Entreprises de BTPLe BTP dans 20 ans : les prédictions de Martin Bouygues, Philippe Bonnave et Jérôme Stubler
Jessica Ibelaïdene - LE MONITEUR.FR - Publié le 13/12/16 à 18h01
Mots clés : Conception - Enseignement supérieur - Entreprise du BTP - Situation économique - Travaux publics Les
dirigeants des majors ont tous répondu à l’invitation du Forum de
l’Ecole spéciale des Travaux publics du bâtiment et de l’industrie. Leur
objectif : parler du numérique, de l’économie circulaire et des marchés
internationaux pour séduire les 4 000 futurs ingén...
Entreprises de BTPLe BTP dans 20 ans : les prédictions de Martin Bouygues, Philippe Bonnave et Jérôme Stubler
Jessica Ibelaïdene - LE MONITEUR.FR - Publié le 13/12/16 à 18h01
Mots clés : Conception - Enseignement supérieur - Entreprise du BTP - Situation économique - Travaux publics Les
dirigeants des majors ont tous répondu à l’invitation du Forum de
l’Ecole spéciale des Travaux publics du bâtiment et de l’industrie. Leur
objectif : parler du numérique, de l’économie circulaire et des marchés
internationaux pour séduire les 4 000 futurs ingénieurs présents.
© Isabelle Franciosa - CC BY-SA 3.0 - Martin Bouygues Quel visage aura le BTP dans vingt ans ? C’est à cet exercice de
prospective que se sont livrés les représentants de majors, invités au
37e Forum ESTP le 13 décembre 2016, porte de Versailles, à Paris. Leur
réponse tient en trois axes: le numérique, l’économie circulaire, les
conquêtes à l’international.Développer des usages et services avec le numériqueEn matière d’innovation, le secteur du BTP mise sur les
bouleversements que peut apporter le numérique : « Il nous amène
énormément de possibilités pour développer de nouveaux usages et
services, explique Philippe Bonnave, P-DG de Bouygues Construction. Pour
ne pas nous faire doubler, nous revendiquons notre ambition de devenir
des acteurs majeurs du numérique et nous nous équipons pour gérer tout
ce qui touche au big data, à la smart city… »En évoquant le BIM et la maquette numérique, Martin
Bouygues, le P-DG du groupe Bouygues, insiste lui aussi sur les
innovations d’un « métier éminemment moderne, loin de ses méthodes
millénaires ».« Le début de l’histoire » de l’économie circulaireDéveloppement et construction durables constituent
d’autres voies incontournables pour l’avenir du secteur. Et cette
révolution passe par l’économie circulaire. Des pistes concrètes sont
déjà en place. Chez Vinci Construction, « plusieurs centaines
d’ingénieurs travaillent pour minimiser l’impact de nos ouvrages sur
l’environnement », selon Jérôme Stubler, son président.La réutilisation des matériaux est un autre axe majeur :
chez Colas, en France, 15% sont déjà remis en œuvre directement sur les
chantiers comme le confie Hervé Le Bouc, son P-DG. Un pourcentage qui
croît d’année en année. « Et ce n’est que le début de l’histoire »,
promet Jérôme Stubler. Alors que la mutation énergétique, elle, vit sa
deuxième révolution, poursuit-il. « Il y a dix ans, la première a émergé
avec l’arrivée de nouvelles normes et réglementations énergétiques.
Cette génération de constructions est déjà obsolète. Le bâtiment de
demain sera à énergie positive. »A l’international, la géopolitique s’en mêlePour toutes les majors, le futur s’écrit enfin à
l’international. Des marchés sur lesquels elles sont déjà actives, et
qui représentent des espoirs de développement. Mais deux critères
doivent guider cette conquête, pour Jérôme Stubler : « une natalité
dynamique et une stabilité politique ».Dans cette optique, l’Afrique sera un continent à investir,
car avec 1 milliard d’habitants dans les prochaines décennies, le
territoire aura besoin d’infrastructures « et les pays du nord devront
les aider », estime Hervé Le Bouc. Un problème cependant : les
entreprises du BTP sont « très dépendantes de la situation géopolitique,
prévient Philippe Bonnave. Tout va à une vitesse incroyable et nous
devons nous adapter rapidement ». Et le P-DG de prendre, pour illustrer
son propos, l’exemple des pays pétroliers dont les économies se sont
récemment effondrées brutalement. Conséquences : « des chantiers arrêtés
instantanément » et des incertitudes pour l’avenir de ces marchés.Dans tous les cas, la révolution et les innovations qui
s’amorcent trouveront leur concrétisation sur le terrain, « la meilleure
école pour éprouver sa vocation », lance Martin Bouygues pour motiver
les futurs ingénieurs. Philippe Bonnave va même plus loin : pour lui, «
le chantier est le plus bel endroit du monde ».
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