Carol Ryan,



The Wall Street Journal



LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Telle la marée haute, la pandémie a porté l'an dernier l'ensemble du secteur des biens de consommation courante. En 2022, l'inflation mettra en évidence les marques suffisamment robustes pour ne pas être emportées par le reflux.



Les entreprises qui produisent des marques bien connues de biens essentiels pour la maison ont publié au titre des derniers résultats trimestriels de solides chiffres. Nestlé a fait état jeudi d'un bond de 7,2% de ses ventes à données comparables sur le trimestre clos à la fin décembre. Procter & Gamble et Unilever ont de leur côté vu leur chiffre d'affaires augmenter de 6% et 4,9% respectivement, sur la même période. Pour Nestlé comme pour Unilever, il s'agit du rythme de croissance le plus rapide depuis près de 10 ans.



L'année en cours devrait se révéler moins favorable. Toutes les grandes entreprises de biens de consommation courante ont prévenu que les pressions sur les coûts seraient particulièrement fortes cette année, mais leurs perspectives divergent quant à l'impact qu'auront ces pressions sur la rentabilité. Heineken et Reckitt tablent sur une amélioration de leurs marges opérationnelles en 2022, alors que Nestlé s'attend à un recul de 0,4 point de pourcentage par rapport à la marge de 17,4% enregistrée en 2021. D'autres groupes du secteur anticipent des baisses sensibles. La marge opérationnelle d'Unilever pourrait reculer de 2,4 points de pourcentage cette année par rapport à 2021.



Ces différences ne peuvent plus s'expliquer uniquement par l'exposition géographique, les politiques de couverture ou le genre de produits vendus. L'inflation touche maintenant la plupart des pays et des matières premières, et les contrats de couverture adoptés par certaines entreprises l'an dernier arrivent à terme.



L'important pôle marchés émergents d'Unilever devrait lui fournir un avantage : il peut se révéler plus facile de répercuter des hausses de prix dans les pays émergents, où les distributeurs ne sont souvent pas en mesure de se défendre, même si certains consommateurs peuvent préférer opter pour des produits moins coûteux. La détention d'un grand portefeuille de marques premium peut aussi aider. Chez Nestlé, 35% des ventes du groupe proviennent maintenant de produits coûteux comme l'eau en bouteille San Pellegrino, vendue à des consommateurs plus aisés et moins sensibles aux variations de prix.



Des croissances disparates



Différences de portefeuilles mises à part, la santé des marques commence à transparaître dans le type de croissance enregistré. Nestlé et Procter & Gamble affichent encore un équilibre. La récente envolée des ventes de P&G est liée à parts égales à une hausse des prix et à une augmentation des volumes de vente. Unilever dépend déjà entièrement de la hausse des prix pour sa croissance, ses volumes étant restés stables au quatrième trimestre. Les volumes ont diminué pour deux des trois catégories de produits de Reckitt. Or les entreprises accusant de faibles volumes de vente sont plus susceptibles de perdre des parts de marché lorsqu'elles relèvent leurs prix.



Après s'être efforcées pendant 10 ans de réduire leurs coûts, les grandes entreprises du secteur de la consommation auront du mal à compenser les effets de l'inflation grâce à des usines ou des réseaux de distribution plus efficaces. Les deux pôles qui pourraient encore leur permettre de réaliser des économies sont ceux de l'automatisation et des budgets marketing. En se tournant vers la publicité numérique, les groupes du secteur pourraient cibler leurs consommateurs de façon plus précise et moins coûteuse.



Les ménages ont accepté jusqu'à présent les hausses de prix pratiqués par les supermarchés, notamment aux Etats-Unis où les revenus disponibles ont été soutenus par les chèques de relance du gouvernement. L'affaiblissement des volumes de vente accusé par certaines entreprises laisse toutefois entendre que cette tendance ne va sans doute pas durer. Les investisseurs distingueront bientôt les marques que les consommateurs jugent réellement essentielles.



-Carol Ryan, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



February 18, 2022 06:52 ET (11:52 GMT)




Copyright (c) 2022 L'AGEFI SA
Unilever (EU:UNA)
Graphique Historique de l'Action
De Fév 2024 à Mar 2024 Plus de graphiques de la Bourse Unilever
Unilever (EU:UNA)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2023 à Mar 2024 Plus de graphiques de la Bourse Unilever