(Cette dépêche a initialement été diffusée vendredi 31 décembre après la clôture des marchés européens)



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le SBF 120 a clôturé vendredi en repli de 0,24%, à 5.545,7 points, tandis que le CAC 40 a reculé de 0,28%, à 7.153 points. En 2021, les deux indices ont respectivement bondi de 26,2% et 28,8%, surperformant l'Euro Stoxx 50 qui dans le même temps s'est adjugé 21%.



Bien que les opérateurs de marché aient manifesté certaines inquiétudes face à la fulgurante propagation d'Omicron, les prévisionnistes sont formels : l'impact économique du nouveau variant du coronavirus sera moins prononcé que celui de ses prédécesseurs, ce qui devrait bénéficier aux valeurs du SBF 120. Gouvernements et entreprises ont appris à s'adapter aux rebondissements d'une crise sanitaire que le marché actions relativise à présent, grâce aux progrès des campagnes vaccinales et des traitements de la maladie.



Les investisseurs devront toutefois composer avec un environnement monétaire bien différent. Les banques centrales, notamment en Europe et aux Etats-Unis, ont prévenu qu'elles resteraient vigilantes, compte tenu des répercussions du Covid-19, mais déterminées à juguler une inflation s'installant et susceptible de compromettre la reprise économique mondiale.



Dans un contexte où le robinet de liquidités se fermera progressivement, les fondamentaux des entreprises primeront. Plans stratégiques, numérisation accélérée, transition énergétique seront à nouveau surveillés cette année. Les opérateurs de marché scruteront tout particulièrement les services susceptibles d'être affectés par toute nouvelle restriction sanitaire (transport, hôtellerie, restauration...) - même temporaire.



Les problèmes d'approvisionnement, de logistique ainsi que la hausse des prix des composants et matières premières resteront déterminants pour le parcours boursier des autres secteurs, au premier chef pour les biens de consommation et l'industrie. Alors que le terrain de jeu des sociétés composant le SBF 120 devient chaque année plus mondialisé, les actionnaires seront également tributaires des tensions géopolitiques et de l'activité économique des marchés émergents, surtout du premier d'entre eux : la Chine, dont la croissance est fondamentale pour la trajectoire des champions français de la Bourse. A cet égard, les marchés examineront l'évolution d'Omicron dans l'ex-empire du Milieu dont l'efficacité du vaccin Sinovac vient d'être remise en cause contre le nouveau variant.



LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT REALISE LES MEILLEURS PARCOURS EN 2021:



-Valneva (+216,1%) a signé de loin la meilleure performance du SBF 120 en 2021. La capitalisation boursière de la société spécialisée dans les vaccins contre des maladies infectieuses dépasse les 2,7 milliards d'euros. Ce nouveau record de valorisation pour une biotech française reflète les attentes élevées reposant sur le vaccin contre le Covid-19 développé par la société. Le parcours n'a toutefois pas été linéaire. La résiliation par le gouvernement britannique d'un contrat d'environ 100 millions de doses a heureusement été suivi d'une précommande de 60 millions de doses reçue de la Commission européenne. Les regards sont maintenant braqués sur l'Agence européenne des médicaments (EMA) qui a initié début décembre l'examen accéléré du produit, le seul en Europe utilisant la technologie à virus inactivé contre le Covid-19. De nouveaux essais cliniques devant évaluer son efficacité en rappel chez des personnes ayant reçu une primovaccination avec d'autres vaccins, ainsi que son potentiel de protection contre des variants et notamment Omicron, seront également suivis de près.



-Vivendi (+126,3%) a pris un pari risqué mais pour l'heure gagnant en se séparant de sa principale division, Universal Music Group (UMG). UMG s'est introduite en Bourse avec une capitalisation de 45 milliards d'euros, supérieure à celle du groupe de divertissement et de médias avant la scission (environ 35 milliards d'euros). Cette opération a surtout ouvert le champ des possibles pour Vivendi et son principal actionnaire, Groupe Bolloré. Complètement désendetté, Vivendi entend lancer en février 2022 une OPA sur le solde de Lagardère, dont il détient déjà 45%. De son côté, Bolloré pourrait franchir le seuil de 30% de Vivendi et lancer une offre publique d'achat obligatoire. Reste à savoir si les actionnaires minoritaires et les autorités de la concurrence laisseront libre cours aux appétits du milliardaire breton.



