Les entreprises tiennent leur guide de communication sur les risques climatiques
30 Juin 2017 - 10:22AM
Dow Jones News
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les documents financiers des entreprises
pourraient s'épaissir. Les autorités internationales en charge de
la stabilité financière les invitent à prévoir dans leur document
de référence une section consacrée aux conséquences du
réchauffement de la planète sur leur activité.
Le Conseil de Stabilité Financière (FSB) a dévoilé jeudi la copie
finale de sa "task force" dédiée à l'élaboration de standards de
reporting financier sur les risques et opportunités liés au
changement climatique et à la transition vers une économie à
moindre intensité en carbone.
Ces standards doivent aider les investisseurs, les prêteurs et les
assureurs à évaluer dans quelle mesure les entreprises sont bien
préparées aux bouleversement que ces phénomènes devraient
entraîner, que ce soit la multiplication des inondations, la
fixation d'un prix au carbone ou l'apparition de technologies de
rupture. La généralisation de ces standards "aidera à réduire le
risque que les ajustements du marché vis-à-vis des changements
climatiques soient incomplets, tardifs et potentiellement
déstabilisants», assure Mark Carney, le président du FSB, qui avait
été chargé par le G20 de plancher sur cette question.
Pour élaborer ses recommandations, l'organisation a travaillé main
dans la main avec le secteur privé pendant un an et demi. La "task
force", présidée par Michael Bloomberg, était aussi bien composée
de représentants de banques que d'entreprises non financières,
d'agences de notation ou de cabinets d'audit. Comme prévu dans un
rapport soumis à consultation l'année dernière, les informations à
fournir s'articulent autour de quatre grands thèmes : la
gouvernance, la stratégie, la gestion des risques ainsi que les
outils de mesures et cibles utilisées par les entreprises pour
réaliser leur analyse.
Les sociétés devront par exemple détailler comment leur conseil
d'administration prend en compte la problématique climatique et
comment celle-ci peut modifier la stratégie. Les entreprises sont
invitées à communiquer sur leurs émissions de gaz à effet de serre
mais la publication des émissions les plus indirectes (Scope 3)
n'est recommandée que si cela est "jugé approprié". A la suite de
la consultation lancée l'année dernière, le groupe de travail a
amendé sa copie sur plusieurs points. Il a par exemple précisé que
les informations relatives à la gouvernance et à la gestion des
risques pouvaient prendre place dans d'autres rapports que les
documents financiers réglementaires si cela était souhaité par
l'entreprise.
La task force a publié des recommandations spécifiques pour le
secteur financier. "Les grands détenteurs d'actifs et gestionnaires
d'actifs (…) ont un rôle important à jouer pour pousser les
organisations dans lesquelles elles investissent à produire de
meilleures informations financières liées au climat",
insiste-t-elle dans son rapport.
Les standards de reporting publiés s'adressent à toutes les
entreprises dont les actions ou la dette sont cotées mais aussi aux
fonds de pension et aux fondations. Les principes ne sont pas
contraignants et le FSB ne prévoit pas de date butoir pour leur
mise en oeuvre mais l'organisation se targue d'avoir d'ores et déjà
reçu le soutien de plus de 100 entreprises et notamment
d'institutions financières ayant plus de 24.000 milliards de
dollars d'actifs sous gestion.
Parmi les sociétés soutenant officiellement l'initiative figurent
Axa, BNP Paribas, Suez, Kering mais aussi UBS, Barclays ou encore
le fonds de pension californien, CalPERS.
-Solenn Poullennec, L'Agefi. ed: ECH
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June 30, 2017 04:02 ET (08:02 GMT)
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