Les banques en première ligne face aux risques de Nexit puis de Frexit - Market Blog
09 Mars 2017 - 5:48PM
Dow Jones News
Par Christine Lejoux
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les élections législatives aux Pays-Bas,
qui se dérouleront le 15 mars, donneront le coup d'envoi des
nombreuses échéances électorales attendues cette année en Europe.
Et s'il est un secteur qui risque de pâtir d'éventuelles victoires
des partis populistes, défavorables à l'Union européenne (UE) et à
la monnaie unique, c'est bien la finance.
En France, la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen et celui
d'En Marche!, l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron, sont
au coude-à-coude dans les intentions de vote au premier tour de la
présidentielle. "Les banques françaises seraient les premières
affectées par une victoire de Marine Le Pen", selon Legg Mason. La
société de gestion invoque les conséquences potentiellement
"désastreuses" d'une sortie de l'euro sur les liquidités des
établissements bancaires hexagonaux, en raison de la fuite probable
de capitaux étrangers.
Le sort des groupes bancaires français serait bien différent si
Emmanuel Macron, au programme économique d'obédience plutôt
libérale, l'emportait. L'ancien banquier de Rothschild souhaite
notamment que les règles relatives aux fonds propres des banques ne
soient plus définies par les autorités prudentielles
internationales mais discutées par les ministres des Finances
européens. Histoire de ne plus "se faire avoir" par des régulations
"pas adaptées à la France", une économie qui n'était "pour rien
dans l'origine de la crise", a asséné cette semaine Emnanuel
Macron.
Les Pays-Bas auront valeur de test pour les banques
En attendant les élections françaises, les marchés ont le regard
braqué sur les Pays-Bas. Les analystes de Credit Suisse ont examiné
les conséquences éventuelles des législatives du 15 mars sur les
banques néerlandaises.
A la lumière des derniers sondages, Credit Suisse estime que le
parti d'extrême-droite néerlandais, le PVV de l'eurosceptique Geert
Wilder, est celui qui remportera le plus de sièges à la Chambre des
représentants. Pour autant, le responsable politique devrait se
trouver dans l'incapacité de former un gouvernement, les autres
grands partis ayant d'ores et déjà refusé de coopérer avec lui. "En
conséquence, nous jugeons improbable le scénario d'un "Nexit" (une
sortie des Pays-Bas de l'UE))", écrivent les analystes de la
banque.
L'atomisation des partis joue en faveur du secteur
S'il intervenait malgré tout, un Nexit déclencherait des retraits
d'argent massifs des banques de la part des investisseurs
étrangers. A cela s'ajouteraient les conséquences, éminemment
négatives pour les banques hollandaises, d'une dévaluation massive
de la devise néerlandaise qui se substituerait à l'euro, et de la
contraction des échanges commerciaux qui résulterait de la mise en
oeuvre de politiques protectionnistes.
Reste, pour les banques du pays, le risque des mesures défavorables
à l'industrie financière proposées par les partis de gauche, comme
la hausse de la fiscalité et le renforcement des exigences en fonds
propres. Mais, là encore, compte tenu de la faible taille des
partis en question (GroenLinks, SP, PvdA) et, donc, de leur pouvoir
de négociation restreint, Credit Suisse estime "limité" le risque
de voir ces propositions intégralement mises en place. Les
analystes maintiennent donc leurs recommandations à
"surperformance" sur ABN Amro et à "neutre" sur ING.
-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14;
clejoux@agefi.fr ed : ECH
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