-Virbac (+78,4%) a vu pour la première fois en 2021 son action dépasser la barre des 400 euros. Une performance record pour le laboratoire vétérinaire, qui récompense quatre relèvements de prévisions de croissance organique et trois révisions à la hausse de l'objectif de marge opérationnelle courante en un an. La reprise des visites chez les vétérinaires à la suite des déconfinements, associée à la forte augmentation des adoptions d'animaux de compagnie, alimentent une dynamique de croissance toutes géographies confondues. Le rebond des ventes réalisées dans le segment des animaux d'élevage participe également aux niveaux de croissance records atteints tout au long de 2021. La tendance ne devrait pas ralentir en 2022. Les effets de la réorientation engagée du portefeuille vers la biologie, les aliments pour animaux de compagnie et les produits de spécialités continueront à monter en puissance. Les regards seront particulièrement tournés vers les Etats-Unis : après plusieurs acquisitions et lancements de produits, le groupe doit y lancer sa gamme "petfood" dans les prochaines semaines.



-Société Générale (+77,5%) a signé la meilleure performance parmi les valeurs bancaires du SBF 120. Les investisseurs ont salué la montée en puissance du groupe de la Défense tout au long de l'exercice 2021. Après avoir enregistré des résultats de haute volée au premier semestre, Société Générale a signé un bénéfice net record au troisième trimestre, soutenu par un coût du risque commercial situé à un bas niveau. Le marché apprécie également les robustes dynamiques commerciale et financière de l'entreprise dans tous ses métiers et l'amélioration de son coefficient d'exploitation. A fin septembre 2021, le groupe bancaire présentait aussi un niveau de ratio de fonds propres Common Equity Tier 1 (CET1) de 13,4%, qu'il juge "confortablement au-dessus de son exigence réglementaire", avec un coussin d'environ 440 points de base après prise en compte de la provision pour distribution de 2,03 euros par action et de l'impact en capital du programme de rachat d'actions annoncé d'environ 470 millions d'euros. Réalisé entre novembre et décembre derniers, ce programme aura un effet positif de l'ordre de 2% sur le bénéfice net par action de Société Générale.



-Hermès (+74,6%) a bénéficié en 2021 du rebond de la demande mondiale après le choc des premiers confinements, plus que toute autre marque de luxe. Au troisième trimestre, les ventes du groupe ont dépassé de 40% leur niveau d'avant la pandémie. Cette croissance s'avère supérieure à celle de ses principaux concurrents, y compris LVMH. Hermès a notamment bénéficié d'une forte demande en Chine, où ses produits sont vendus plus cher, et d'un rythme soutenu d'ouverture de nouveaux magasins. A environ 60 fois les bénéfices attendus pour l'année prochaine, la valorisation du titre donne cependant le vertige à de nombreux analystes : seuls 24% d'entre eux sont à l'achat sur la valeur. Anticipant un ralentissement de l'économie chinoise en 2022, Goldman Sachs a récemment abaissé sa recommandation sur le titre à "vendre". Mais Hermès a l'habitude de surprendre positivement et le groupe dispose de leviers pour accroître encore sa base de clientèle, notamment avec l'e-commerce, souligne Stifel.



LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT ACCUSE LES PLUS FORTS REPLIS EN 2021:



-Atos (-50%) a vécu une série noire en 2021. Dès janvier, la potentielle acquisition de l'américain DXC Technology, envisagée puis abandonnée après un mois d'examen, a grippé les investisseurs qui jugeaient cette opération contradictoire avec la stratégie du groupe. L'action a accusé deux nouvelles fortes chutes : en avril, après que les commissaires aux comptes ont émis une réserve sur les états financiers de deux filiales américaines, puis en juillet à la suite d'un retentissant avertissement sur résultats. Ces revers ont eu pour conséquence la sortie de la valeur du CAC 40 ainsi que le départ du directeur général Elie Girard qui, avant de démissionner, a débuté la restructuration du groupe. Rodolphe Belmer, actuellement à la tête de l'opérateur de satellites Eutelsat, prendra la direction de l'entreprise en janvier. Le dirigeant devra accélérer le recentrage du groupe vers les métiers en croissance pour redorer son blason boursier. Plusieurs analystes




craignent que 2022 marque une année de transition pour Atos, le temps pour le nouveau directeur général de définir son cap.



