Le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a défendu mardi la fusion entre le français Technip et l'américain FMC Technologies, affirmant qu'il ne s'agissait pas d'une "délocalisation", et relativisé la perte d'attractivité de la France.



"Sur Technip, il est faux de dire qu'il s'agit d'une délocalisation", a déclaré M. Macron à l'Assemblée nationale, répondant à une question du député LR Jean-Claude Bouchet.



Technip fournit des services et des technologies au secteur pétrolier. La nouvelle société, TechnipFMC, doit en effet être domiciliée à Londres, mais elle conservera comme sièges opérationnels Paris, où sera situé le bureau principal du président exécutif, et Houston (États-Unis), où sera basé le directeur général.



C'est "un champion dont le directeur exécutif est un Français, le directeur exécutif des opérations est un Français basé en France avec deux sièges, l'un basé en France et l'autre à Houston", a insisté M. Macron, indiquant que seul le siège juridique serait situé à Londres.



"Quelle était la solution alternative ? Que Technip et FMC soient rachetés par les champions anglo-saxons ou norvégiens de ce secteur ?", a demandé le ministre, jugeant que la fusion était "une bonne opération" permettant de créer un "Airbus du parapétrolier".



M. Macron a par ailleurs invité à "la prudence" sur les jugements au sujet de l'attractivité française, alors que selon une étude publiée mercredi par le cabinet EY, la France continue de se laisser distancer par le Royaume-Uni et l'Allemagne en matière de projets d'implantation d'entreprises étrangères.



"L'attractivité des sièges sociaux est une chose, ça n'est pas la seule forme d'attractivité et celle qui crée le plus d'emplois", a-t-il déclaré.



Il a fait valoir que le Royaume-Uni et les Pays-Bas attiraient plus de sièges sociaux "pour des raisons d'optimisation fiscale et de gouvernance".



"Nous sommes plus attractifs en matière de recherche et développement, nous l'avons montré lors des opérations récentes et nous sommes plus attractifs grâce aux dernières décisions en matière de production", a souligné M. Macron.



Selon EY, la France a attiré en 2015 598 projets d'implantations étrangers sur son sol, en baisse de 2% par rapport à 2014, alors que le Royaume-Uni en a attiré 1.065 et l'Allemagne 946. Au total, les 42 pays de "l'Europe économique" -qui incluent la Russie ou encore la Turquie- suivis par le cabinet, ont attiré l'an dernier 5.083 projets d'implantations étrangers, soit 14% de plus qu'en 2014.



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(END) Dow Jones Newswires



May 24, 2016 11:27 ET (15:27 GMT)