PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les documents financiers des entreprises pourraient s'épaissir. Les autorités internationales en charge de la stabilité financière les invitent à prévoir dans leur document de référence une section consacrée aux conséquences du réchauffement de la planète sur leur activité.



Le Conseil de Stabilité Financière (FSB) a dévoilé jeudi la copie finale de sa "task force" dédiée à l'élaboration de standards de reporting financier sur les risques et opportunités liés au changement climatique et à la transition vers une économie à moindre intensité en carbone.



Ces standards doivent aider les investisseurs, les prêteurs et les assureurs à évaluer dans quelle mesure les entreprises sont bien préparées aux bouleversement que ces phénomènes devraient entraîner, que ce soit la multiplication des inondations, la fixation d'un prix au carbone ou l'apparition de technologies de rupture. La généralisation de ces standards "aidera à réduire le risque que les ajustements du marché vis-à-vis des changements climatiques soient incomplets, tardifs et potentiellement déstabilisants», assure Mark Carney, le président du FSB, qui avait été chargé par le G20 de plancher sur cette question.



Pour élaborer ses recommandations, l'organisation a travaillé main dans la main avec le secteur privé pendant un an et demi. La "task force", présidée par Michael Bloomberg, était aussi bien composée de représentants de banques que d'entreprises non financières, d'agences de notation ou de cabinets d'audit. Comme prévu dans un rapport soumis à consultation l'année dernière, les informations à fournir s'articulent autour de quatre grands thèmes : la gouvernance, la stratégie, la gestion des risques ainsi que les outils de mesures et cibles utilisées par les entreprises pour réaliser leur analyse.



Les sociétés devront par exemple détailler comment leur conseil d'administration prend en compte la problématique climatique et comment celle-ci peut modifier la stratégie. Les entreprises sont invitées à communiquer sur leurs émissions de gaz à effet de serre mais la publication des émissions les plus indirectes (Scope 3) n'est recommandée que si cela est "jugé approprié". A la suite de la consultation lancée l'année dernière, le groupe de travail a amendé sa copie sur plusieurs points. Il a par exemple précisé que les informations relatives à la gouvernance et à la gestion des risques pouvaient prendre place dans d'autres rapports que les documents financiers réglementaires si cela était souhaité par l'entreprise.



La task force a publié des recommandations spécifiques pour le secteur financier. "Les grands détenteurs d'actifs et gestionnaires d'actifs (…) ont un rôle important à jouer pour pousser les organisations dans lesquelles elles investissent à produire de meilleures informations financières liées au climat", insiste-t-elle dans son rapport.



Les standards de reporting publiés s'adressent à toutes les entreprises dont les actions ou la dette sont cotées mais aussi aux fonds de pension et aux fondations. Les principes ne sont pas contraignants et le FSB ne prévoit pas de date butoir pour leur mise en oeuvre mais l'organisation se targue d'avoir d'ores et déjà reçu le soutien de plus de 100 entreprises et notamment d'institutions financières ayant plus de 24.000 milliards de dollars d'actifs sous gestion.



Parmi les sociétés soutenant officiellement l'initiative figurent Axa, BNP Paribas, Suez, Kering mais aussi UBS, Barclays ou encore le fonds de pension californien, CalPERS.





-Solenn Poullennec, L'Agefi. ed: ECH





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June 30, 2017 04:02 ET (08:02 GMT)




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