Re-Actualisé: Le conseil de Renault se réunira cette semaine pour nommer de Meo DG - sources
27 Janvier 2020 - 4:30PM
Dow Jones News
(Actualisation: précisions sur la carrière de Luca de Meo)
PARIS/BERLIN (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur automobile Renault
prévoit de nommer Luca de Meo, un ancien dirigeant du groupe
Volkswagen, au poste de directeur général lors d'une réunion
extraordinaire du conseil d'administration cette semaine, ont
indiqué des personnes proches du dossier.
L'arrivée de Luca de Meo chez Renault, qui dépend du vote du
conseil d'administration, est considérée comme une quasi-certitude
depuis que Volkswagen a annoncé au début du mois son départ de la
direction générale de Seat, la filiale espagnole du groupe
allemand. Luca de Meo a restauré la rentabilité de Seat, lui
permettant également de devenir l'une des marques à plus forte
croissance de Volkswagen.
Renault a évincé en octobre dernier son précédent directeur
général, Thierry Bolloré. La directrice financière, Clotilde
Delbos, assure depuis l'intérim.
La nomination de Luca de Meo à la direction générale du
constructeur automobile français a été retardée par de longues
négociations sur les termes du départ du dirigeant de Seat, ont
souligné les personnes proches du dossier. L'un des principaux
points d'achoppement concernait la date d'arrivée de Luca de Meo
chez Renault et il ne démarrera pas immédiatement, a affirmé une
des sources.
Une ascension au sein de l'industrie automobile européenne
Cette nomination marquerait une sorte de retour aux sources pour ce
cadre de l'industrie automobile, né à Milan et qui parle cinq
langues, dont le français. Luca de Meo a commencé sa carrière chez
Renault avant de rejoindre Toyota Europe puis Fiat, où il a dirigé
les marques Lancia, Fiat et Alfa Romeo.
En tant que directeur du marketing de Fiat, Luca de Meo a été l'un
des moteurs de la stratégie de renaissance de la Fiat 500, l'un des
modèles les plus vendus par la société.
En 2009 il a été appelé par Volkswagen afin de superviser les
ventes et le marketing de la marque VW, à un moment où le groupe se
préparait à lancer une nouvelle série de petites voitures et
ambitionnait de devenir le plus gros constructeur automobile
mondial. VW avait débauché plusieurs cadres de Fiat pour leur
expertise dans la conception et la commercialisation de petites
voitures.
Depuis 2015, Luca de Meo était président du comité exécutif de
Seat. Sous son mandat, le constructeur espagnol a publié son
premier bénéfice depuis une décennie. En 2019, Seat a vendu 518.000
véhicules, en augmentation de 10,5% par rapport à l'année
précédente. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 10 milliards
d'euros, soit une hausse de 3%, et ses bénéfices avant impôts ont
augmenté de 33% pour atteindre 254 millions d'euros.
Bien qu'il soit très apprécié et respecté chez Volkswagen, Luca De
Meo ne semblait pas en mesure de diriger le groupe allemand à court
terme. A 60 ans, l'actuel président du directoire de Volkswagen,
Herbert Diess bénéficie du soutien des principaux actionnaires et
représentants de salariés. Même si le poste s'était libéré, Luca de
Meo aurait dû affronter une rude concurrence en interne, comme
celle du directeur de Porsche, Oliver Blume. Volkswagen n'a jamais
eu de patron non allemand.
Des défis de taille l'attendent chez Renault et Nissan
Luca de Meo devrait reprendre les rênes du groupe français à une
période particulièrement difficile. L'action est au plus bas depuis
plus de sept ans et les bénéfices diminuent face à des ventes en
berne sur certains grands marchés émergents. Parallèlement, la
relation entre Renault et son partenaire japonais, Nissan, est mise
à rude épreuve par les différends sur la direction d'une alliance
qui dure depuis 20 ans.
Le processus de prise de décision au sein de l'alliance, dont fait
également partie le constructeur japonais Mitsubishi, est au
ralenti depuis l'arrestation au Japon de Carlos Ghosn, ancien PDG
de Renault et ancien président de Nissan et Mitsubishi. Ce dernier
est accusé de malversations chez Nissan.
En tant que directeur général de Renault, Luca de Meo devra
notamment régler la question de la future structure de l'alliance.
Renault détient 43,4% de Nissan, qui contrôle de son côté 15% du
capital du français mais ne dispose pas de droits de vote. Les
Japonais se plaignent de cette situation, qu'ils jugent
déséquilibrée.
Jean-Dominique Senard demeurera président de Renault et de
l'alliance, ont indiqué les personnes proches du dossier.
-Nick Kostov et William Boston, The Wall Street Journal
(Version française Valérie Venck) ed: ECH
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