(Actualisation : commentaires du directeur général du groupe,
Frédéric Oudéa, sur les activités en Russie et la hausse attendue
du coût du risque, cours de Bourse).
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Malgré les incertitudes liées à la guerre
en Ukraine, Société Générale a démarré l'année 2022 avec un
bénéfice supérieur aux attentes. La banque française a publié jeudi
un résultat net part du groupe de 842 millions d'euros au titre du
premier trimestre, contre 814 millions d'euros un an plus tôt. Les
analystes prévoyaient en moyenne un résultat net trimestriel de 337
millions d'euros, selon le consensus Factset.
Les conséquences du conflit entre la Russie et l'Ukraine se sont
traduites par une hausse du coût du risque, qui s'est établi à 39
points de base, contre 21 points de base un an plus tôt. Près de
60% de la charge du risque au premier trimestre est liée aux
expositions russes du groupe, a précisé sa directrice financière
Claire Dumas.
Le mois dernier, Société Générale a annoncé avoir cessé ses
activités de banque et d'assurance en Russie, et avoir conclu un
accord en vue de céder sa participation dans la banque russe
Rosbank ainsi que ses filiales russes d'assurance à Interros
Capital. Précédent actionnaire de Rosbank, ce fonds
d'investissement est détenu par l'oligarche Vladimir Potanine,
réputé proche de Vladimir Poutine, et qui fait l'objet de sanctions
de la part du Canada et de l'Australie. "Il ne fait l'objet
d'aucune sanction de la part de l'Union européenne ou des
Américains. Nous n'avons donc pas besoin de l'autorisation des
superviseurs pour cette cession. Ils sont informés et considèrent
la transaction de manière favorable car elle réduit le risque pour
Société Générale", a expliqué le directeur général du groupe,
Frédéric Oudéa lors d'une conférence de presse.
Rosbank a fait l'objet d'une charge nette de 136 millions d'euros.
En excluant cet impact, le coût du risque s'est élevé à 31 points
de base.
Pour l'année 2022, Société Générale a révisé à la hausse sa
prévision de coût du risque. L'établissement estime qu'il sera
compris entre 30 et 35 points de base - contre 13 points en 2021 --
alors qu'il tablait précédemment sur un coût du risque inférieur à
30 points de base pour l'année en cours. "Cela reste marginal.
L'impact de notre exposition à la Russie est sous contrôle", a
souligné Frédéric Oudéa. La nouvelle projection tient compte de la
charge des actifs russes en passe d'être cédés mais aussi de
l'impact de la guerre sur le portefeuille offshore de la banque.
Claire Dumas a précisé que le groupe poursuivait "sa politique de
provisionnement prudente" et avait choisi de ne pas procéder à une
reprise des provisions effectuée pendant la pandémie de
Covid-19.
Le résultat net sous-jacent a progressé de 21,3% au premier
trimestre, à 1,57 milliard d'euros. "Ce premier trimestre confirme
la solidité et la résilience de notre modèle d'affaires avec une
performance soutenue de l'ensemble de nos métiers dans un
environnement plus incertain, un levier opérationnel en
amélioration et un coût du risque contenu", a commenté Frédéric
Oudéa, cité dans un communiqué.
Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires,
a progressé de 16,6% au trimestre écoulé, à 7,2 milliards d'euros,
tiré par l'ensemble des métiers. Les analystes prévoyaient en
moyenne un PNB de 6,23 milliards d'euros, selon le consensus
FactSet.
La cession de Rosbank pénalise le capital
La banque de la Défense a estimé que la cession de Rosbank devrait
lui coûter près de 3,1 milliards d'euros. Cette perte ne se
traduira que dans les comptes du deuxième trimestre. En revanche,
l'opération a déjà un impact sur le capital du groupe et lui a
coûté au premier trimestre 14 points de base sur son ratio
réglementaire CET1. Ce dernier s'établissait à 12,9% à fin mars
2022, contre 13,5% à fin mars 2021. Un impact résiduel de 4 points
de base sur le CET1 du groupe sera enregistré lorsque la cession de
Rosbank sera finalisée "dans les toutes prochaines semaines", a
indiqué le groupe.
La banque de détail en France a résisté. Ses revenus hors PEL/CEL
sont ressortis à 2,16 milliards d'euros en progression de 6,4% par
rapport au premier trimestre 2021, grâce à la dynamique sur les
marges d'intérêts et les commissions financières et de
services.
La division de banque de détail et de services financiers
internationaux a vu son activité progresser de 19,4% sur le
trimestre, à 2,2 milliards d'euros. Le métier de location longue
durée et de gestion de flottes de véhicules affiche un produit net
bancaire record en croissance de 53%, grâce à une bonne tenue de
l'activité et à la poursuite de la très forte demande pour les
voitures d'occasion. Le groupe, qui a signé l'accord cadre du
projet d'acquisition de LeasePlan par ALD, veut à terme faire "des
mobilités durables le troisième pilier" de son modèle d'affaires, a
rappelé Claire Dumas.
La banque de financement et d'investissement a enregistré une bonne
performance, avec des revenus en hausse de 18,1% à 2,75 milliards
d'euros, ce qui illustre, selon Société Générale, "la pertinence de
la stratégie présentée en mai 2021".
Les activités de marché ont enregistré une bonne performance sur ce
premier trimestre à 1,78 millions d'euros, en progression de 20,5%
par rapport au premier trimestre 2021, bénéficiant d'une forte
dynamique aussi bien sur les produits de taux, crédit et change que
sur les métiers actions.
Les activités de financement et conseil affichent pour leur part
des revenus à 790 millions d'euros, en hausse de 24,4% sur un
an.
A la Bourse de Paris, le titre Société Générale gagne 1,7% à 23,4
euros.
-Aurélie Abadie, L'Agefi. ed: ECH - VLV
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May 05, 2022 05:35 ET (09:35 GMT)
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