Tae Kim,



Barron's





NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La chute des valeurs technologiques n'est pas sans conséquences pour ces entreprises. Ce repli boursier pousse leurs équipes dirigeantes à modifier leurs habitudes consistant à courir après la croissance coûte que coûte.



Ce tour de vis menace de se muer en un problème plus significatif : un ralentissement général des dépenses en technologie de la part des entreprises. En plus d'une forte décélération de l'économie mondiale, cette situation pourrait conduire à une nouvelle révision à la baisse des perspectives de bénéfices du secteur.



Depuis le mois dernier, des investisseurs renommés dans le secteur de la Tech ont tiré la sonnette d'alarme, demandant aux dirigeants d'agir rapidement dans un environnement de marché devenu plus tendu. L'une des plus grandes sociétés de capital-risque a16z est intervenue vendredi pour demander aux fondateurs de start-up de réévaluer leur situation financière et d'adapter leurs budgets en conséquence.



Plusieurs entreprises ont pris d'énergiques mesures. Robinhood a ouvert le bal à la fin avril en annonçant le licenciement de 9% de ses effectifs afin d'améliorer son efficacité opérationnelle. Mercredi, Reuters a rapporté que la direction de Meta Platforms avait prévenu ses collaborateurs qu'ils devaient s'attendre à d'autres restrictions, le groupe ne pouvant plus se permettre de financer certains projets.



Le lendemain, Twitter a révélé avoir licencié deux cadres dirigeants, interrompu le recrutement pour la plupart de ses postes et prévu de réduire les dépenses liées à l'informatique dématérialisée. Par ailleurs, Uber Technologies a envoyé un courriel à ses employés pour leur demander de réduire leurs dépenses ce mois-ci, notamment en matière de marketing. Netflix a pour sa part annoncé mardi soir son intention de licencier environ 150 personnes dans le cadre de nouvelles mesures pour pallier le ralentissement de la croissance de ses revenus et la diminution du nombre d'abonnés à sa plateforme de streaming.



Si Meta, Twitter et Uber coupent, d'autres suivront



Ces réductions représentent un net changement de comportement et pourraient marquer un point d'inflexion considérable. Si les grandes entreprises technologiques comme Meta, Twitter et Uber coupent le robinet, d'autres entreprises pourraient bientôt suivre.



Ce phénomène sera problématique pour le secteur technologique. Alors que le commerce en ligne et les ventes d'électronique grand public sont déjà en berne, les dépenses des entreprises constituent le seul domaine d'activité à s'être maintenu. Au cours du dernier trimestre, les trois principales divisions d'informatique dématérialisée d'Amazon, Google et Microsoft ont affiché une impressionnante croissance. La société IBM, axée sur les entreprises, a généré une progression de ses revenus supérieure aux attentes au premier trimestre.



Mais la vague de coupes budgétaires annoncée ce mois-ci signifie que d'autres entreprises de matériel informatique, de logiciels et de services pourraient voir leurs revenus diminuer. Et cela pourrait déclencher une spirale négative, entraînant une succession de plan d'économies.



Le montant en dollars des dépenses technologiques des entreprises est colossal, et les attentes du marché sont élevées. Au début avril, le cabinet d'études Gartner a indiqué prévoir une augmentation de 4% des dépenses informatiques mondiales cette année, pour atteindre 4.400 milliards de dollars. Ces chiffres seront probablement obsolètes au terme de cette semaine. Et toute réduction de la taille de ce marché aurait un impact majeur en termes de chiffre d'affaires généré par le secteur.



Les signes croissants d'une dégradation de la conjoncture mondiale ne font qu'aggraver les problèmes. Asustek, un grand fabricant de PC, a expliqué mercredi dernier qu'en réduisant le pouvoir d'achat des consommateurs, la hausse des prix de l'énergie en Europe avait un impact significatif sur ses ventes, entraînant une augmentation du niveau de ses stocks. Vendredi, le directeur général de Twitter, Parag Agrawal, a pour sa part déclaré que le secteur était confronté à "un environnement macroéconomique très difficile".



Wall Street commence à s'inquiéter. Vendredi, Daniel Ives, analyste chez Wedbush, a écrit dans une note que les investisseurs avaient déjà commencé à anticiper de significatives révisions à la baisse des estimations de bénéfices pour les entreprises technologiques. "Nous pensons que la valorisation de ces actions est en train d'intégrer un atterrissage brutal, les craintes étant légion", a-t-il ajouté.



Bien sûr, il est logique que chaque entreprise fasse preuve de prudence en matière de dépenses. Mais le secteur dans son ensemble ne pourra pas se frayer un chemin vers la prospérité à la force de coupes claires.





-Tae Kim, Barron's (Groupe Dow Jones)



(Version française Eric Chalmet) ed: VLV



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(END) Dow Jones Newswires



May 18, 2022 03:16 ET (07:16 GMT)




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