Les banques européennes pourraient pâtir de la réforme fiscale aux USA - Market Blog
08 Décembre 2017 - 10:52AM
Dow Jones News
Par Jérémy Bruno
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les effets de la réforme fiscaleaméricaine
traversent l'Atlantique.Credit Suisse et UBS estiment que le projet
mené par Donald Trump pourrait leur coûter respectivement plus de 2
milliards de francs suisses (1,8 milliard d'euros) et 3 milliards
de francs. Les deux banques seront contraintes d'inscrire des
dépréciations d'actifs d'impôts différés dans leurs comptes en cas
d'adoption de la réforme.
Adopté par les sénateurs, le projet de loi devrait ramener l'impôt
sur les sociétés de 35% à20%. Une baisse qui déprécie les actifs
d'impôt différés des entreprises. Or, Donald Trump tient à faire
adopter la réforme fiscale avant Noël: les banques seront, dans ce
cas, contraintes de compter les pertes dès cette année. Avec un
bénéfice net de 1,1 milliard de francs suisses sur les neuf
premiers mois, Credit Suisse repasserait dans le rouge sur
l'ensemble de l'année 2017.
Au-delà de la Suisse, une étude menée par les analystes d'UBS
estime que les grandes banques européennes, fragilisées par leur
exposition au marché américain et, pour certaines, par "leurs
ratios de fonds propres inférieurs à leurs pairs", pâtiront des
effets de la réforme fiscale. Pour les établissements du Vieux
Continent, la "dépréciation requisedes actifs d'impôts différés
américains dans les fonds propres tangibles" pourrait notamment "se
refléter dans les fonds propres de catégorie 1 [CET1]". L'étude
estime que la réforme coûterait 45 points de base (pb) à la
britannique Barclays dans son ratio CET1, loin devant HSBC (-10 pb)
et la Société Générale (-8 pb). BBVA (-3 pb), BNP Paribas (-2 pb)
et Santander (-1 pb) ferment la marche. En revanche, Deutsche Bank,
RBS ou Natixis ne subiraient aucun effet.
En outre, si les analystes d'UBS pointent "des conditions
économiques favorables à court terme" pour les banques européennes,
elles devront cependant faire face,à plus long terme, à une forte
concurrence de la part de leurs concurrentes américaines. Citigroup
a annoncé mercredi qu'elle devrait supporter une charge
exceptionnelle de 20 milliards de dollars liée au projet de réforme
fiscale, en raison aussi de la dépréciation de la valeur des actifs
d'impôts différés: contrairement aux groupes européens, cela
devrait être compensé ultérieurement par une hausse du bénéfice net
grâce au nouveautaux d'imposition.
-Jérémy Bruno, L'Agefi. ed: ECH
"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence
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December 08, 2017 04:32 ET (09:32 GMT)
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