SABMiller fait mousser les valorisations du secteur mondial de la bière - Plus Europe
16 Septembre 2014 - 10:59AM
Dow Jones News
Le secteur de la bière refait de la mousse. A près de 20 fois
les bénéfices, les valorisations des grands groupes brassicoles
sont revenues à leur plus haut niveau depuis la crise financière.
Et quand Heineken confirme dimanche qu'il a été approché pour un
rachat par son concurrent SABMiller, l'impact est immédiat sur les
cours de bourse: ils progressent encore. Et ce, même si la famille
qui contrôle Heineken souhaite que le brasseur néerlandais reste
indépendant.
SABMiller demeure au centre des espoirs de consolidation dans ce
segment des boissons. La croissance chez le numéro un mondial,
Anheuser-Busch InBev, est en train de ralentir, avec des bénéfices
attendus en hausse de 8% annuellement entre 2013 et 2016, selon
Société Générale, contre une progression moyenne de près de 15%
lors des trois dernières années.
SABMiller a peu d'options sur la table
En se rapprochant du numéro deux SABMiller - qui réalise 70% de ses
bénéfices sur les marchés émergents - AB InBev pourrait remédier à
cela. Et selon des informations recueillies par Dow Jones
Newswires, le groupe belgo-brésilien discuterait justement d'un
financement de 75 milliards de livres (94,26 milliards d'euros)
avec les banques pour parvenir à ce rapprochement.
Mais une combinaison entre Heineken et les marques haut de gamme de
SABMiller aurait également du sens en dépit de possibles problèmes
de concurrence sur plusieurs marchés en Europe et en Afrique.
D'autant que le groupe britannique est limité dans ses options. Il
pourrait toujours tenter de racheter le solde de la branche
africaine du groupe français Castel dont il détient déjà 20% du
capital. Mais il devra, là aussi, composer avec une cible dont
l'actionnariat est familial. Quant au rapprochement souvent
envisagé avec Diageo, il apparaît improbable. Les avantages d'une
alliance entre producteurs de bières et de spiritueux n'ont pas été
prouvés et SAB n'a guère manifesté d'intérêt pour un élargissement
de sa gamme d'alcools.
Obtenir un meilleur prix d'AB InBev
Entretenir la flamme autour de ces discussions de fusion peut
seulement aider SABMiller à obtenir un meilleur prix si AB InBev se
manifeste pour un rachat. Une transaction serait cependant complexe
à exécuter étant donné les doublons aux Etats-Unis et en Chine
ainsi que les différents partenariats et associations existants de
SAB. Son coût serait également très élevé. Les transactions dans le
secteur de la bière ont toutes été conclues sur la base d'une
valorisation représentant en moyenne 10 fois l'excédent brut
d'exploitation (Ebitda) entre 1999 et 2005 - et même 11 fois entre
2008 et 2010- selon Goldman Sachs. Le ratio moyen observé sur les
trois dernières années s'établissant plus volontiers à 15.
AB InBev pourrait également avoir davantage de difficultés à
identifier des économies de coûts que lors de ses précédentes
acquisitions. En définitive, la bière de SABMiller pourrait se
révéler vraiment coûteuse.
-Helen Thomas, THE WALL STREET JOURNAL
(Version française Jérôme Batteau)
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