Pernod Ricard (EU:RI)
Graphique Intraday de l'Action
Aujourd'hui : Vendredi 19 Février 2016
(CercleFinance.com) - Pernod Ricard a dévoilé la semaine dernière des
résultats semestriels globalement conformes aux prévisions du marché. Si
l'activité en Chine déçoit toujours, le groupe de vins et spiritueux
trouve quelques motifs de réjouissance en Europe et aux Etats-Unis.
Entretien avec Gilles Bogaert, son directeur financier.
Cercle
Finance: Vous affichez 3% de croissance interne sur le premier semestre
de votre exercice fiscal 2015/2016, qui s'est achevé fin décembre. Quel
regard jetez-vous sur ce résultat?
Gilles Bogaert: Je crois que
nous pouvons nous montrer satisfaits de cette performance solide qui
s'est réalisée dans un environnement particulièrement agité et qui
s'inscrit parfaitement dans notre feuille de route d'amélioration
graduelle de notre croissance.
CF: Vos résultats ressortent en
ligne avec les attentes du marché, mais cela n'a pas empêché le cours de
votre action de chuter sur fond de turbulences des Bourses mondiales.
Etes-vous inquiets de la brusque dégradation de l'environnement
économique international?
GB: Depuis 2008, nous nous sommes
habitués aux périodes de forte volatilité et de tensions extrêmes. Nous
traversons actuellement une période d'inquiétude sur la croissance
mondiale, mais il existe encore de belles opportunités à saisir sur des
marchés comme les Etats-Unis, l'Espagne ou l'Inde, qui est désormais
notre deuxième marché mondial ex-aequo avec la Chine. Dans le contexte
actuel, nous avons l'avantage d'afficher une présence globale et de
proposer un portefeuille suffisamment large pour absorber les chocs.
CF: Vous affichez une certaine satisfaction concernant la situation aux USA. Le retournement est-il réel?
GB:
Aux Etats-Unis, notre exercice 2014/2015 avait été difficile: nos
performances étaient restées stables alors que nous voulons continuer de
croître dans ce pays qui est de loin notre premier marché mondial. Pour
mémoire, nous visons sur le moyen terme une croissance moyenne de nos
ventes de 5% outre-Atlantique. Sur le semestre écoulé, notre croissance
s'est accélérée à 3%, avec notamment la poursuite de l'essor
impressionnant de Jameson (+21% de croissance des volumes selon Nielsen)
et du développement soutenu de Glenlivet et Malibu.
Nous avons
aussi profité de premiers signes encourageants concernant Absolut, qui a
amorcé un début de redressement en ligne avec notre objectif moyen
terme de stabilisation de la marque.
Par ailleurs, nos efforts en
matière d'innovation se sont révélés payants puisque les nouveautés
Jameson Caskmates, Chivas Extra, Avion ou Olmeca Altos ont toutes
affiché une forte croissance sur le semestre.
CF: Parallèlement, la pression sur les marges s'avère moins négative. Quels sont les facteurs à l'origine de cet allègement?
GB:
Nous avons bénéficié d'un effet prix favorable (+1%) dans un
environnement commercial et concurrentiel pourtant toujours très
difficile. Cela illustre notre grande discipline en matière de prix,
même si nous souhaitons faire encore mieux à moyen terme. Le mix
géographique s'est également avéré moins négatif que l'an dernier, sous
l'effet de la croissance des Etats-Unis. Enfin, nous avons su profiter
de la bonne maîtrise de nos coûts, notamment grâce à la montée en
puissance de nos initiatives d'efficacité opérationnelle.
CF: L'activité en Chine se porte-t-elle mieux?
GB:
Les tendances sous-jacentes restent les mêmes, sans amélioration ni
aggravation de la situation. Le marché chinois des spiritueux reste en
contraction, mais nous continuons de gagner des parts de marché dans le
pays. Nos ventes en Chine restent malgré tout en baisse de 4% à 5% en
tendances sous-jacentes compte tenu de la persistance des mesures
anti-dépenses ostentatoires et d'un contexte économique morose.
A
moyen terme, nous demeurons confiants quant à notre capacité à dégager
une croissance en valeur de 7% à 9%: alors que l'essentiel de nos ventes
se réalisait jusqu'ici sur le segment haut de gamme, nous voulons
élargir notre offre produit pour mieux profiter de l'émergence de la
classe moyenne dans le pays. C'est une mutation qui prendra du temps,
mais nous pensons que notre statut de leader et la profondeur de notre
gamme nous mettent dans une situation privilégiée pour réussir.
CF: L'Europe donne-t-elle quelques signes encourageants ?
GB:
Globalement, oui. Sur l'ensemble du continent, la croissance est
ressortie autour de 1% au premier semestre alors qu'elle était stable
l'an dernier. Il s'agit néanmoins d'une reprise assez timide. Les pays
qui s'illustrent sont l'Espagne, qui a renoué avec une croissance
robuste après plusieurs années de marasme suite à la crise de 2008, et
le Royaume-Uni où nous avons enregistré pour la deuxième année
consécutive une croissance solide.
CF: Vous avez annoncé le mois
dernier l'acquisition du gin allemand Monkey 47. Comment comptez-vous
intégrer cette nouvelle marque?
GB: Il s'agit d'une acquisition
ciblée destinée à renforcer notre offre sur le segment du gin, qui
comporte déjà les marques Beefeater et Seagram. Monkey évolue sur un
marché de 'connaisseurs' en pleine croissance. Pour recruter les
nouveaux consommateurs, les fameux 'millenials', il est important de
proposer des nouveautés, de l'authenticité et d'être digitalement
connectés avec eux. Nous devons le faire à la fois avec nos marques
globales, mais aussi avec des marques de niche.
CF: D'autres acquisitions dans le domaine du 'craft' (marques artisanales) sont-elles envisageables?
GB:
Nous restons ouverts à d'autres acquisitions ciblées à condition
qu'elles soient cohérentes avec notre stratégie de premiumisation et
complémentaires avec notre portefeuille. Nous suivons toujours de près
les nouvelles tendances et les nouvelles marques qui apparaissent sur le
marché.
Une chose est sûre, nous voulons continuer à privilégier
l'approche consistant à investir en restant partenaires avec les
entrepreneurs créateurs des marques, comme nous l'avons fait par exemple
pour la tequila Avion ou le gin Monkey 47. Cette méthode permet de
poursuivre le développement de ces marques le plus efficacement
possible. Nous espérons concrétiser d'autres collaborations de ce type, à
mi-chemin entre 'M&A' (rachat d'entreprise) et innovation.
CF: Le 'craft' représente-t-il l'avenir du marché des spiritueux?
GB:
L'émergence du craft illustre surtout les attentes des 'millenials' qui
recherchent plus de nouveautés qu'auparavant, tout en restant très
attachés à la qualité du produit. Or la plupart des marques de notre
portefeuille ont une histoire, un terroir et une authenticité souvent
plus légitimes que bon nombre de ces nouvelles marques
pseudo-artisanales. A nous de savoir convaincre les consommateurs par
une communication adaptée. Au final, notre croissance viendra de la
combinaison harmonieuse de nos marques globales et de marques de niche.
Publié le 09/11/2015 à 09h33
(Boursier.com) — Suite à l'Assemblée Générale de Pernod Ricard,
les dates de versement du solde du dividende ont été fixées. Le solde
de 0,98 euro par action sera détaché le lundi 16 novembre et mis en
paiement le mercredi 18 novembre. Un acompte de 0,82 euro par action
avait déjà été versé le 8 juillet 2015.