John Jannarone,



THE WALL STREET JOURNAL



La guerre du cola est un jeu de perception. Même si toute nouvelle boisson est en fait une copie de l'idée d'un concurrent, il faut s'attendre à ce que les étiquettes aient une couleur différente.



Coca-Cola a annoncé jeudi qu'il allait acquérir, pour 12 milliards de dollars environ, les activités nord-américaines de son principal embouteilleur Coca-Cola Enterprises Inc. (CCE). L'année dernière, PepsiCo a fait l'acquisition de ses deux principaux groupes de mise en bouteille pour dégager des économies de coûts et mieux contrôler sa production sur un marché américain en contraction. Coca-Cola a longtemps soutenu qu'il n'imiterait pas Pepsi et a estimé que sa dernière transaction était différente de celle de son concurrent.



Coca-Cola a déclaré que la part de son offre en numéraire était sensiblement inférieure à celle réglée par Pepsi, dans la mesure où le groupe détient déjà 34% de l'embouteilleur et où le montant de l'opération comprend une reprise de dette d'environ 8,9 milliards de dollars. Le montant de la transaction réalisée par PepsiCo comprenait environ 7,8 milliards de dollars en numéraire et en actions.



Toutefois, la prise en charge de la dette de l'embouteilleur n'a aucun avantage manifeste sur la contraction d'un emprunt pour financer l'opération. Cette acquisition va en effet faire grimper la dette nette de Coca-Cola de 2,7 à 11,6 milliards de dollars. Selon Bill Pecoriello, chez ConsumerEdge Research, la dette de Coca-Cola Enterprises est assortie d'un taux d'intérêt moyen de 6,7%. Or ce taux est supérieur à celui que Coca-Cola paierait pour la contraction d'une nouvelle dette.



Par ailleurs, Coca-Cola devra probablement payer une grosse somme à Dr Pepper Snapple Group pour conserver les droits d'embouteiller ses produits. PepsiCo embouteille une proportion similaire des boissons de Dr Pepper aux Etats-Unis, et a déboursé 900 millions de dollars pour en obtenir les franchises.



L'offre de Coca, hors tout coût éventuel lié à Dr Pepper, implique une valeur d'entreprise d'à peine un peu plus de huit fois l'excédent brut d'exploitation, estime John Faucher, chez J.P. Morgan. Cela représente un multiple supérieur d'environ un demi-point à ce que PepsiCo a payé pour ses deux embouteilleurs. Si l'emballage est différent, ces deux opérations semblent néanmoins avoir un contenu assez similaire.



-John Jannarone, THE WALL STREET JOURNAL

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