Par Jérémy Bruno



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les effets de la réforme fiscaleaméricaine traversent l'Atlantique.Credit Suisse et UBS estiment que le projet mené par Donald Trump pourrait leur coûter respectivement plus de 2 milliards de francs suisses (1,8 milliard d'euros) et 3 milliards de francs. Les deux banques seront contraintes d'inscrire des dépréciations d'actifs d'impôts différés dans leurs comptes en cas d'adoption de la réforme.



Adopté par les sénateurs, le projet de loi devrait ramener l'impôt sur les sociétés de 35% à20%. Une baisse qui déprécie les actifs d'impôt différés des entreprises. Or, Donald Trump tient à faire adopter la réforme fiscale avant Noël: les banques seront, dans ce cas, contraintes de compter les pertes dès cette année. Avec un bénéfice net de 1,1 milliard de francs suisses sur les neuf premiers mois, Credit Suisse repasserait dans le rouge sur l'ensemble de l'année 2017.



Au-delà de la Suisse, une étude menée par les analystes d'UBS estime que les grandes banques européennes, fragilisées par leur exposition au marché américain et, pour certaines, par "leurs ratios de fonds propres inférieurs à leurs pairs", pâtiront des effets de la réforme fiscale. Pour les établissements du Vieux Continent, la "dépréciation requisedes actifs d'impôts différés américains dans les fonds propres tangibles" pourrait notamment "se refléter dans les fonds propres de catégorie 1 [CET1]". L'étude estime que la réforme coûterait 45 points de base (pb) à la britannique Barclays dans son ratio CET1, loin devant HSBC (-10 pb) et la Société Générale (-8 pb). BBVA (-3 pb), BNP Paribas (-2 pb) et Santander (-1 pb) ferment la marche. En revanche, Deutsche Bank, RBS ou Natixis ne subiraient aucun effet.



En outre, si les analystes d'UBS pointent "des conditions économiques favorables à court terme" pour les banques européennes, elles devront cependant faire face,à plus long terme, à une forte concurrence de la part de leurs concurrentes américaines. Citigroup a annoncé mercredi qu'elle devrait supporter une charge exceptionnelle de 20 milliards de dollars liée au projet de réforme fiscale, en raison aussi de la dépréciation de la valeur des actifs d'impôts différés: contrairement aux groupes européens, cela devrait être compensé ultérieurement par une hausse du bénéfice net grâce au nouveautaux d'imposition.



-Jérémy Bruno, L'Agefi. ed: ECH



"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence Agefi-Dow Jones.





(END) Dow Jones Newswires



December 08, 2017 04:32 ET (09:32 GMT)




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