LONDRES/FRANCFORT (Agefi-Dow Jones)--Les banques Barclays, Deutsche Bank et Citigroup ont perdu de l'argent sur des produits de couverture de change vendus à un client pour une acquisition qui n'a pas abouti, dernier exemple en date des dégâts provoqués par la dégradation du marché des fusions-acquisitions, ont indiqué des personnes proches du dossier.



Prosus, une société cotée aux Pays-Bas surtout connue pour être le premier actionnaire du géant chinois d'Internet Tencent, avait conclu un accord en août 2021 en vue de racheter la plateforme indienne de paiements électroniques BillDesk pour 345 milliards de roupies indiennes, soit 4,7 milliards de dollars à l'époque. Pour protéger le prix d'acquisition des fluctuations de la roupie, Prosus a acquis des contrats de dérivés auprès des banques afin de bloquer le taux de change avant la réalisation de la transaction. Prosus bénéficiait d'une clause lui permettant d'annuler la couverture si l'opération n'aboutissait pas.



Le recours à de tels contrats de couverture est habituel en cas de fusion transfrontalière impliquant des devises différentes, mais la situation peut se retourner contre les banques lorsque les transactions échouent. Ainsi, lorsque l'offre de Prosus pour BillDesk a expiré le mois dernier dans un contexte de marché difficile pour les entreprises technologiques, les banques se sont retrouvées exposées à une dépréciation de la roupie, selon les personnes proches du dossier.



Chacune des trois banques a fourni à Prosus des couvertures de change pour au moins 1 milliard de dollars, ont précisé les sources. Barclays a subi une perte de l'ordre de 100 millions de dollars sur cette opération, tandis que Deutsche Bank a perdu 90 millions de dollars, ont indiqué certaines sources. Le montant de la perte accusée par Citigroup n'a pas pu être déterminé.



L'ampleur des pertes subies signifie que les banques pourraient les absorber sans être obligées de les détailler dans leurs comptes du troisième trimestre, ont indiqué les personnes proches du dossier.



Les banques ont globalement été prises au dépourvu cette année par le recul des activités de fusions-acquisitions, un segment qui peut générer d'importantes commissions dans les périodes fastes mais peut aussi entraîner de lourdes pertes lorsque les conditions économiques se dégradent.



-Ben Dummett et Patricia Kowsmann, The Wall Street Journal



(Version française Valérie Venck) ed: LBO



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November 02, 2022 09:52 ET (13:52 GMT)




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