PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les Bourses européennes se sont une nouvelle fois repliées mercredi, dans un contexte marqué par les craintes des investisseurs concernant une politique monétaire offensive de la Banque centrale européenne (BCE) face à une inflation record, ainsi que de potentielles pénuries de gaz dans le cadre du bras de fer auxquels se livrent la Russie et les Occidentaux.



A la clôture, l'indice Stoxx Europe 600 a perdu 0,9%, à 416,2 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont reculé de 1,4% et 1,3%, respectivement. Le DAX 40 à Francfort a reculé de 0,7% et le FTSE 100, à Londres, s'est replié de 1,1%.



Sur l'ensemble du mois d'août, la tendance est clairement négative: l'indice Stoxx Europe 600 a perdu 5,3%. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont cédé 5% chacun. Le DAX 40 à Francfort a reculé de 4,6% et le FTSE 100, à Londres, s'est replié de plus de 2%.



En cours de séance, mercredi, Wall Street tente un fragile rebond : si le Dow Jones est quasi stable, le S&P 500 et le Nasdaq Composite grappillent 0,1% chacun.



Selon une première estimation, l'indice des prix à la consommation dans la zone euro a crû de 9,1% sur un an en août, après avoir augmenté de 8,9% en juillet. Il s'agit d'un nouveau record. "La hausse des prix du gaz et de l'électricité propulsera l'inflation dans la zone euro à plus de 10 % en automne", prévient Ulrike Kastens, économiste chez DWS.



Dans ce contexte, la pression se renforce sur la BCE pour qu'elle augmente le rythme de ses relèvements de taux d'intérêt, souligne Jack Allen-Reynolds, économiste chez Capital Economics. "Une hausse de 75 points de base semble de plus en plus probable", remarque l'expert.



En parallèle, les investisseurs se sont également inquiétés de l'arrêt, en principe pour une maintenance de trois jours, des livraisons de gaz russe via le gazoduc Nord Stream.



Dans une étude, Credit Suisse relève que les prix de l'énergie en Europe ont été multipliés par 20 au cours des deux dernières années. "Selon nos stratégistes actions, toute nouvelle hausse des prix de l'énergie en Europe exerce une pression supplémentaire sur l'activité économique, maintient des pressions vendeuses sur l'euro et accroît la probabilité d'une forte hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE)", indique la banque.



Aux Etats-Unis, l'enquête réalisée par Automatic Data Processing (ADP) et Moody's Analytics a fait part de créations de postes nettement inférieures aux attentes dans le privé en août. Le secteur privé américain a créé 132.000 emplois nets alors que les économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient sur la création de 300.000 nouveaux postes. L'enquête ADP ne tient compte que des emplois du secteur privé, tandis que les statistiques du gouvernement sur l'emploi non agricole - à paraître vendredi - incluent également les fonctionnaires.



SUR LES AUTRES MARCHES:



-Le rendement de l'obligation du Trésor américain à dix ans, le titre de référence du marché, progresse à 3,130%, contre 3,110% mardi soir. Le rendement du Bund allemand à dix ans s'établit à 1,540%, contre 1,508% mardi.



-L'euro gagne 0,6% face au billet vert, à 1,0072 dollar.



-Les cours du pétrole reculent. Le contrat de novembre sur le Brent de mer du Nord perd 1,4%, à 96,47 dollars le baril. Le contrat d'octobre sur le brut léger doux (WTI) coté au Nymex cède 1,1%, à 90,65 dollars le baril.



-Les cours du gaz chutent mais demeurent à des niveaux élevés. Le contrat d'octobre du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, abandonne près de 11%, à 237 euros le mégawattheure (MWh).



VALEURS A SUIVRE:



-Le spécialiste du diagnostic in vitro bioMérieux (-5,6%) a revu en légère hausse ses objectifs de chiffre d'affaires et de résultat opérationnel pour 2022, après avoir renoué avec la croissance de ses ventes au deuxième trimestre, clos fin juin. La croissance organique a atteint 5,2% au deuxième trimestre, à 820,9 millions d'euros. Elle a été portée par une forte demande dans la région Amérique du Nord, qui représente 44% du chiffre d'affaires du groupe. Les ventes ont en revanche reculé en Asie en raison des mesures de confinement en Chine et sont restées stables en Europe.



-Le groupe d'aéronautique et de défense Airbus (-2,7%) a annoncé que son directeur financier, Dominik Asam, quitterait l'entreprise en mars 2023 pour prendre le même poste chez l'éditeur de logiciels allemand SAP (+0,4% à Francfort). "La société va maintenant préparer la succession de Dominik Asam qui restera pleinement en charge jusqu'à son départ" et entend assurer une transition en douceur avec son successeur, a souligné Airbus dans un communiqué.



-Renault a gagné 1,6% après la publication d'informations de presse sur la composition du capital de sa future entité dédiée aux moteurs thermiques. Selon l'agence Reuters, le groupe serait en pourparlers avec le chinois Geely Automobile et un groupe pétrolier pour des prises de participations dans ses activités de moteurs thermiques, qu'il prévoit de séparer de ses activités de véhicules électriques. Le groupe pourrait descendre à 40% du capital de l'entité thermique, baptisée "Horse", mais resterait majoritaire du pôle électrique "Ampère".



-Engie a perdu 2,1% après l'annonce par Gazprom de la suspension de ses livraisons de gaz au groupe français.



-Le ministère italien de l'Economie et des Finances a finalement choisi d'ouvrir des négociations exclusives portant sur le transfert du contrôle de la compagnie aérienne nationale ITA Airways avec le consortium formé par le fonds américain Certares, la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines (-0,42% en cours de séance à Wall Street) et son homologue franco-néerlandaise Air France-KLM (+1,2%). Dans un communiqué, Air France-KLM a dit ne pas investir dans le capital d'ITA à ce stade. Toutefois, le transporteur aérien pourrait envisager à moyen terme de prendre une participation minoritaire.



-UniCredit (+4,5% à Milan) a annoncé que la Banque centrale européenne (BCE) avait autorisé l'exécution de la deuxième tranche de son programme de rachat d'actions pour 2021, pour un montant maximum de 1 milliard d'euros. Cette deuxième tranche pourrait porter le montant total du programme de rachat pour 2021 à environ 2,58 milliards d'euros, a précisé mercredi la banque italienne.



-Vincent Alsuar, Valérie Venck et François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 39; valsuar@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



August 31, 2022 12:14 ET (16:14 GMT)




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