(Actualisation: évaluation de l'impact sur les comptes d'Airbus en 2019 par Bank of America Merrill Lynch, nouveau cours de Bourse)



PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action Airbus rebondit de 3,8% jeudi vers 17h, à 118,66 euros, à la suite de la publication de la liste de produits taxables par les Etats-Unis et après deux séances de baisse consécutives.



L'action avait notamment perdu 2% mercredi après que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a autorisé Washington à imposer des droits de douane sur 7,5 milliards de dollars d'importations en provenance de l'Union européenne (UE), en compensation des subventions européennes accordées à l'avionneur.



Les équipementiers aéronautiques ne figurent pas dans la liste dressée dans la nuit de mercredi à jeudi par le Bureau du représentant américain au commerce (USTR), ce qui signifie que les appareils produits par l'avionneur aux Etats-Unis devraient être épargnés par le conflit commercial entre Washington et l'Union européenne, remarque un analyste basé à Paris. Ces avions "ne seront pas taxés", confirme pour sa part Catherine Garrigues, responsable de la gestion actions Europe chez Allianz Global Investors.



Selon les services de l'USTR, Washington pourra imposer ces droits de douane dès le 18 octobre. Mais les Etats-Unis se montrent toujours ouverts aux discussions, laissant entrevoir la suspension possible de l'application de ces taxes, remarque l'analyste. Le ministre français de l'Economie s'est également prononcé en faveur d'une solution négociée permettant d'éviter toute escalade tarifaire. "Si les Etats-Unis choisissent d'imposer les sanctions, ce serait une erreur économique et politique", a réagi mercredi Bruno Le Maire, tout en prévenant que l'UE serait prête à répondre "de façon ferme" en l'absence d'accord.



Certains opérateurs de marché sont de plus rassurés par le fait que les taxes prévues pour le secteur aéronautique ne soient pas plus élevées. A titre d'exemple, Alphavalue craignait l'imposition de taxes temporaires de 100% sur les avions Airbus, qui auraient alors été prohibitives pour les clients de l'avionneur. "Le montant et l'assiette de ces droits de douane n'auront qu'un impact marginal sur Airbus", estime de son côté Igor de Maack, gérant chez DNCA Finance.



D'après la liste dressée par le USTR, les avions neufs et autres aéronefs civils en provenance de France, d'Allemagne, d'Espagne ou du Royaume-Uni, et d'un poids à vide supérieur à 30.000 kilos, seront soumis à une surtaxe de 10% à compter du 18 octobre, note Jefferies, alors que les taxes prévues pour les autres produits s'élèvent à 25%.



"De notre point de vue, le marché a déjà largement intégré une surtaxe douanière de 10%", estime Bank of America Merrill Lynch. Malgré son rebond de jeudi, le titre Airbus s'inscrit encore en recul de près de 5% sur trois mois. La banque américaine estime qu'une surtaxe de 10% aurait un impact négatif "seulement compris entre 150 et 180 millions d'euros au niveau de l'Ebit (résultat opérationnel) en 2019". Cet impact pourrait même se révéler inférieur, "dans la mesure où les surtaxes ne devraient pas entrer en vigueur avant le 18 octobre", indique l'établissement financier, pour qui Airbus sera en mesure de tenir ses objectifs d'Ebit ajusté et de flux de trésorerie cette année.



Contacté par l'agence Agefi-Dow Jones, Airbus n'a pas souhaité faire de commentaire sur la liste dressée par les services de l'USTR.



Mercredi, après l'annonce de l'OMC, le groupe avait souligné dans un communiqué que le fait d'imposer des droits de douane sur l'importation d'aéronefs et/ou de composants d'aéronefs créerait de "l'insécurité" et perturberait "non seulement le secteur aéronautique et spatial, mais également l'économie mondiale dans son ensemble". "Une telle situation peut toutefois être évitée", avait remarqué Airbus.



"En attendant l'éventuelle réponse de l'UE, nous continuons à considérer ces tarifs douaniers comme irrationnels", a ajouté Jefferies. "Si les Etats-Unis décident d'imposer des contre-mesures autorisées par l'OMC, ils pousseront l'UE dans une situation où elle n'aura pas d'autre choix que de faire de même", avait réagi mercredi la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström. La réponse de l'UE est attendue "au début de 2020", selon Bank of America Merrill Lynch.



Le principal site du groupe européen outre-Atlantique se situe à Mobile, en Alabama, où il assemble l'A320, son modèle d'avion le plus vendu, et l'A220, un appareil à la pointe de la technologie racheté au groupe canadien Bombardier en 2017. Ces avions ont besoin de pièces importées d'Europe.



-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fred: ECH - VLV - LBO



(Dimitri Delmond et François Schott ont contribué à cet article)



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October 03, 2019 11:00 ET (15:00 GMT)




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