ArcelorMittal mis en cause dans une pollution à l'acide en Moselle
04 Juillet 2017 - 12:30PM
Dow Jones News
De l'acide utilisé sur un site du groupe sidérurgique
ArcelorMittal à Florange (Moselle) a été déversé dans un dépotoir
où il n'aurait pas dû l'être, ont affirmé mardi les autorités
locales à l'issue d'une réunion avec la direction de l'entreprise
qui nie toute responsabilité.
"Il y a bien eu des déversements d'acide" dans le crassier de
Marspich, où vont les déchets de l'usine ArcelorMittal de Florange,
"mais on en ignore encore l'importance", a indiqué mardi à l'AFP
Michel Liebgott, le président de la communauté d'agglomération du
Val de Fensch à l'issue d'une réunion avec les maires de Florange
et Hayange ainsi que la direction d'ArcelorMittal.
Arcelor a nié toute responsabilité dans ces "prétendus versements",
et ordonné l'ouverture d'une enquête interne "pour faire toute la
lumière sur les faits". S'ils étaient avérés, "ils seraient
extrêmement graves et contraires à toutes les règles
d'ArcelorMittal en matière de gestion des résidus", ajouté le
groupe.
"Pour l'instant, ce qui est avéré c'est qu'il y a eu des versements
d'acide, mais on n'en connaît pas l'importance", a expliqué Michel
Liebgot. "Nous devons nous revoir la semaine prochaine, une fois
que les enquêtes menées en interne par Arcelor ainsi que par la
Dréal (direction régionale de l'environnement, ndlr) seront
terminées", a-t-il ajouté, précisant que "la communauté
d'agglomération se pose la question de porter plainte contre
X".
A l'origine de ces enquêtes, des révélations dans Le Républicain
lorrain d'un employé d'un sous-traitant d'Arcelor chargé de
transporter l'acide servant à décaper l'acier jusqu'à un centre de
recyclage.
Or, affirme-t-il, vidéo à l'appui, il aurait été contraint de
déverser l'acide directement dans le crassier de Marspich, qui
présente une étanchéité avec les cours d'eau de la région.
Dans son communiqué, Arcelor affirme que l'entreprise "n'est en
aucun cas à l'origine de prétendus déversements irréguliers sur la
zone de stockage. Si ces faits étaient avérés, ils seraient le fait
de personnes isolées au sein d'ArcelorMittal ou des entreprises
sous-traitantes".
L'entreprise, qui envisage de déposer plainte, affirme également
qu'"aucun risque sanitaire ni environnemental pour les populations
n'est à signaler".
Pour Lionel Burriello, responsable CGT au sein de l'usine, qui a
assisté lundi à un CE extraordinaire sur la question, il s'agit "de
témoignages graves. S'ils sont avérés, ce serait un nouveau
scandale sur Florange".
"S'ils sont faux, nous demandons à la direction de nous prouver que
ces propos sont diffamatoires, parce que ça écorne l'image de notre
entreprise. On demande des explications, ni plus ni moins. Que les
choses soient avérées ou non", a ajouté M. Burriello, dont le
syndicat entend demander une troisième expertise par un cabinet
agréé par le ministère du travail, indépendant d'Arcelor et de la
Dréal.
(END) Dow Jones Newswires
July 04, 2017 06:10 ET (10:10 GMT)
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