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SAN FRANCISCO (Agefi-Dow Jones)--Si 2022 a été une année particulièrement éprouvante pour les grandes entreprises du secteur technologique, 2023 ne laisse entrevoir aucune amélioration rapide.

Les résultats trimestriels publiés jeudi par les géants Apple, Amazon.com et Alphabet, la maison mère de Google, ont tous porté les traces de l'affaiblissement de l'économie mondiale. La quasi-totalité de leurs segments d'activité ont été affectés, que ce soit la publicité en ligne, les services d'informatique dématérialisée ("cloud"), le commerce en ligne ou les gadgets technologiques comme les smartphones, ordinateurs portables et montres connectées.

Leur chiffre d'affaires cumulé n'a crû que de 7% sur l'année, contre une progression de 28% en 2021 et de 21% l'année précédente. Ce brusque ralentissement ne concerne pas que le chiffre d'affaires : les marges opérationnelles des trois groupes ont accusé en moyenne un recul de 3 points de pourcentage en 2022. Microsoft a fait état d'une évolution similaire, mise elle aussi en évidence dans les résultats publiés par le groupe au titre du trimestre clos en décembre.

Les investisseurs semblent enclins à penser que le ralentissement sera de courte durée. Les quatre groupes susmentionnés ont vu leur cours de Bourse enregistrer une solide avancée depuis le début de l'année, surpassant même le rebond pourtant impressionnant de l'indice S&P 500. Cette trajectoire a été fortement soutenue jeudi par l'envolée de 23% de l'action Meta Platforms dans le sillage de la publication des résultats trimestriels du groupe de Mark Zuckerberg. Amazon et Alphabet ont gagné plus de 7% chacun, tandis qu'Apple a pris près de 4%, une progression qui a placé les titres en porte-à-faux par rapport à leurs propres résultats. Les trois géants technologiques ont vu leurs cours chuter dans les échanges qui ont suivi la clôture de Wall Street, dans le sillage de leurs publications.

L'iPhone Pro plombé par les difficultés rencontrées en Chine

Les résultats publiés jeudi ont tous révélé un ralentissement des segments clés, dont aucun ne semble susceptible de se redresser rapidement. Les revenus générés par l'iPhone ont reculé de 8% sur un an, à 65,8 milliards de dollars, ce qui est inférieur de 3% environ aux prévisions de Wall Street. Les smartphones représentent encore plus de la moitié de l'activité d'Apple et l'offre de modèles haut de gamme Pro a été sévèrement affectée par les problèmes en Chine pendant le trimestre concerné.

Le groupe a également accusé d'importantes baisses de revenus dans ses segments Mac et objets connectés. En conséquence, le chiffre d'affaires total d'Apple est ressorti inférieur de 4% aux attentes du consensus de Wall Street, soit l'écart le plus important constaté depuis au moins cinq ans, selon FactSet.

Décélération de la croissance du cloud d'Amazon

Amazon a de son côté réussi à dépasser le consensus en matière de chiffre d'affaires et de résultat d'exploitation au quatrième trimestre, mais ses prévisions pour le trimestre qui se terminera fin mars sont inférieures aux attentes.

Son activité cloud AWS a suivi une trajectoire similaire à celle de Microsoft, avec une décélération marquée de la croissance et des bénéfices au quatrième trimestre. Les revenus d'AWS, à 21,4 milliards de dollars, ont manqué de 2% les prévisions des analystes, tandis que la marge d'exploitation du segment, à 24%, est ressortie à son plus bas niveau depuis plus de cinq ans.

Recul des recettes publicitaires de Google

Google, lui, a fait état d'une baisse très inhabituelle de ses recettes publicitaires en glissement annuel, tandis que la croissance de son activité cloud, en pleine expansion, s'est révélée inférieure aux prévisions des analystes. Si le groupe tente de juguler les pertes de cette activité, les bénéfices générés par son activité stratégique de publicité, qui contribuent à alimenter les investissements dans le cloud, subissent d'importantes pressions. La marge d'exploitation du segment Services de Google, qui reflète son activité publicitaire, est ressortie à 31% au quatrième trimestre, ce qui représente une baisse de 6 points de pourcentage sur un an.

Les trois géants technologiques ont exprimé un optimisme prudent pour 2023 lors de leurs conférences téléphonique respectives, mais aucun n'a fourni de prévision pour l'exercice à venir - Apple et Google se refusent même à faire des projections pour le trimestre en cours. Amazon et Google ont engagé d'importantes mesures de réductions des effectifs qui, avec celles de Microsoft et Facebook, coûteront leur poste à plus de 50.000 salariés bien rémunérés.

Se focaliser sur les bénéfices en période de ralentissement de la croissance est une stratégie qui se défend, mais qui laisse aussi entendre que la Tech est loin d'être tirée d'affaire.

-Dan Gallagher, The Wall Street Journal

(Version française Emilie Palvadeau) ed: VLV

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February 03, 2023 06:01 ET (11:01 GMT)

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