Charley Grant,



The Wall Street Journal



NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La stratégie de l'administration Trump pour faire baisser les prix des médicaments s'apprête à franchir une nouvelle étape, qui risque d'être douloureuse pour les investisseurs.



La Food and Drug Administration (FDA) prévoit dès jeudi de publier une base de données des plaintes qui lui ont été adressées par les fabricants de génériques, accusant les groupes pharmaceutiques de pratiques anticoncurrentielles. Certaines de ces plaintes concernent très probablement de coûteux médicaments phare, suivis de très près par le marché.



Sont en cause les règles de la FDA liées au programme REMS de gestion des risques (Risk Evaluation and Mitigation Strategies), qui imposent souvent une distribution restreinte de médicaments afin de parer à d'éventuels problèmes de sécurité pharmaceutique. Les fabricants de génériques affirment depuis longtemps que les groupes pharmaceutiques détournent ces règles à leur avantage, en s'abstenant de fournir un nombre d'échantillons suffisant pour permettre le développement de versions moins onéreuses de leurs médicaments.



Mylan a notamment porté plainte en 2014 contre Celgene pour l'avoir empêché de développer une version générique du Revlimid, son traitement contre le cancer du sang. Les ventes du Revlimid ont dépassé 8 milliards de dollars l'an dernier, représentant plus de la moitié du chiffre d'affaires de Celgene.



Or les régulateurs ont décidé d'entrer dans l'arène. "Nous savons que certains fabricants de médicaments de marque abusent du système en bloquant l'accès aux échantillons, et en invoquant pour leur défense le respect des règles de la FDA", a déclaré lundi Alex Azar, secrétaire américain à la Santé et aux Services sociaux. Le ministre a précisé que l'autorité sanitaire américaine avait reçu plus de 150 plaintes de fabricants de génériques liées à leurs difficultés à obtenir des échantillons.



Le fait que la FDA n'ait pas le pouvoir de mettre un terme à cette pratique en l'absence d'une nouvelle législation ne devrait pas vraiment rassurer les actionnaires des grands groupes pharmaceutiques. Une probabilité ne serait-ce qu'accrue d'une intervention du Congrès mettrait les actions sous pression.



Un intérêt un peu trop prononcé des régulateurs pour ce dossier risque d'affecter bien plus qu'une poignée d'entreprises. L'indice Nasdaq Biotechnology avait plongé de près de 40% par rapport à son pic de juillet 2015 lorsque les gros titres sur la flambée des prix des médicaments avaient placé le sujet au cœur du débat politique lors de la campagne pour la présidentielle. Il était alors question des prix pratiqués par des laboratoires comme Turing Pharmaceuticals et Valeant Pharmaceuticals, qui ne faisaient même pas parti de l'indice.



Cette fois-ci, l'indice biotechnologique est resté globalement stable depuis le début de l'année, ce qui devrait amortir l'impact d'un nouvel examen. Mais à six mois des élections de mi-mandat, les investisseurs auraient intérêt à rester sur leurs gardes.



-Charley Grant, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH



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May 17, 2018 03:40 ET (07:40 GMT)




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