UPDATE3: Renault et Nissan ont résolu leur différend sur la gouvernance - sources
19 Juin 2019 - 8:36PM
Dow Jones News
(Actualisation: précisions sur le différend qui opposait Renault et
Nissan, contexte)
PARIS/TOKYO (Agefi-Dow Jones)--Les constructeurs automobiles
Renault et Nissan ont résolu leur différend concernant la réforme
de la gouvernance du groupe japonais, apaisant un conflit qui avait
contribué à l'échec des négociations de fusion entre Renault et
l'italo-américain Fiat Chrysler (FCA).
La résolution du différend va permettre à Nissan de mettre en place
un nouveau conseil d'administration, ce qui, selon les dirigeants
de Renault, pourrait ouvrir la voie à une reprise des négociations
avec Fiat Chrysler sur une fusion, a indiqué une source proche du
constructeur automobile français. Ces pourparlers avaient buté sur
le refus de Nissan de soutenir le projet de rapprochement et le
gouvernement français avait demandé un délai le temps de rallier
Nissan. FCA a alors retiré sa proposition de fusion.
Les dirigeants de Renault souhaitent relancer les négociations dans
un avenir proche, avant que les conditions de marché ne changent, a
ajouté la source.
Le président français, Emmanuel Macron, devrait discuter de
l'alliance Renault-Nissan avec le Premier ministre japonais, Shinzo
Abe, lorsqu'il le rencontrera la semaine prochaine au Japon.
Renault menaçait de faire obstacle à la réforme de la gouvernance
de Nissan, en s'abstenant de prendre part au vote en assemblée
générale devant autoriser la création de trois comités (audit,
nomination et rémunérations) chez le constructeur nippon.
Les deux partenaires au sein de l'alliance
Renault-Nissan-Mitsubishi s'opposaient sur le souhait du
constructeur français de voir son directeur général, Thierry
Bolloré, siéger au futur comité d'audit de Nissan.
Selon l'accord trouvé entre les deux parties, Thierry Bolloré se
verrait finalement attribuer un siège au comité d'audit, ont
déclaré des sources proches du dossier. L'un des administrateurs
indépendants de Nissan, Masakazu Toyoda, a écrit au président de
Renault, Jean-Dominique Senard, pour lui faire cette proposition, a
déclaré l'une de ces sources.
Nissan souhaite créer trois comités au sein du conseil
d'administration, chargés de l'audit des comptes, des nominations
et de la rémunération des dirigeants. L'objectif est de mieux
traiter les questions de gouvernance et de prévenir le type
d'irrégularités qui sont aujourd'hui reprochées à Carlos Ghosn. Les
actionnaires seront appelés à se prononcer sur le projet lors de
l'assemblée générale annuelle prévue le 25 juin. Son adoption
nécessitera une majorité des deux tiers, ce qui rend indispensable
le soutien de Renault.
Lors de l'assemblée générale de Renault la semaine dernière,
Jean-Dominique Senard a jugé insuffisante sa propre nomination,
acceptée par Nissan, au comité des nominations. "Nous avons deux
représentants de Nissan dans les comités de Renault", a-t-il
souligné, en exigeant une représentation équivalente au sein des
comités de Nissan. Le dirigeant a également indiqué qu'il ne
voterait pas en faveur d'un changement de gouvernance qui ne
remplirait pas cette condition.
Le constructeur japonais avait cherché à tenir Thierry Bolloré à
l'écart du comité d'audit car il jugeait que sa fonction au sein de
Renault aurait pu entrer en conflit avec la mission du comité, qui
est de veiller à ce que les projets de Nissan soient dans l'intérêt
du groupe nippon.
Ces préoccupations relatives à un éventuel conflit d'intérêts
étaient purement hypothétiques mais Nissan s'en est inquiété après
qu'un comité externe a recommandé d'éviter les conflits d'intérêts
potentiels à la suite de l'affaire Ghosn, selon des personnes au
fait des discussions.
Depuis l'arrestation et l'inculpation de Carlos Ghosn, Nissan et
Renault se sont affrontés sur des questions relatives à l'enquête
sur leur ex-dirigeant et sur l'évolution de leur alliance. Nissan
s'est ainsi opposé à un projet de fusion avec Renault et a
contribué à faire dérailler le rapprochement entre le groupe
automobile français et Fiat Chrysler Automobiles.
Jean-Dominique Senard a indiqué la semaine dernière que Renault
avait perdu de l'influence au sein de l'alliance depuis la révision
en 2015 de son accord capitalistique avec Nissan, qui a limité la
capacité de Renault à exercer ses droits de vote.
-Nick Kostov et Sean McLain, The Wall Street Journal
(Version française Lydie Boucher, Thomas Varela et Jérôme Batteau)
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June 19, 2019 14:16 ET (18:16 GMT)
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