Une scission des activités d'EDF n'est pas à l'ordre du jour - Vial
22 Juin 2018 - 9:11AM
Dow Jones News
PARIS (Agefi-Dow Jones)--La scission du géant de l'énergie EDF
"n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré le directeur général de
l'Agence des participations de l'Etat (APE), Martin Vial, dans un
entretien à la chaîne BFM Business enregistré jeudi.
Martin Vial a évoqué des "rumeurs venant des banquiers" selon
lesquelles EDF pourrait voir son activité scindée en deux pour
séparer le nucléaire et les énergies renouvelables.
Dans le cadre du mix énergétique, "EDF doit compléter et
diversifier ses sources", ce qu'il fait notamment par le biais de
son plan solaire, et a donc "beaucoup d'investissements à réaliser,
précisément sur les ENR (énergies renouvelables) et sur
l'augmentation de la durée de vie du parc nucléaire parce que c'est
une bonne décision économique", a expliqué Martin Vial.
Jeudi, l'action EDF avait terminé en forte hausse à la Bourse de
Paris après un article du magazine Challenges affirmant que
l'Agence des participations de l'Etat planchait sur un scénario de
séparation des activités nucléaires et renouvelables de
l'électricien public, qui serait techniquement prêt à la rentrée.
L'objectif, selon le magazine, serait de "sanctuariser" le
nucléaire et d'aboutir à une cotation séparée du reste des
activités.
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l'Ecologie, Nicolas
Hulot, était également monté au créneau en estimant sur France Info
que la filière nucléaire conduisait à une "dérive" financière pour
EDF. "Une des raisons pour lesquelles EDF se retrouve en
difficulté, c'est que, notamment, la filière nucléaire nous emmène
dans une dérive (...) L'avenir d'EDF, notamment économique, est
dans l'efficacité énergétique et le développement des énergies
renouvelables", avait affirmé le ministre.
Martin Vial a par ailleurs estimé que dans l'ensemble, en cas de
cession de participations, l'Etat chercherait à "garder l'ancrage
français dans ces grandes entreprises qui sont souvent des
champions mondiaux".
"Tout mouvement que nous serions amenés à faire (...) sera préparé
à l'aune de cette réflexion", a-t-il dit.
"On ne peut pas imaginer que le capital d'Engie soit livré aux
intérêts anglo-saxons, ou asiatiques, ou chinois peut être", a-t-il
dit notamment, en évoquant la situation du fournisseur d'énergie,
dont l'Etat détient 24% du capital et un peu plus de 33% des droits
de vote.
Selon Martin Vial, l'Etat est "très attentif" à l'OPA en cours de
l'énergéticien historique portugais EDP par son actionnaire
chinois, le groupe China Three Gorges Corporation (CTG) . "Cela
nous amènera, dans le cas d'Engie, à être très vigilant sur les
actionnaires qui se substitueraient (...) à l'Etat", a-t-il
indiqué.
"Nous n'envisageons pas d'opération de court terme sur Orange",
a-t-il également assuré.
Concernant Air France-KLM, il a indiqué que l'entreprise devait
"améliorer sa compétitivité" et qu'à sa connaissance, le processus
de recrutement du nouveau dirigeant d'Air France était "toujours en
cours", le conseil d'administration ne s'étant pas réuni et n'ayant
pas pris de décision.
-Jérôme Batteau et Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90;
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