François Berthon,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les résultats annuels publiés vendredi par Spie ont une nouvelle fois démontré que le spécialiste du génie électrique et mécanique n'avait pas besoin de dégager de la croissance organique pour créer de la valeur. Sur les cinq dernières années, la croissance organique du groupe a été négative de 1,1% en moyenne. Sur la même période, le groupe a généré 1,4 milliard d'euros de cash-flows disponibles.



L'exercice 2021 montre une physionomie semblable, avec une croissance organique supérieure à la moyenne historique mais peu enthousiasmante tandis que les cash-flows et les marges impressionnent. A 3,2% sur l'exercice écoulé, "la croissance organique a été légèrement inférieure aux attentes, 120 points de base en dessous du consensus qui visait 4,4%", note JP Morgan. En revanche, "le free cash-flow a été très solide, à 268 millions d'euros", souligne la banque.



La génération de cash-flows est clé pour Spie. Grâce à elle, le groupe auto-finance la totalité de ses acquisitions ciblées, dites "bolt-on", chaque année. Spie a financé huit acquisitions de ce type l'an dernier, représentant une production annualisée - équivalent du chiffre d'affaires - acquise de 277 millions d'euros.



"Les investisseurs ne le comprennent pas toujours, Spie n'a jamais eu vocation à faire de la croissance organique pour faire de la croissance organique", remarque un analyste parisien. "Le modèle consiste à dégager des marges élevées, générer du cash, et la croissance passe donc par des acquisitions", souligne-t-il. La création de valeur aussi.



Le levier financier à un point bas historique



Par exemple, l'acquisition, bouclée en janvier, du spécialiste des services au bâtiment intelligent et durable néerlandais Worksphere se traduira par une relution sur le bénéfice net par action "dans le haut de la fourchette à un chiffre" dès 2022, a rappelé vendredi le groupe.



Worksphere entre dans la catégorie des acquisitions de taille moyenne, supérieure à celles des opérations "bolt-on" habituelles. "Le groupe est en mesure d'acquérir des opérations plus transformantes pour accélérer son développement", rappelle Oddo BHF. Et Spie en a plus que jamais les moyens. Son levier financier, qui correspond au ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) est tombé à 1,8 fois à fin décembre 2021, son plus bas niveau historique.



Prenant acte d'un désendettement "nettement plus important que prévu en 2021, grâce à une solide performance opérationnelle", l'agence d'évaluation financière S&P Global Ratings a d'ailleurs relevé vendredi la perspective de la note "BB" de l'entreprise de "négative" à "stable".



Le groupe disposait de 1,2 milliard d'euros de trésorerie nette à fin décembre. Comme l'a souligné vendredi Gauthier Louette, le président-directeur général du groupe, lors d'une conférence téléphonique, "disposer d'une structure de bilan aussi solide permet d'être actif en termes d'acquisitions". Pas à n'importe quel prix cependant. En se retirant en octobre dernier de la course au rachat d'Equans, la filiale d'Engie finalement emportée par Bouygues, le management de Spie a confirmé, si besoin était, sa capacité à ne pas surpayer ses cibles.



Un cercle vertueux qui s'accélère



Pour les gérants de Clartan Associés, le modèle de Spie, basé sur des revenus récurrents et une croissance externe maîtrisée, restera créateur de valeur en 2022 "dans un contexte économique européen propice aux dépenses en rénovation et au déploiement des infrastructures énergétiques et des systèmes de communication".



Le cercle vertueux devrait même s'accélérer. Le groupe prévoit d'ajouter de l'ordre de l'ordre de 250 millions d'euros de production supplémentaire via des acquisitions ciblées cette année, hors Worksphere, plus que les 200 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel visés habituellement. Deuxième marché du groupe, "l'Allemagne reste une zone prioritaire, il y a largement la place pour y doubler de taille dans les années qui viennent", a souligné Gauthier Louette.



Les investisseurs ne s'attarderont donc pas trop sur la croissance organique d'au moins 3% visée par Spie en 2022. Comme le souligne un courtier, "l'attrait de Spie réside avant tout dans sa capacité à générer de solides cash-flows".



L'action Spie bondissait de 6,7% à 20,64 euros vendredi après-midi, encore loin de l'objectif de cours moyen de 29,5 euros du consensus des analystes compilé par FactSet.



-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: VLV



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



March 11, 2022 10:43 ET (15:43 GMT)




Copyright (c) 2022 L'AGEFI SA
Spie (EU:SPIE)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Spie
Spie (EU:SPIE)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Spie