De "nombreux jeunes et enfants" figurent parmi les 22 personnes
tuées dans un attentat suicide à la sortie d'un concert de la
chanteuse pop Ariana Grande lundi soir à Manchester, dans le nord
de l'Angleterre, revendiqué mardi par l'Etat islamique.
La police a annoncé l'arrestation au sud de Manchester d'un homme
de 23 ans en lien avec l'attentat, sans donner plus de
précisions.
"La police et les services de renseignement pensent connaître
l'identité (de l'auteur de l'attaque, ndlr) mais ne peuvent
confirmer son nom à ce stade", a déclaré mardi la Première ministre
Theresa May dénonçant "une attaque terroriste épouvantable".
La puissante explosion, qui a également fait 59 blessées, a eu lieu
vers 22H30 (21H30 GMT) à l'une des entrées de la Manchester Arena,
une salle d'une capacité de 21.000 personnes, à la fin du concert
de la pop-star américaine de 23 ans Ariana Grande.
Des milliers d'enfants, parfois âgés de moins de dix ans, et
d'adolescents assistaient au concert et ont fui les lieux,
paniqués, après l'explosion.
"Nous savons qu'un terroriste isolé a fait détoner un engin
explosif à l'une des sorties de la salle, choisissant délibérément
l'endroit et l'heure pour causer un maximum de victimes, dont de
nombreux enfants et jeunes", a souligné Theresa May.
Le groupe jihadiste Etat islamique a revendiqué l'attentat via l'un
de ses canaux de communication sur les réseaux sociaux, précisant
qu'un "des soldats du califat a placé une bombe dans la foule" lors
du concert.
Le groupe jihadiste menace également d'autres attaques.
Mme May a dénoncé la "lâcheté" de l'auteur de l'attentat, mort dans
l'explosion, qui a "délibérément visé des enfants innocents et sans
défense".
La première victime à avoir été nommée, par son école, est une
jeune fille de 18 ans, Georgina Callander.
Le bilan était susceptible de s'aggraver puisque de nombreux
blessés, orientés vers huit hôpitaux de la ville, étaient dans un
état grave, selon Mme May qui devait se rendre dans la journée à
Manchester, la troisième ville du pays.
Mardi, de nombreux parents désespérés étaient toujours à la
recherche de leurs enfants, tentant de s'aider des réseaux sociaux,
alors qu'une structure d'accueil a été mise en place au stade de
football de Manchester City pour apporter un soutien aux victimes
et aux proches.
- 'Chaos complet' -
L'explosion a provoqué des scènes de panique dans la salle de
concert, mais aussi dehors, où des parents attendaient la sortie de
leurs enfants.
"Il y avait beaucoup d'enfants et d'adolescents. C'est une
tragédie", a déclaré à l'AFP Stephanie Hill, venue assister au
concert avec sa fille Kennedy.
"Les gens tombaient les uns sur les autres dans l'escalier. C'était
le chaos complet. On voulait sortir de là le plus rapidement
possible car on pensait qu'il y aurait peut-être quelqu'un en train
de tirer sur la foule", a raconté Kennedy.
"Ma maman m'a dit que c'était peut-être une explosion due au gaz
mais lorsqu'on a appris que c'était un attentat terroriste, j'ai eu
très peur", a déclaré à l'AFP Grace Trippitt, 11 ans, qui a
également assisté au concert avec sa mère.
La ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd a dénoncé une
"attaque barbare visant délibérément parmi les plus vulnérables de
notre société: des jeunes et des enfants sortis pour aller voir un
concert pop".
"C'est une fois de plus la jeunesse, nos modes de vie, notre
culture qui ont été attaqués", a dit son homologue français, Gérard
Collomb, réagissant à cette attaque qui intervient un an et demi
après l'attentat jihadiste contre la salle de concert parisienne du
Bataclan qui a fait 90 morts.
-'Des losers'-
La reine Elizabeth II a condamné un "acte barbare" en exprimant sa
"plus profonde sympathie à tous ceux qui ont été affectés par ce
terrible événement".
L'attentat de Manchester est le plus meurtrier à frapper le
Royaume-Uni depuis la série d'attaques suicide ayant fait 56 morts,
dont les quatre kamikazes, et 700 blessés dans les transports
londoniens en juillet 2005.
La campagne en vue des élections législatives du 8 juin a été
suspendue jusqu'à nouvel ordre.
A Manchester, la tension était palpable mardi. Un centre commercial
a été brièvement évacué, créant un mouvement de panique, après une
autre arrestation, non liée à l'attentat selon la police.
L'attaque intervient deux mois jour pour jour après celui de
Londres qui avait fait 5 morts. Un homme avait foncé dans la foule
avec un véhicule et poignardé un policier avant d'être abattu, près
du Parlement.
"Notre solidarité avec le peuple du Royaume-Uni est totale", a
déclaré le président américain Donald Trump en condamnant cette
attaque qui a largement occulté sa visite à Bethléem en Cisjordanie
occupée.
"Tellement de jeunes gens magnifiques, vivants et aimant la vie,
assassinés par des losers malfaisants", a-t-il ajouté.
La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé sa "tristesse" et
son "horreur". Le président français Emmanuel Macron son "effroi"
et sa "consternation".
Le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt à "développer la
coopération antiterroriste" avec la Grande-Bretagne après cet
attentat "cynique et inhumain".
(END) Dow Jones Newswires
May 23, 2017 08:10 ET (12:10 GMT)