PARIS (Agefi-Dow Jones)--Crédit Agricole SA (ACA.FR), l'entité cotée du groupe bancaire Crédit Agricole, a dévoilé mercredi un bénéfice net trimestriel en forte baisse, en raison d'une base de comparaison défavorable, mais supérieur à la prévision moyenne des analystes.



Sur la période de juillet à septembre, Crédit Agricole SA (CASA) a dégagé un résultat net part du groupe de 1,07 milliard d'euros, en baisse de 42,8%. Le troisième trimestre 2016 intégrait une plus-value de 1,27 milliard d'euros liée à l'opération Eurêka de simplification de la structure capitalistique du groupe Crédit Agricole.



Hors éléments exceptionnels, le profit net ressort à 966 millions d'euros, en baisse de 5,2%. Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) a crû de 22,4%, à 4,58 milliards d'euros. Les charges d'exploitation ont augmenté de 7,8% et le coût du risque de crédit (provisions pour risque de crédits impayés) a chuté de 41%, à 262 millions d'euros.



Les analystes interrogés par FactSet anticipaient en moyenne un bénéfice net de 1,05 milliard d'euros et un PNB de 4,74 milliards d'euros.





Les activités de marchés ont souffert de la faible volatilité





Le résultat net part du groupe du pôle de grandes clientèles s'est établi à 397 millions d'euros au troisième trimestre, contre 458 millions d'euros sur la même période de l'exercice précédent, en raison d'un effet de base défavorable. Les revenus des activités de marchés de capitaux, exclusivement axées sur les produits de "fixed income" (taux, changes, matières premières), ont chuté de 28,3%, pénalisés par la faiblesse de la volatilité.



"En temps normal, le troisième trimestre est le plus faible de l'année", a souligné Jérôme Grivet, directeur financier de CASA, lors d'une conférence téléphonique. Le troisième trimestre 2016 s'était avéré exceptionnellement bon, en raison de la volatilité générée par le référendum sur le Brexit et par les spéculations sur l'évolution des politiques monétaires aux Etats-Unis et en Europe.



Le résultat net des services financiers spécialisés, qui incluent notamment le crédit à la consommation et le crédit -bail, est de son côté passé de 157 millions à 191 millions d'euros au troisième trimestre. Dans cette branche, "tous les indicateurs sont au vert", a déclaré Jérôme Grivet.



Le bénéfice net de LCL, l'activité de banque de détail de CASA en France, est ressorti à 142 millions d'euros, contre une perte de 30 millions d'euros un an plus tôt. Les encours de crédits à l'habitat ont augmenté de 9,6% et les encours des crédits aux professionnels et aux entreprises a crû de 11,3%.



Philippe Brassac, directeur général de CASA, s'est félicité d'un "très bon niveau d'activité" et a précisé que le phénomène des renégociations de crédits, lié à la faiblesse des taux d'intérêt, était "plutôt derrière nous."





"Aucun projet d'acquisition de Commerzbank"





La banque de proximité à l'international a vu son résultat net ramené de 79 millions d'euros au troisième trimestre 2016 à 64 millions d'euros à la période correspondante de 2017. Le PNB a pâti de la dévaluation de novembre 2016 en Egypte et les charges d'exploitation ont augmenté en Italie.



Dans ce pays, où CASA est présent via Cariparma, dont le PNB a crû de 1,7%, "nous continuons d'investir, par croissance organique et via des acquisitions", a indiqué Philippe Brassac. Le groupe bancaire a ainsi annoncé le 29 septembre la conclusion d'un accord pour racheter environ 95% du capital des caisses d'épargne régionales de San Miniato, Rimini et Cesena pour 130 millions d'euros.



Au sujet de la croissance externe, et des récentes spéculations de rachat de l'allemande Commerzbank par BNP Paribas ou par le Crédit Agricole, entre autres, "notre plan de moyen terme est centré sur la croissance organique avec des acquisitions ciblées. Nous n'avons aucun projet d'acquisition de tout ou partie du capital de Commerzbank", a affirmé Philippe Brassac.





La surtaxe exceptionnelle coûtera 1 milliard d'euros aux trois grands mutualistes





La division gestion de l'épargne et assurances, qui comprend la société de gestion d'actifs Amundi, a dégagé un bénéfice net de 455 millions d'euros, contre 447 millions d'euros un an auparavant. Ces chiffres comprennent ceux de l'italien Pioneer, racheté par Amundi pour 3,5 milliards d'euros et intégré pour la première fois dans les comptes de la banque.



Le métier d'assurance a en outre continué de gagner des parts de marché, notamment en France. Selon les dirigeants, ce pôle gestion de l'épargne et assurances devrait voir sa croissance accélérer au quatrième trimestre, grâce à l'acquisition de l'italien Banca Leonardo, spécialisé dans la gestion de fortune, annoncée mardi par CASA.



Par ailleurs, la surtaxe exceptionnelle sur les grandes entreprises, votée lundi par l'Assemblée nationale et destinée à contrebalancer partiellement le manque à gagner de 10 milliards d'euros lié à l'invalidation de la taxe sur les dividendes, coûtera de l'ordre de 1 milliard d'euros, au total, à Crédit Agricole, BPCE (Banques Populaires Caisses d'Epargne) et Crédit Mutuel, a indiqué Philippe Brassac. Chacune de ces trois banques mutualistes, dont la base d'imposition en France est particulièrement élevée, paiera un tiers environ de ce montant brut de 1 milliard d'euros, a ajouté le dirigeant.



Au chapitre de la solvabilité, Crédit Agricole SA affichait un ratio CET1 de 12% au 30 septembre, contre 12,4% au 30 juin. Mais le ratio CET1 a progressé de 30 points de base par rapport au 30 juin, en données proforma de l'acquisition de Pioneer, qui a consommé plus de 70 points de base de ratio CET1. Le ratio est par ailleurs supérieur à l'objectif de 11% que la banque s'est fixé sur la durée de son plan stratégique 2016-2019.



L'action CASA a clôturé mardi en hausse de 0,55% à 14,725 euros. Le cours de Bourse a grimpé de 25% depuis le 1er janvier, alors que l'indice CAC 40 a progressé de 12,72%.





-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 48 14; clejoux@agefi.fr ed: VLV





(END) Dow Jones Newswires



November 08, 2017 01:02 ET (06:02 GMT)




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