-2,7%) du fait de
la perte de 16.000 abonnés.
En Italie, où l'opérateur dénombre désormais 3,31 millions
d'abonnés, l'opérateur télécoms a enregistré un chiffre d'affaires
de 81 millions d'euros au premier trimestre.
Iliad s'est par ailleurs donné les moyens de financer sa nouvelle
feuille de route. Le groupe est entré en négociations exclusives
avec la société espagnole Cellnex en vue de lui céder 70% du
capital de la société regroupant ses antennes mobiles en France,
soit 5.700 sites, et 100% de l'entité possédant 2.200 sites
comparables en Italie.
Le montant initial de cette transaction est estimé à 2 milliards
d'euros, dont 1,4 milliard d'euros pour les seuls actifs français.
Pour Oddo BHF, la vente des antennes mobiles à Cellnex a été "bien
négociée" et cette monétisation reste "plutôt une bonne
nouvelle".
Une partie de cette manne sera également utilisée pour réduire
l'endettement "d'un tour d'Ebitda" selon Thomas Reynaud. A la fin
2018, la dette nette de l'opérateur télécoms représentait 2,3 fois
son Ebitda.
Selon les analystes, ces fonds pourraient également servir à
financer l'acquisition des fréquences 5G en France ou d'éventuelles
acquisitions dans le segment des entreprises.
-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31;
ddelmond@agefi.fr ed: VLV - ECH
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