-Ubisoft (-45,4%) a pratiquement perdu la moitié de sa valeur boursière en 2021, l'éditeur de jeux vidéo ayant déçu les investisseurs tant sur la qualité de ses perspectives que sur sa capacité à tenir ses promesses. L'image du groupe fondé et contrôlé par la famille Guillemot a également été ternie par l'enquête menée dans son studio de Singapour sur des allégations de harcèlement sexuel et de discrimination raciale. En conséquence, l'action a testé le mois dernier la résistance du support situé à 40 euros pour la première fois depuis le printemps 2017. Mais la majorité des analystes estiment que le cours de Bourse actuel ne reflète pas la qualité du portefeuille de jeux d'Ubisoft, ni le fort potentiel de son catalogue de lancements à moyen terme. L'important vecteur d'amélioration des marges que constitue la croissance du taux de pénétration des ventes digitales dans le chiffre d'affaires de l'éditeur n'est pas plus intégré par le marché. Tranchant avec sa haute valeur stratégique, la faible valeur boursière d'Ubisoft renforce son caractère spéculatif.



-Worldline (-38%) a enchaîné des publications décevantes au deuxième puis au troisième trimestre. Néanmoins, la chute de son action est surtout due à un récent mouvement de baisse des multiples boursiers affectant l'ensemble des groupes de paiement traditionnels. "Le marché a opéré un changement de perception très brutal que personne n'a vu venir", explique un analyste. Ce désamour boursier est associé aux inquiétudes sur l'émergence de jeunes entreprises innovantes qui viendraient prendre des parts de marché aux sociétés établies. Invest Securities juge toutefois que ce mouvement de marché "n'est pas étayé aujourd'hui par des éléments tangibles, les craintes de disruption par de nouveaux acteurs ne se ressentant pas, tant dans les performances actuelles que dans les perspectives des sociétés". Au cours des prochains trimestres, Worldline devra publier une activité robuste pour infléchir la position des investisseurs. "Le match n'est pas fini mais il est plus difficile à remporter", résume un intermédiaire financier.



-McPhy (-37%) n'a pas transformé l'essai en 2021, après s'être hissé en tête de podium du SBF 120 en 2020, année de son intégration dans l'indice. Le fabricant d'équipements d'électrolyse pour la production d'hydrogène décarboné a été rattrapé par les affres de la crise sanitaire, a souffert d'une fuite d'hydroxyde de potassium sur un de ses électrolyseurs en Allemagne, et a brusquement congédié son directeur général, mettant quatre mois à lui trouver un remplaçant. Malgré ces déboires, McPhy peut tout de même se targuer d'être recommandé à l'achat par 62,5% des analystes sondés par FactSet, pour aucune opinion à la vente. Les analystes jugent McPhy bien positionné sur un marché qui devrait connaître une forte croissance dans les prochaines années, grâce notamment aux engagements des gouvernements en matière de transition énergétique.



-Neoen (-33,85%), autre champion de 2020 malmené en 2021, s'est vu contraint de repousser la mise en route de certains projets de fin 2022 à "courant 2023" en raison des difficultés sur les chaînes d'approvisionnement, en particulier dans le solaire. Une décision qui a plombé le cours de Bourse du producteur d'énergies renouvelables. La hausse des coûts de construction, les retards d'approvisionnement ainsi que les retards de mise en service de projets devraient rester au cœur des préoccupations des investisseurs en 2022.






-Eric Chalmet, Alice Doré, Dimitri Delmond, Julien Marion, François Schott et François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; echalmet@agefi.fr ed: VLV - ECH



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(END) Dow Jones Newswires



January 03, 2022 03:02 ET (08:02 GMT)




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