NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La Bourse de New York a clôturé en forte baisse jeudi, effaçant l'éphémère rebond permis la veille par l'intervention de la Banque d'Angleterre (BOE) pour apaiser les tensions sur les marchés obligataires.



Rattrapé par les craintes de récession et de forte hausse des taux d'intérêt, l'indice Dow Jones (DJIA) a cédé 1,9%, à 29.225,61 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 2,1%, à 3.640,47 points. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a chuté de 2,8%, à 10.737,51 points.



L'annonce d'une baisse des inscriptions au chômage la semaine dernière aux Etats-Unis n'a pas suffi à soutenir la tendance, alors que de bons indicateurs conjoncturels laissent davantage de marges de manoeuvre à la Réserve fédérale (Fed) pour durcir sa politique. Le nombre d'actifs américains effectuant une première demande d'allocation chômage a diminué de 16.000, à 193.000, un chiffre nettement inférieur au consensus des économistes, qui était de 215.000.



Les grands indices américains se retrouvent de nouveau autour de leur plus bas niveau de l'année, alors que les taux d'emprunt immobiliers se situent désormais à leur plus haut niveau depuis 2007 outre-Atlantique. Mercredi, Wall Street avait clôturé en forte hausse après l'annonce par la BOE de l'achat d'obligations du Trésor britannique à long terme, qui a ravivé l'espoir que les banques centrales interviendront encore en cas de sévères perturbations sur les marchés.



"Bien que la BOE ait insisté sur le fait qu'il s'agit d'achats temporaires et ciblés destinés à remédier à un dysfonctionnement du marché, [les investisseurs] ont réagi comme si elle lançait un nouveau programme d'assouplissement quantitatif pour améliorer les conditions financières", indique Jim Reid, stratégiste à Deutsche Bank.



"Ce n'est peut-être pas la dernière fois qu'une banque centrale achète des emprunts d'Etat [...] compte tenu de la quantité de dette existante et de celle à laquelle on peut s'attendre à l'avenir", ajoute-t-il.



Néanmoins, la tendance à la hausse des coûts d'emprunt subsiste compte tenu du combat mené par les banques centrales contre l'inflation et l'effet positif de l'annonce de la BOE semble déjà commencer à se dissiper. Sur le marché obligataire, le taux du titre du Trésor américain à 10 ans a regagné 3 points de base, à 3,770%, après sa détente de la veille. Le rendement du 2 ans a repris 6 points de base, à 4,197%.



La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a averti jeudi qu'il était trop tôt pour envisager une pause dans le relèvement des taux d'intérêt, jugeant que le niveau actuel des taux directeurs aux Etats-Unis est encore trop faible pour ralentir suffisamment l'économie et stabiliser les prix.



L'indice DXY, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises, s'est replié de 0,4%, à 112,12 points.



VALEURS A SUIVRE:



-Les compagnies aériennes et les croisiéristes ont souffert du passage de l'ouragan Ian dans le golfe du Mexique, qui a conduit les autorités à annuler plus de 2.000 vols et à fermer des ports en Floride. Delta a perdu 3,6% et United Airlines a lâché 3%. Les croisiéristes Carnival et Royal Caribbean ont abandonné 5,2% et 7,9% respectivement.



-Mark Zuckerberg a averti les employés jeudi qu'un gel des embauches et une restructuration allait intervenir chez Meta Platforms (-3,7%), la société mère de Facebook, a rapporté l'agence Bloomberg. Dans le compartiment technologique, Amazon a cédé 2,7%, Alphabet 2,6% et Nvidia 4%.



-La chaîne de cafés Starbucks (-0,6%) a annoncé mercredi après la clôture une hausse de 8% de son dividende trimestriel, qui sera porté à 53 cents par action, contre 49 cents auparavant.



-La société d'investissement de Warren Buffett, Berkshire Hathaway (-1%), a annoncé avoir acquis 6 millions d'actions supplémentaires d'Occidental Petroleum (+1,2%) pour près de 360 millions de dollars. Berkshire détient désormais une participation de 21% au capital du groupe pétrolier, dont l'action a bondi de 112% depuis le début de l'année.



-Google a annoncé jeudi la fermeture de sa plateforme de jeux vidéos sur le cloud Stadia, en raison des difficultés du service à conquérir des utilisateurs. La filiale d'Alphabet (-2,6%) a indiqué dans un communiqué qu'elle mettrait fin aux abonnements, qui permettaient depuis 2019 de jouer à des jeux en streaming à partir d'appareils connectés, tels que les téléphones ou les téléviseurs.



-Bureau de New York, The Wall Street Journal (Version française Thomas Varela, Jérôme Batteau)



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September 29, 2022 16:31 ET (20:31 GMT)




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